Sublime acquiert la société d’adverification Adledge

mind Media a révélé, en mars dernier, que la société d’advérification Adledge, spécialisée dans la mesure de la visibilité, de la brand safety et de la fraude, a été placée en redressement judiciaire. Selon nos informations, la société est rachetée par Sublime (ex-Sublime Skinz), pour un montant non précisé.

Accompagner le repositionnement branding de Sublime

Ce choix peut étonner, alors que le marché de l’advérification français est dominé par Integral Ad Science (IAS), qui a conquis de nombreux éditeurs, agences et annonceurs. Il trouve sa justification dans le repositionnement que la plateforme publicitaire française, historiquement spécialisée dans le format d’habillage, est en train d’opérer. Alors que de nombreux éditeurs ont fait part ces dernières années de leur volonté d’internaliser la vente de certains formats, comme la vidéo outstream ou l’habillage, Sublime souhaite en effet devenir un adexchange dédié aux formats branding.

Pour cela, elle a commencé par reprendre les quatre salariés du français Kpsule après qu’il ait été, lui aussi, placé en redressement judiciaire. Leurs compétences dans le développement de formats interactifs en HTML5 lui a permis de développer son studio créatif. “Nous avons ensuite industrialisé ses process pour réduire le temps nécessaire à produire ces formats de quelques semaines à quelques jours”, explique à mind Media Marc Rouanet, président et co-fondateur de Sublime.

Créer de nouveaux KPIs

Mais se détourner d’un modèle économique fondé sur la performance vers celui du branding impose de chercher de nouveaux KPIs, en préférant la durée d’exposition et l’engagement au taux de clic. C’est là qu’intervient Adledge. “Ils vont nous aider à créer ces KPIs et à adapter au mieux nos différents formats aux briefs des annonceurs”, précise Marc Rouanet. L’acquisition présente d’autres intérêts. Sublime s’étant spécialisée dans la création de formats publicitaires ne répondant pas aux standards de l’IAB, elle a parfois éprouvé des difficultés à faire mesurer leur visibilité par les acteurs de ce marché.

“Nous allons pouvoir mieux comprendre le fonctionnement de ces outils, et comparer nos chiffres avec les leurs”, poursuit le co-fondateur. Sublime ne prévoit d’ailleurs pas d’interrompre ses contrats avec ces acteurs : “Nous travaillons étroitement avec Integral Ad Science, Meetrics ou encore Moat, et cela va continuer. D’autant que certains sont référents chez certains annonceurs ou certains pays”. Mais la société adtech aura désormais “une visibilité au niveau de chaque impression, et plus seulement un indice global par campagne. C’est une énorme valeur ajoutée”.

La marque Adledge va perdurer

Adledge n’est pas diluée au sein de Sublime mais en devient une filiale. Elle va donc continuer de travailler avec ses clients actuels. Ses sept salariés (CTO, développeurs, commerciaux…) ont pris place le 27 mai dans les locaux de leur nouvelle maison-mère, qui compte déjà 150 salariés dans le monde. Sa dirigeante Nathalie Le Borgne reste dans l’entreprise. Romain Parent, co-fondateur et directeur général du département technologique de Sublime, coordonnera l’intégration de cette nouvelle filiale. Adledge avait obtenu début 2018, pour un an, l’accréditation du Media Rating Council (MRC), un graal pour se développer aux Etats-Unis, au prix d’importants efforts financiers – elle a enregistré un déficit de 339 917 euros en 2017, portant le cumul de ses pertes à 904 159 euros. Sublime, qui a réalisé 13,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en France en 2017 (+ 32 % par rapport à 2016), et a levé 5 millions de dollars en 2015, notamment auprès d’ISAI et de la BPI, pour se développer à l’international, a six mois pour décider si elle souhaite ou non la renouveler.