Havas lance un pôle d’expertises sur la maîtrise des “technologies souveraines”

Le groupe Havas a indiqué à mind Media mardi 24 août le lancement d’un nouveau pôle d’activités, Havas Sovereign Technologies, destiné aux entreprises nécessitant un accompagnement pour leurs opérations liées à l’innovation et au numérique souverain. Le pôle, qui est basé en France mais dont le champ d’action est international, est le rebranding et le prolongement d’Havas Blockchain.

Lancé début 2018 via Havas Paris comme un pôle de communication globale dédié aux acteurs des levées de fonds en cryptomonnaies, Havas Blockchain a ensuite été étoffé par des activités complémentaires : incubation et accélération de projets de start-up (via Station F, notamment), développement technologique (via Ekino, agence du groupe Havas), place de co-investissement, conseil stratégique, formations, affaires publiques.

“La demande de nos clients a rapidement évolué vers des besoins plus variés, plus globaux et plus complexes, à l’image du secteur de la blockchain, qui se développe et nécessite des expertises spécifiques. Nous avions donc déjà élargi nos offres et c’est ce que nous faisons une nouvelle fois aujourd’hui avec l’évolution du pôle vers Havas Sovereign Technologies. Nous y ajoutons des offres pour adresser des besoins multi-technologiques novateurs en donnant aux clients les clés pour prendre des décisions et développer des projets de façon autonome : intelligence artificielle, IOT, robotique, NFT, data…”, explique Fabien Aufrechter, nommé directeur d’Havas Sovereign Technologies, dans la continuité de ses fonctions précédentes à la direction d’Havas Blockchain (sa fiche LinkedIn).

Une activité à l’échelle internationale

Ces nouvelles offres incluent la notion de souveraineté numérique : les projets proposés donneront aux clients la connaissance et les moyens de rester maîtres de leurs actifs et autonomes vis-à-vis des grandes plateformes. Le groupe affirme qu’Havas Blockchain est rentable depuis son lancement il y a trois ans et demi. Parmi ses clients : des groupes corporate (Orange, Carrefour, Unicef, Vivendi, Canal+, Prisma Media…), des start-up (sandblock, Arteïa, Talao…), des gouvernements et institutions publiques (Monaco, Luxembourg…) et des protocoles de blockchain (Elrond, Tezos, Cruxpool). Sa direction affirme que le revenu généré par le pôle a été multiplié par trois en trois ans.

Havas Sovereign Technologies reposera sur une organisation décentralisée. Paris fait office de bureau central, avec sept personnes dédiées, et s’appuie sur des actifs des groupes Havas et Vivendi : des accélérateurs (celui d’Havas à Station F et deux de Vivendi basés à Los Angeles et Londres), sur les équipes d’Ekino, agence technologique du groupe Havas (100 personnes peuvent intervenir) et une cinquantaine de salariés sur la stratégie et la communication. Plusieurs dizaines de personnes collaborent ainsi ponctuellement ou régulièrement aux projets sur lesquels Havas Sovereign Technologies travaille.

Une nouvelle économie qui émerge

Havas est le premier grand réseau à développer une offre sur la communication, la stratégie et le développement de projets pour la blockchain et l’innovation liée à la souveraineté numérique. En se positionnant ainsi, le groupe prend des positions sur un segment de marché relativement confidentiel – en tout cas encore peu médiatisé – mais en pleine expansion et appelé à irriguer de nombreux secteurs industriels.

Les enjeux stratégiques et économiques sur ces sujets vont donc être de plus en plus importants, pour les acteurs publics et privés. Havas indique que Sovereign Technologies travaille déjà pour plusieurs clients, comme l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) pour une mission d’accompagnement global, et les start-up Mailo, Elrond et SmartLink dans leurs stratégies de communication en France.

Ses priorités de développement géographique portent sur la Suisse, l’Irlande, Israël et les Etats-Unis, des marchés où les nouvelles technologies et l’innovation sont les plus abouties au sein de l’économie. Parmi les nouveaux besoins que le pôle veut accompagner dans les prochains mois : la technologie quantique, le cyberespace, les NFT, les problématiques de souveraineté numérique, les passeports sanitaires et ses problématiques connexes.