Pourquoi Altice a cédé SFR Presse à Cafeyn 

Le groupe Altice a cédé son kiosque SFR Presse à Cafeyn (ex-LeKiosk), l’un de ses concurrents. L’information a été révélée par Le Figaro lundi et nous a été confirmée par un observateur. Selon nos informations, l’opération est réalisée à un prix très inférieur (moitié moins) aux près de 20 millions d’euros déboursés par le groupe pour acquérir en septembre 2017 la société Milibris, à partir de laquelle SFR Presse a été développé. Altice continue ainsi de se désengager de l’industrie de la presse, après avoir cédé la majorité du capital de L’Express à Alain Weill (relire son projet) – et la question du maintien de sa position minoritaire se pose – puis annoncé la mise en place d’un fonds de dotation pour Libération.

Cafeyn va étoffer son offre

Altice ne souhaitait plus investir dans le développement de SFR Presse après l’évolution au printemps 2018 de la TVA appliquée aux kiosques en ligne (passée de 1 à 20 %). L’adaptation en octobre 2019 de la Loi Bichet au numérique, via la loi relative à la modernisation de la distribution de la presse, qui contraint les kiosques à distribuer de la même façon tous les éditeurs qui le souhaitent, à achever de convaincre le groupe de céder cette activité : son modèle reposait sur la mise en avant d’une une offre réduite de titres premium.

Pour la société Cafeyn (90 personnes), fondée en 2016 et dirigée par Ari Assuied (sa fiche LinkedIn), l’opération est importante ; elle en fera le leader des kiosques numériques sur abonnement en France (10 euros par mois), devant ePresse, tandis qu’un nouvel acteur, Pressmium, est apparu depuis l’automne 2019. Cafeyn tente de développer le modèle du flux de contenus personnalisés et a beaucoup investi en ce sens ces dernières années. Elle a noué des partenariats de distribution avec Bouygues Telecom, Canal+, Free et en France, et avec O2 au Royaume-Uni, où elle s’est déployée en 2012, en même temps qu’en Italie.