Opération anti-adblocking des éditeurs : un premier bilan jugé positif

Mind-satellinet révélait jeudi 17 mars la mise en place en France d’une campagne de sensibilisation des internautes équipés d’un adblocker à travers des bannières pédagogiques à partir du 21 mars. Le Geste a tenté d’harmoniser le contenu des messages poussés par les grands médias – avec plus ou moins de réussite – mais chaque éditeur était libre de sa stratégie. Le mouvement a été globalement bien suivi par ses membres, même si certains n’ont pas participé : les acteurs de l’audiovisuel public (France Télévisions, France Médias Monde, Radio France), qui n’ont pas les mêmes stratégies publicitaires, les portails (Orange, Yahoo, Microsoft) et des groupes comme Bayard, qui mise plutôt sur les abonnements, et Prisma Media, qui teste de son côté un dispositif d’adblocking intermédiaire sur Voici.fr (lire nos détails).

Premiers blocages de contenus

Tous les participants (Le Figaro, Le Monde, L’Express, L’Equipe, M6 Web, Lagardère Active, 20 Minutes…) ont soumis aux utilisateurs d’adblocker une bannière pédagogique (mais la fréquence d’exposition variait) leur expliquant l’intérêt de la publicité pour la lecture de contenus gratuits, parfois en promettant également de travailler à la diminution de la pression publicitaire. Certains éditeurs (Le Parisien, La Tribune, L’Equipe…), sont allés plus loin en bloquant la lecture des contenus (lire notre tableau-benchmark sur les dispositifs page 2). S’il est dans l’immédiat difficile de dresser un bilan exhaustif, certains éditeurs se disent franchement satisfaits et agréablement surpris des résultats obtenus. Discours de façade, méthode Coué, ou réel effet ?

Entre 12 et 20 % d’impressions publicitaires en plus au Figaro ?

Le Figaro, qui a mis en place une expérience de lecture dégradée pour les utilisateurs d’adblocker, annonce, selon les jours, entre 12 et 20 % d’utilisateurs ayant vu le message qui ont accepté d’enlever leur outil ou mis le site en liste blanche. L’Equipe, qui avaient bloqué ses contenus, parle de 60 %. D’autres éditeurs évoquent le chiffre de 10 à 15 %. Les taux varient selon que les contenus aient été ou non bloqués, leur thème, voire leur caractère exclusif. Il reste encore de la marge, mais la proportion d’impressions publicitaires supplémentaires ainsi générées est de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers de pages par jour à quelques centaines de milliers. L’opération va-t-elle se poursui- -vre ? Les dispositifs ont été maintenus parcertains éditeurs lundi 28 mars et ils veulent continuer. Un bilan va être réalisé par Le Geste. Une question apparaît : les utilisateurs vont-ils s’empresser de réactiver leur adblocker une fois la campagne achevée ? Certains éditeurs militent déjà pour une nouvelle opération collective très vite.