Accueil > Adtechs & Martechs > Andrew Buckman (Azerion) : “Nous sommes en consolidation permanente” Andrew Buckman (Azerion) : “Nous sommes en consolidation permanente” Lors des Cannes Lions, mind Media a rencontré Andrew Buckman, chief growth officer chez Azerion. Ce groupe néerlandais, spécialisé dans la publicité en ligne, a récemment nommé un responsable marketing pour la France, avec l’objectif d’y consolider sa présence, à la suite d’une série de rachats opérés ces dernières années. Présent dans seize pays européens, et avec un chiffre d’affaires de 551 millions d’euros en 2024, Azerion ambitionne de devenir un des principaux acteurs de la publicité en ligne au niveau européen. Entretien. Par Chiara De Martino. Publié le 20 juin 2025 à 11h13 - Mis à jour le 23 juin 2025 à 10h37 Ressources Azerion a annoncé deux acquisitions ces derniers mois : CMI Media Régions (en mai) et la plateforme de publicité programmatique The Moneytizer (en janvier). Les acquisitions sont-elles un axe de la stratégie de développement à long terme du groupe ? Oui, il s’agit de la stratégie du groupe Azerion depuis toujours, c’est-à-dire depuis plus de dix ans désormais (le groupe a été fondé en 2014, ndlr). Azerion a commencé comme société dans les jeux en ligne, mais elle s’est tournée assez rapidement, en 2017, vers le monde de l’adtech. Depuis, nous avons racheté une quarantaine de sociétés, dont beaucoup en France, comme Sublime, adtech française, spécialisée dans les formats publicitaires, dont j’étais le CEO. En 2022, on s’est également rapproché de la publicité mobile avec le rachat de Madvertise. The Moneytizer et CMI Media Régions sont nos plus récentes acquisitions en France. Quel est votre objectif derrière ces rachats ? Avez-vous un intérêt et une attention particulière pour le marché français ? Nous comptons devenir un des principaux acteurs de la publicité en ligne dans les différents marchés européens. Ces dernières acquisitions en France nous permettent de commencer à atteindre une certaine masse critique, et de proposer un large éventail de formats publicitaires en ligne. Avec nos dernières acquisitions, nous y comptons une centaine de salariés. Notre objectif à long terme est d’être omnicanal : être présent sur l’ensemble des leviers digitaux, tout en intervenant sur toute la chaîne de valeur. Depuis notre rôle de plateforme technologique jusqu’à la commercialisation des inventaires des éditeurs. Quelle est la particularité du marché français par rapport aux autres marchés où Azerion est présent ? La France est un marché plutôt conservateur aujourd’hui et qui attend, depuis début 2024, que l’activité économique revienne à la normale, c’est-à-dire que les principaux événements macroéconomiques et géopolitiques perturbateurs cessent. Cela rend tout l’écosystème moins confiant pour investir et tester des solutions proposées par des acteurs émergents, comme Azerion. Toutefois, avec notre taille qui devient assez conséquente sur le marché français, les annonceurs commencent à venir vers nous et à nous faire davantage confiance. Comment travaillez-vous à l’intégration des plateformes que vous rachetez ? D’habitude, nous travaillons avec les plateformes avant de les racheter ou de les intégrer. La DSP française Hawk, rachetée en 2023, en est un excellent exemple : nous avons travaillé avec cette société pendant presque deux ans avant de procéder à son acquisition. D’abord, en tant que DSP intégrée dans notre SSP. Puis, progressivement, au vu des résultats positifs de l’intégration et de la bonne communication entre les équipes, nous avons procédé à des accords commerciaux un peu plus poussés, jusqu’au moment où l’acquisition est devenue une évidence. Avec The Moneytizer, nous avons eu presque la même stratégie, cette fois-ci pour la partie éditeur. Investissements dans la publicité digitale en Europe : les 5 points clés à retenir – mind Media Dans le cadre du rachat de CMI Media Régions, comment allez-vous procéder pour l’intégration de la régie ? Les équipes locales seront intégrées au reste des équipes d’Azerion et proposeront une offre élargie, en synergie avec le reste de nos offres, mais au niveau local. Ce rachat va, en même temps, leur permettre d’avoir un mode de fonctionnement et des canaux de distribution plus larges qu’auparavant. Quels sont vos critères pour décider d’une acquisition ? Nous en avons trois. Premièrement, nous pouvons opérer un rachat afin d’étoffer notre présence dans un marché où on est moins forts ou, parfois, pas encore présents. Deuxièmement, la société concernée par le rachat peut proposer une technologie qui nous donne un avantage concurrentiel au niveau du marché. Enfin, le troisième axe qu’on suit pour nos rachats concerne la partie éditeurs. Dans ce cas, il s’agit d’acquisitions qui nous permettent d’enrichir nos inventaires. Outre que la France, sur quels marchés vous projetez-vous aujourd’hui et quelles ont été vos dernières acquisitions au niveau européen ? En novembre 2024, nous avons racheté Goldbach en Autriche, une régie publicitaire spécialisée dans la CTV et le DOOH. Cela nous a permis de renforcer notre présence dans le pays, où nous n’étions pas implanté directement mais où nous étions présents uniquement via l’Allemagne. De même, avec cette acquisition, nous avons désormais une équipe bien étoffée dans ce nouveau marché. Nous formons aujourd’hui l’équipe locale à toutes nos offres pour qu’elle puisse vendre tous les produits que nous commercialisons. En même temps, nous rendons disponibles leurs offres dans tous les autres marchés. En décembre 2024, nous avons racheté Produpress, éditeur et régie de sites et magazines spécialisés dans le secteur automobile, en Belgique. Alors que la situation économique reste très incertaine, Azerion est une des rares sociétés qui continue d’investir très largement dans le secteur de l’adtech. Pour quelles raisons êtes-vous si confiant ? Nous savons que le marché traverse cycliquement des phases économiques compliquées. Dans ce cadre, le fait d’intégrer, à travers des acquisitions, des petites sociétés dans notre plateforme, permet aussi de consolider du marché. En même temps, cela nous donne plus de pouvoir d’achat, et plus de pouvoir de génération de revenus pour nos éditeurs. Lorenzo Larini (Mint) : “Nous voulons consolider le marché de la martech, dont la fragmentation est alarmante” – mind Media En mars dernier, vous avez annoncé le lancement de votre DSP Hawk aux États-Unis. Comptez-vous renforcer votre présence aussi sur le marché américain ? Oui, nous avons une petite équipe aux États-Unis, où nous générons environ 9 % de nos revenus. Nous proposons au marché américain les mêmes offres qu’en Europe, avec une attention particulière à l’offre de curation, qui est une tendance très développée aux États-Unis et en général, dans les pays anglophones. Prévoyez-vous de nouveaux rachats d’ici la fin de l’année, ou allez-vous vous concentrer sur l’intégration des nouvelles entités qui vous ont rejoint ? Puisque nous opérons des rachats en permanence, nous sommes aussi en consolidation permanente. Notre enjeu est de travailler sur ces deux axes en même temps. Nous réfléchissons toujours à des possibles acquisitions et il y en aura certainement encore d’ici la fin de l’année, mais pas forcément en France. Chiara De Martino AcquisitionsAdtechCannes LionsPublicité programmatique Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire INFO MIND MEDIA - Azerion nomme un responsable marketing pour la France Azerion rachète CMI Média Régions Programmatique : Hawk introduit une série d’outils IA pour les PME Analyses Scope3 absorbe Adloox et lance sa plateforme média Header bidding : Azerion acquiert The Moneytizer Lucead, un nouvel acteur qui s'attaque au ciblage via la Privacy Sandbox essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Heikel Manai (France Télévisions) : “En matière d’IT, un dogmatisme 100% européen serait contre-productif” INFO MIND MEDIA - L’Équipe gagne son match judiciaire contre Fedcom Media CGV 2026 des régies TV : un pas supplémentaire vers la simplification du trading Mara Negri (EBX) : “Notre objectif est de proposer des inventaires BVOD et CTV dans l’ensemble des pays européens" INFO MIND MEDIA - L’alliance adtech des médias français Mediasquare peine elle aussi à faire condamner Google en justice IA générative : panorama des solutions techniques de protection et de monétisation des contenus Fermeture de Xandr DSP : qui va gagner la bataille des budgets ? Adtech : les réactions et analyses du secteur à la condamnation de Google par la Commission européenne Hélène Zemmour (TV5Monde) : “TV5MondePlus va devenir notre plateforme unique de streaming vidéo” Pseudonymisation : comment la décision de la CJUE dans l’affaire CRU/CEPD impacte l'industrie de l'adtech data Les baromètres, panoramas et chiffres sur l'évolution du marché Le classement des éditeurs français qui ont le plus d'abonnés purs numériques Les données récoltées par les acteurs de la publicité en ligne La liste des sociétés présentes dans les fichiers ads.txt des éditeurs français Les gains de budget des agences médias Opt-out : quels éditeurs français interdisent les robots crawlers de l'IA générative ? Le panorama des sociétés spécialisées dans les technologies de l’e-retail media La liste des outils utilisés par les équipes éditoriales, marketing et techniques des éditeurs français Le détail des aides à la presse, année par année La liste des CMP choisies par les principaux médias en France Digital Ad Trust : quels sites ont été labellisés, pour quelles vagues et sur quel périmètre ?