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Accueil > Médias & Audiovisuel > Transformation & Innovations > Jérôme Fenoglio (Le Monde) : « Nous allons lancer de nouvelles chaînes thématiques sur le numérique »

Jérôme Fenoglio (Le Monde) : « Nous allons lancer de nouvelles chaînes thématiques sur le numérique »

Par . Publié le 24 septembre 2015 à 13h00 - Mis à jour le 24 septembre 2015 à 13h00
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Jérôme Fenoglio, élu directeur du Monde pour six ans le 30 juin dernier, a accordé sa première grande interview à Satellinet. Il revient sur son élection mouvementée, livre son regard sur les médias en ligne et évoque ses rapports avec Louis Dreyfus.

Il explique également comment il souhaite que le journal du soir s’adapte davantage au numérique, et présente ses projets : plus d’innovation au sein du journal, mise en place d’une cellule R&D et data, nouvelles chaînes thématiques, poursuite du projet vidéo… 

Comment interprétez-vous le refus initial de la rédaction de valider votre nom comme directeur du journal au printemps ?

Comme le signe que la rédaction est très attachée à toutes ses prérogatives qui garantissent son indépendance. Il n’y a pas vraiment de procédure écrite mais il y a des usages. Cette fois-là, ils n’avaient pas été respectés puisque je n’étais pas officiellement candidat : j’ai été candidat à la demande des actionnaires et nous avons eu le tort – moi et les actionnaires – de ne pas penser que cela méritait des explications et que cela aurait dû entrer dans une procédure plus conforme aux usages. D’où une certaine méfiance. J’aurais dû dire qu’il fallait prendre le temps d’aller vers la rédaction et expliquer ce qu’il s’est passé. 

A ce moment-là, j’étais directeur de la rédaction et j’ai réagi en tant que tel : j’étais obsédé par le fait de faire avancer tous les chantiers avant l’été et je voulais aller très vite. Cela a été une énorme erreur. Mais cela n’allait pas plus loin qu’un problème de procédure, il n’y a pas de méfiance sur moi et sur mon projet et j’ai franchi le seuil requis lors du deuxième vote (68,44 % de votes favorables, ndlr).

Quelles étaient vos motivations pour diriger le journal et quel regard avez-vous sur cette fonction ?

J’étais déjà directeur de la rédaction. Je suis polyvalent depuis mes 25 ans au journal et je suis passionné par les changements et les transformations du journalisme. Je pense que nous vivons une période passionnante pour notre métier car nous devons mettre en place des moyens différents pour atteindre notre public. 

Quand l’occasion s’est présentée, c’était donc pour moi une façon d’aller au bout d’un certain nombre de ces transformations. J’ai été rédacteur en chef du Monde.fr mais être directeur c’est pouvoir avoir la main sur la transformation numérique du journal et pouvoir mobiliser les équipes et chercher à renouveler le public.

  

Quels sont vos rapports avec Louis Dreyfus, qui représente les actionnaires majoritaires et qui est très présent dans la vie du journal ? 

Louis, ce n’est pas quelqu’un que je connaissais beaucoup. Ce sont des relations de grande confiance. Les choses sont très claires : je suis le responsable de tous les contenus rédactionnels et lui il permet d’avoir une gestion qui s’approche de plus en plus de l’équilibre, voire au-delà cette année. Il gère également des négociations qui sont très importantes pour le journal, comme celle pour la sortie de notre imprimerie d’Ivry-sur-seine.

Cela va nous permettre de libérer des marges pour investir dans le numérique. Chacun est donc sur sa partie : moi sur les contenus, lui sur la gestion industrielle et les deux convergent vers le directoire où nous avons des discussions. Nous sommes tous les deux d’accord sur ce qu’il faut faire pour le groupe.

Quel rapport avez-vous avec l’information en ligne ?

Faire du temps réel et de l’actualité chaude au Monde, c’est respecter des choix et une hiérarchie qui correspondent à nos grands thèmes. C’est aussi toujours vérifier et recouper l’information et ne pas céder à l’information immédiate poussée par les chaînes TV. Il faut savoir faire preuve de pédagogie et d’explication, mais aussi parfois dire qu’on ne sait pas. Et il faut toujours bien veiller à ce que nos différentes offres numériques correspondent à notre identité

Avez-vous des modèles dans les nouveaux médias, ou des médias que vous aimez en tant que lecteur ?

Il y a Vox, mais le média qui me fascine le plus en ce moment c’est Quartz. Je trouve le site très efficace et fascinant. Il a une bonne manière d’alterner les formats et de raconter la complexité du monde et son évolution. Je suis assez admiratif de leur travail. On voit maintenant des pures players comme celui-ci qui viennent immédiatement se positionner sur du haut de gamme avec des choix très forts et réussis.

Cela rend d’ailleurs très optimiste pour le numérique. Parmi les autres médias sur le numérique, je trouve The Independant très bon sur Twitter en ce moment, avec des tweets très accrocheurs, des angles très marqués… C’est à relier avec leur politique éditoriale très offensive et leur Une très forte sur le papier.

Quels seront les résultats du Monde en 2015 ? 

Le bénéfice hors imprimerie sera de l’ordre de six millions d’euros en 2015. Avec les actionnaires, nous avons un accord pour la règle du périmètre fixe, à 430 journalistes. C’est une chance. Et ils ont accepté ma demande, lors de ma prise de fonctions, de pouvoir recruter à une quinzaine de postes, non conditionnés à des départs immédiats.

Quels sont vos projets pour les offres numériques du Monde ?

Premièrement, développer des sites verticaux, à la manière de Pixels ou les Décodeurs. Notre site LeMonde.fr est déjà très fédérateur (environ 9 millions de VU mensuels, ndlr) quand il y a des actualités fortes. Mais j’aimerais également qu’on réponde mieux à différents goûts et attentes de nos publics, en dehors de ces moments très fédérateurs, quand les attentions se fragmentent un peu plus, en développant un certain nombre de chaînes thématiques supplémentaires. Dans les mois qui viennent, nous aurons donc plus de chaînes verticales,
par exemple autour des sciences, de l’histoire, de la gastronomie et la photographie, pour viser des publics spécifiques. 

Où en est le développement du nombre d’abonnés numériques payants ?

C’est le deuxième projet pour développer le numérique du Monde. Nous avons beaucoup d’avance sur les autres médias français car nous avons débuté avant eux. Il y a actuellement 70 000 abonnés purs numériques qui disposent d’une page d’accueil et de contenus dédiés, plus 80 000 qui sont des abonnés papier ayant activé leur abonnement numérique. Il faut encore le développer en s’appuyant sur le freemium.

Nous allons également lancer un grand chantier sur la façon d’améliorer nos différentes pages d’accueil sur desktop et la façon de mieux mettre en avant nos contenus : avec le quotidien papier du soir, la Matinale, l’offre JT de l’après-midi, nous avons différents bouclages dans la
journée et il nous faut inventer de nouvelles manières pour mieux s’adresser à nos lecteurs à différents moments de la journée.

Je pense que le grand fossé n’est pas entre public et payant – car le modèle freemium nous oblige à marier les deux -, mais entre une offre en continu, et des offres « finies », avec des bouclages, pour des publics un peu déboussolée par la profusion d’informations disponibles. La Matinale, qui est un peu notre journal du matin, était une étape en ce sens ; c’est ce gente de format qu’il faut développer en utilisant le numérique.

La data devient un instrument important pour les médias. Allez-vous l’utiliser davantage ?

Oui, c’est d’ailleurs le troisième axe de notre projet numérique. Nous allons mettre en place une cellule d’études centrée sur la data. A la fois pour mieux connaître les pratiques de nos utilisateurs – évidemment dans le respect de leur vie personnelle – pour mesurer ce qu’ils aiment comme contenus, le temps qu’ils y passent, etc., mais aussi pour aider la rédaction dans son travail journalistique. 

Des personnes dans certains services du groupe (au marketing et à la régie, ndlr) travaillent déjà sur la data, mais l’idée est de développer cette activité. Je pense que cette cellule étude et data doit être rattachée au niveau groupe pour qu’elle irrigue ensuite chacune des rédactions. Chaque identité éditoriale doit être bien affirmée et respectée, mais il faut s’appuyer sur les synergies dont nous disposons et cette cellule peut en faire partie. On regarde actuellement comment on peut faire et ce projet devrait être mis en place en 2016.

Quels enseignements tirez-vous de La Matinale, cette application mobile qui reprend les codes de Tinder ?

Le bilan est bon voire très bon beaucoup pour ce qui est de la curiosité que l’offre a suscitée avec 265 200 de téléchargements et 5 millions de visites depuis le printemps. Elle totalise environ 1,1 million de visites chaque mois, d’autant que nous avons d’excellents retours.

Enormément de nos abonnés premium l’utilisent, c’est une bonne chose, mais il faut aussi en faire un instrument de conquête de nouveaux abonnés : fin août, La Matinale réunissait plus de 6 500 abonnés purs numériques (abonnement à 1,99 euro par mois, ndlr). C’est sur cet aspect que nous devons progresser. Pour cela, nous allons dans un premier temps lancer des éditions le samedi et le dimanche dès la mi-novembre.

Cela fait plus d’un an que le groupe travaille sur un grand projet vidéo. Où en est ce projet ?

C’est un projet prévu pour 2016 pour lequel nous avons beaucoup d’ambitions. Il a été
repris par Nabil Wakim. La vidéo, c’est beaucoup d’investissements, donc ça aura
du sens de le porter au niveau groupe, pas éditorialement, mais en matière de ressources
et d’infrastructures communes. Quand on aura notre nouveau siège, dans deux ans, cela prendra tout son sens. 

Très prochainement, nous allons donc finaliser un projet porté par Nabil Wakim. Beaucoup de progrès ont été réalisés sur la vidéo au Monde, mais ce qu’il faut améliorer, c’est passé un cap et augmenter l’échelle en développant nos offres, nos formats et les équipes, mais tout en gardant la même qualité. On essaiera d’inventer de nouveaux formats et d’aller chercher d’autres manières de faire de la vidéo, comme l’a fait à un certain moment avec les blogueurs par exemple (pour ce projet vidéo, Le Monde a déposé une demande de financement auprès du « Fonds Google », ndlr)

Vous insistez beaucoup sur l’innovation. Comment cela se concrétise-t-il au Monde ?

Pour la première fois, nous avons une équipe de direction de la rédaction qui intègre au plus haut cette notion d’innovation éditoriale : à côté de Luc Bronner, directeur des rédactions, Nabil Wakim est directeur adjoint des rédactions, chargé des innovations éditoriales. Il travaille
avec une adjointe, Cécile Prieur, elle aussi très tournée vers l’innovation, notamment vers les abonnés. 

A coté de la rédaction en chef, qui est tournée vers l’actualité et composée de Vincent Fagot et Philippe Le Coeur, un troisième rédacteur en chef, Michaël Szadkowski, va travailler étroitement avec Nabil Wakim et Cécile Prieur sur ces sujets de R&D. Ce sera lui l’animateur de cette cellule R&D. Il a été social media editor (SME, responsable des médias sociaux) pendant plusieurs années sur la veille et les nouvelles manières d’utiliser les réseaux sociaux.

Quel est le rôle de Nabil Wakim ?

Nabil Wakim va porter l’ensemble des innovations éditoriales sur le numérique. Il est en charge du projet vidéo et de la mise en place des futures chaînes thématiques, dont j’ai parlé précédemment, et également de la création de la cellule pour la R&D et les nouveaux usages du public.

On devient en quelque sorte une entreprise de technologies : il faut disposer d’une cellule de R&D qui sera un laboratoire pour créer de nouveaux formats éditoriaux et de nouvelles manières de s’adresser au public, notamment sur les réseaux sociaux, par exemple Facebook.

Sur cet aspect-là, on aura peut-être besoin de nouveaux profils, dont des social media editors. L’objet de cette cellule sera bien sûr également d’améliorer nos différents produits. Il faut à garder un esprit start-up au sein du Monde.fr et être très tourné vers l’innovation. 

D’autres projets en cours ?

Oui, nous allons réformer nos newsletters et en inventer sur de nouveaux thèmes. Cela correspond à l’identité du Monde et ça fonctionne bien chez les médias américains. Nous sommes en train de terminer la mise en place des dernières briques de notre CMS unique pour le numérique et le papier. Depuis un an, il a apporté beaucoup de fluidité dans la production des contenus en ligne et C’est un grand changement dans la culture de la maison. Grâce à ce CMS,
il y a beaucoup plus de papier publié en ligne.

On réfléchit aussi à la possibilité d’accroître le desk de nuit, créé il y a quatre ans : nous avons deux journalistes maison qui travaillent en journée mais depuis des fuseaux horaires différents, de manière à produire des informations pour le site quand c’est la nuit en France. C’est grâce à ce desk qu’on peut être à jour de l’actualité la nuit et dès le matin sur le site et qu’on peut produire La Matinale. On réfléchit à la possibilité d’y ajouter des ressources pour l’édition. La continuité de production est très importante.


Jérôme Fenoglio – Bio Express


2015 

Directeur du Monde 

2014

Directeur des rédactions du Monde

2011

Rédacteur en chef du Monde.fr

2008 

Grand Reporter au Monde

1996

Journaliste Société au Monde avant d’en devenir chef de service

1991

Entre au Monde comme journaliste sport dès la sortie de l’Ecole de journalisme ESJ Lille


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