Comment Canal+ travaille sur la réduction de l’empreinte carbone de sa plateforme vidéo

Contexte

La plateforme vidéo de Canal+, MyCanal, est aujourd’hui présente dans une trentaine de pays d’Afrique et d’Europe, et représente aujourd’hui 2 milliards de visionnages dans le monde. Elle a opéré depuis plusieurs années une stratégie d’ouverture à d’autres diffuseurs et distribue à la fois les offres des plateformes (Disney+, Netflix, Paramount+), et celles de chaînes linéaires. “Au total, ce sont près de 120 000 contenus disponibles en France et 200 chaînes live qui sont présentes sur la plateforme”, détaille Eglantine Leclabart, directrice générale adjointe CANAL+ France en charge du marketing et du digital, lors de notre événement mind Media Day du 4 avril. Elle indique que le groupe investit 100 millions d’euros par an dans sa plateforme.

Objectifs

MyCanal prenant une part de plus en plus importante dans l’activité du groupe, Canal+ s’est fixé en 2020 un objectif de réduction de 30 % de l’empreinte carbone d’une heure de visionnage à horizon 2023. Le groupe a été accompagné par la société GreenSpector dans sa démarche. Le mesureur a pu déterminer en 2020 qu’une heure de visionnage générait 10 à 100 grammes de CO2 selon les écrans et la qualité de diffusion (lire l’étude complète).

Dispositif

Deux mesures principales ont été déployées ces trois dernières années pour atteindre cet objectif. 

En tant qu’opérateur, Canal+ fabrique des terminaux – souvent pointés comme le principal émetteur de carbone devant les serveurs et le réseau de distribution. Le groupe distribue depuis la fin d’année dernière un boîtier éco-conçu – notamment avec du plastique recyclé – qui est 40 % moins émetteur de carbone. 

Sur la diffusion, la principale initiative pour atteindre cet objectif a été technique. “Nous avons travaillé sur l’optimisation de nos codecs (H624 à HEVC, ndlr) servant à l’encodage et au décodage vidéo, de manière à mieux adapter le débit en fonction de la qualité de l’équipement de nos clients”, explique Eglantine Leclabart (Canal+). 

En parallèle, au niveau du groupe, qui est aujourd’hui l’un des principaux producteurs de contenus audiovisuels français, une charte d’éco-production a été mise en place.

Plus récemment, le groupe a lancé, avec la société spécialisée ATEME, deux projets de recherche et de développement soutenus par l’ADEME, visant à réduire l’impact de la diffusion, notamment du live, de nombreux événements sportifs étant diffusés sur la plateforme. 

L’un à 12 mois consiste à diffuser dans un format unique (CEMAF) pour l’ensemble des plateformes, qui permettrait de “diviser par quatre le volume de flux utilisé dans la diffusion”, selon Canal+. L’autre objectivé à 32 mois, est le déploiement du Multicast BR, qui impacte directement la consommation de bande passante, facteur central d’émissions carbone du streaming. 

Et après

Dans le futur, l’un des principaux enjeux sera de sensibiliser les abonnés à ces nouvelles mesures, mais aussi de les responsabiliser, sans dégrader l’expérience utilisateur. Dans ce sens, le groupe réfléchit en ce moment avec son agence Havas Media à la mise en place d’une campagne de sensibilisation aux abonnés. “Nous avons une fonctionnalité dans MyCanal qui permet à l’abonné de choisir la qualité de diffusion de son contenu, et nous voulons lui montrer que s’il souhaite avoir une consommation plus sobre, il peut le faire”, constate Eglantine Leclabart. Cette campagne serait diffusée hors de la plateforme, principalement dans la presse et en affichage dans des lieux de vie.