Accueil > Adtechs & Martechs > Dataïads, la personnalisation des pages produits pour susciter la conversion Dataïads, la personnalisation des pages produits pour susciter la conversion La start-up Dataïads, qui vient de lever 5 millions d'euros, aide les e-commerçants à retenir leurs prospects sur leur site et à les convertir en clients après un clic sur une publicité sur Google Shopping ou les réseaux sociaux. Pour cela, sa technologie crée et adapte en temps réel des pages de destination personnalisées en fonction du contexte, ce qui optimise le ROI des campagnes. Par Raphaële Karayan. Publié le 20 octobre 2023 à 18h24 - Mis à jour le 20 octobre 2023 à 18h24 Ressources Le concept Fondée en septembre 2021, Dataïads a démarré en mars 2022 la commercialisation d’un logiciel SaaS (software as a service) destiné aux acteurs du e-commerce, permettant d’optimiser la performance de leurs campagnes publicitaires sur les grandes plateformes (Google, Meta…) à travers la création de landing pages dédiées. En personnalisant les pages d’arrivée des liens commerciaux diffusés sur Google Shopping, Facebook et Instagram, le but est d’optimiser les conversions et le panier moyen. “Nous sommes partis du constat que l’on parle beaucoup de personnalisation, mais qu’il ne se passe pas grand chose sur les sites. Or, la montée en puissance de l’intelligence artificielle au sein des plateformes d’achat augmente le taux de rebond”, qui atteint 80% selon une étude réalisée par la société sur 300 sites e-commerce au premier semestre 2022, explique Raphaël Grandemange, cofondateur et CEO de la start-up. “Avec l’automatisation de plus en plus forte au sein des plateformes médias, les annonceurs ne contrôlent plus leurs campagnes, c’est l’algorithme qui décide quelles sont les landing pages, le niveau d’enchères, etc. Cela donne un modèle un peu identique pour tout le monde, et qui ne fonctionne plus suffisamment. Il faut donc créer cette logique segmentée, et notre solution permet de faire cela à l’échelle. Elle adapte le contenu en fonction de l’heure, du device, de la source de trafic, de façon automatique grâce à la connexion au flux produits, et sans toucher aux campagnes publicitaires ni au CMS. Nous modifions juste la page d’arrivée sur le site”, poursuit le cofondateur. Dataïads part du principe que les pages produits des sites e-commerce sont conçues pour inciter à l’achat après une recherche sur leur site, pas depuis un levier média qui sert également de comparateur. Cela peut se traduire par des temps de chargement trop longs, un manque de renvoi vers des produits ou catégories similaires, ou l’absence d’entrées éditorialisées vers les promotions du moment qui sont logées sur la page d’accueil. L’équipe Dataïads a été créée par trois cofondateurs : Raphaël Grandemange (CEO), ancien DG de Webedia ; Benjamin Cozon (CPO) et Thibault de Broissia (COO), qui avaient cofondé Uptilab, rachetée par Webedia et fusionnée avec Tradelab et JellyFish en 2019. Elle emploie actuellement 25 personnes. Grâce à sa levée de fonds de 5 millions d’euros (dont 80% en capital) annoncée début octobre, menée par le fonds Spring Invest qui rejoint les business angels du secteur déjà au capital (les fondateurs d’Ogury Jean Canzoneri et Thomas Pasquet, le DG du groupe Sud-Ouest Nicolas Sterckx, l’ex-PDG de Dentsu France Thierry Jadot…), elle a ouvert 20 postes de développeurs full stack et front end, commerciaux et “media scientists”, un métier mêlant compétences en data engineering et en média. “Le métier d’acheteur média a été complètement bouleversé par les plateformes. Nous avons spécialement créé une formation avec l’institut Origami pour les media scientists. Il s’agit d’un nouveau métier qui commence à se diffuser dans les agences, à la croisée des experts médias et des experts de la conversion, deux mondes qui ne se parlent pas trop habituellement”, justifie Raphaël Grandemange. La technologie Dataïads s’appuie sur une technologie propriétaire “pilotée par le machine learning”, faisant intervenir des données first party et third party, permettant de créer de multiples variantes de landing pages et de rediriger vers les meilleures en fonction du contexte (source de trafic, device…). “Pour Instagram par exemple, ce seront des pages plus inspirationnelles. Nous gérons tout, en termes de templates, d’UX et de moteur de recommandations. Un client peut avoir plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de landing pages associées à différents segments de consommateurs. Sur le contenu, nous pouvons agir sur les images, le texte des descriptifs produits, le dispatching des pages entre les segments d’audience”, détaille Raphaël Grandemange. La solution fonctionne à l’aide de cookies, auxquels peuvent s’ajouter des données d’analytics et de CRM de l’annonceur, afin de déterminer par exemple si un visiteur est nouveau sur le site, si c’est un prospect, etc., dans le but de proposer des contenus différents et d’associer la bonne page au bon segment. “Nous utilisons également des données disponibles en open data, certains secteurs étant sensibles à la météo par exemple, comme la mode. Nous pouvons ainsi adapter les contenus similaires proposés en fonction du temps qu’il fait.” Le positionnement Le positionnement de la start-up a évolué depuis son lancement. “Au démarrage, nous étions positionnés sur l’adtech, aujourd’hui nous sommes plutôt sur l’automatisation de l’e-commerce”, explique son CEO, qui ne considère pas cela comme un pivot. “Nous sommes partis d’un logiciel dédié à Google pour faire de l’optimisation de trafic, puis nous l’avons ouvert aux leviers médias payants. Maintenant, le but de notre levée de fonds, c’est de nous renforcer sur le SEO et le CRM.” Aux Etats-Unis, le modèle s’appelle Postclick, une société fondée en 2012. En France, Dataïads a pour concurrents indirects les solutions de personnalisation on site telles que Dynamic Yield et Instapage, “qui sont plutôt spécialisées sur les tunnels d’achat”, estime Raphaël Grandemange, qui ne souhaite pas aller sur ce segment de marché. “Pour nous différencier, nous industrialisons plus vite. Ce sont des solutions complémentaires.” Le modèle économique Comme toutes les solutions SaaS, Dataïads commercialise son outil sur un modèle d’abonnement, que ce soit en direct ou dans le cadre de la vente indirecte via les agences partenaires. Les prix varient selon le volume d’investissement et le nombre de produits gérés, les tarifs débutant à partir de 2 500 euros par mois. Pour séduire le marché, la société se targue d’augmenter le ROAS (retour sur investissement publicitaire) de 15 % en moyenne. “Selon le secteur d’activité, le niveau de maturité du client et du panier moyen, nous observons une croissance du ROAS de 8 % à 90 %”, précise Raphaël Grandemange. Le marché Dataïads a déjà déployé sa technologie dans 14 pays, et réalise 20 % de son chiffre d’affaires à l’international, avec son équipe commerciale basée à Paris. Mais elle ne communique pas sur ses résultats financiers. Elle accompagne par exemple le groupe Seb en Europe. Elle ambitionne de renforcer sa présence en Grande Bretagne, en Italie, en Allemagne et en Scandinavie. Elle revendique une quarantaine de clients à l’heure actuelle, dont Bouygues Telecom, Bricorama, Céline, Décathlon, Fnac Darty, Jacadi, Kiabi, La Poste, Maisons du Monde, l’Olympique de Marseille, Rakuten, Salomon et Tag Heuer. Liens avec l’écosystème La start-up a l’intention de développer ses partenariats avec les agences, qui constituent pour elle une source d’acquisition importante et utilisent la solution comme un nouveau levier d’optimisation des campagnes. Elle en compte une quinzaine aujourd’hui, dont Publicis Media, Labelium, Havas Media et GroupM. “Nous mettons la solution en self-service pour augmenter cette part de vente indirecte”, précise Raphaël Grandemange, qui a également recruté en septembre 2023 un directeur des partenariats, Damien Bourgeois, pour monter un département spécialisé. Ce dernier a passé près de dix ans au sein du groupe Publicis. Les perspectives Pour poursuivre son développement, Dataïads compte étendre sa technologie à “d’autres leviers d’acquisition comme le SEO”, et “travailler sur l’intégration de l’IA au sein de notre solution pour proposer des parcours personnalisés jusqu’à l’achat”, expose le CEO de la start-up. Sur le SEO, il s’agit de créer des pages efficaces pour le référencement naturel, afin de mieux positionner les clients dans le contexte de déploiement de Bard, le chatbot de Google utilisant une technologie d’IA générative. Par ailleurs, la société, qui couvre désormais tout l’environnement Google ainsi que les publicités sur les plus grands réseaux sociaux (Meta, Pinterest, TikTok, Snapchat…), ainsi que Criteo en retargeting, vise une prochaine étape : l’acquisition gratuite, via les outils de CRM. Les chiffres clés Effectif : 25 personnes Résultats financiers : non communiqués Objectif de croissance en 2024 : +150% Efficacité de la solution : +15% de ROAS en moyenne, selon la société (comparé aux pages originales, calculé sur une période de 3 mois minimum, moyenne sur l’ensemble des clients de Dataïads). Raphaële Karayan Adteche-commerceRéseaux sociauxSearchStart-up Besoin d’informations complémentaires ? 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