Sparteo vise 40 % de revenus supplémentaires en 2024

Malgré un marché de la publicité en ligne difficile sur l’open web, des structures tirent leur épingle du jeu. Grâce à un positionnement atypique, une offre pointue, ou au contraire une proposition globale, comme c’est le cas de Sparteo. L’entreprise s’est montrée plutôt discrète sur le marché publicitaire depuis sa création en 2017 par Denis Marchant, Pierre Orlac’h, Thomas Pruvot et Benjamin Tolman – déjà fondateurs de Cerise, groupe média qui avait profité de l’essor de l’info-divertissement et d’une prime au référencement, ensuite cédé en 2016 au groupe Prisma Media. 

Sparteo est aujourd’hui composée de 80 collaborateurs répartis dans quatre bureaux, à Lille, où elle a son bureau principal, Paris (20 personnes), Berlin et Londres. Elle se présente désormais comme un “one stop shop” d’activités technologiques, publicitaires et programmatiques pour les éditeurs médias en rassemblant quatre structures pour autant d’activités : Actirise (publicité display), FastCMP (fournisseur de CMP), Viously (player et publicité vidéo) et Voxeus (player et publicité audio), ex-Bababam. 

Parmi les clients de certaines de ses activités figurent les groupes Figaro, Reworld Media, M6, Futura et Marmeladz. Jusque-là, ses structures étaient relativement autonomes, mais “en 2023, nous avons unifié toutes nos solutions sous une marque commune, Sparteo, avec l’ambition de devenir un leader global et indépendant de l’adtech pour les éditeurs”, indique Benjamin Tolman, l’un des cofondateurs. Le groupe se dit autofinancé et rentable.

Des ambitions avec la CMP 

L’un de ses axes de développement porte désormais sur sa CMP. Elle est jusqu’ici installée “sur plus de 400 sites internet”, dont 200 en France, selon la société (plutôt des sites de longue traîne, tels que des médias de niche ou spécialisés). Sparteo tente maintenant de déployer davantage son outil dans le top 100 des médias en France. Futura-Sciences (groupe Made In Futura), présent dans le top 50 des sites d’informations, est son premier client majeur sur cette activité. Sa CMP est également présente sur d’autres sites aux audiences confortables : Basketball-addict.com (Mashup Web), Igen.fr (MacGeneration) et Mesrecettesfaciles.fr (ST Media). 

Le marché français des fournisseurs de CMP médias n’est-il pas déjà encombré ? “Nous avons été confrontés à des CMP qui malgré leur statut de leader du marché n’étaient pas fiables techniquement. Notre solution est plus performante”, répond Benjamin Tolman. 

Pour Sparteo, la fourniture de CMP permet surtout d’amorcer une collaboration commerciale et de proposer ses autres solutions. “Notre proposition de valeur réside dans une solution de monétisation polyvalente et tout-en-un qui créent le chemin le plus court possible entre les annonceurs et les éditeurs, permettant de générer des revenus significativement supérieurs aux solutions utilisées précédemment, de l’ordre de 30 % en moyenne”, ajoute-t-il. La société revendique près de 400 éditeurs clients pour ses solutions. 

Le coeur de son modèle consiste à compléter la stack de monétisation display des éditeurs médias et producteurs de contenus dont l’audience est supérieure à 1 million de visites mensuelles. La CMP est, elle, proposée de façon gratuite quand l’éditeur souscrit à d’autres solutions parmi ses produits, ou de façon payante en stand alone. Sparteo indique aligner ses intérêts avec ceux de ses clients : son modèle repose essentiellement sur un partage de revenus publicitaires. 

Sparteo annonce être rentable avec un chiffre d’affaires “supérieur à 20 millions d’euros” en 2023 avec une croissance de presque 40 %. Pour 2024, le groupe vise de nouveau 40 % de progression de ses revenus en s’appuyant sur son développement à l’international. Celui-ci devrait représenter 40 % du chiffre d’affaires en fin d’année.