Accueil > Médias & Audiovisuel > Quels groupes ont bénéficié des aides à la presse en 2022 ? Quels groupes ont bénéficié des aides à la presse en 2022 ? Le montant total des aides est resté stable par rapport à 2021, pour davantage de bénéficiaires. Les aides au pluralisme ont augmenté de près de 50 % grâce à l’aide au pluralisme des services de presse en ligne. Par Aymeric Marolleau et Othélie Brion. Publié le 13 septembre 2023 à 16h58 - Mis à jour le 18 septembre 2023 à 9h42 Ressources Début septembre, le ministère de la culture a publié le tableau des titres et des groupes de presse aidés en 2022. Comme les années précédentes, mind Media a analysé ces chiffres (voir méthodologie). Il ressort que 446 titres ont reçu une aide à la presse en 2022, pour 92,5 millions d’euros (110,4 M€ au total, en incluant les aides qui n’ont pas été ventilées par titres et ne figurent donc pas dans le tableau – voir méthodologie). C’est davantage que pendant la période 2015-2019, mais sensiblement moins qu’en 2020, année marquée par la pandémie et les premiers confinements, lorsque 431 titres s’étaient partagés 103,6 millions d’euros. Le détail des aides à la presse, aide par aide, catégorie par catégorie et titre par titre, depuis 2012 Dans le détail, ces aides se composent à 30 % d’aides au pluralisme (28 millions d’euros, en hausse de 50 %), de 26 % d’aides à la diffusion (l’aide au portage, qui a représenté 24 millions d’euros en 2022, stable par rapport à 2021) et à 44 % d’aides à la modernisation (FSDP, FSEIP et aides à la distribution ont représenté 40,5 millions d’euros, en baisse de 18 %). La hausse des aides au pluralisme s’explique par la création de l’aide au pluralisme des services de presse en ligne (8 millions d’euros l’année dernière, voir plus loin). La baisse des aides à la modernisation s’explique par la baisse conjuguée du fonds FSDP, passée de 20,5 millions d’euros en 2021 à 12,9 millions en 2022, et du fonds FSEIP, de 11,3 millions à 5,9 millions, tandis que l’aide à la distribution est restée stable, à 27 millions. Quelles sociétés ont reçu le plus d’aides ? Étant donné que les aides à la distribution, qui représentent une part non négligeable des aides à la modernisation, n’alimentent pas le compte d’exploitation des éditeurs, nous avons réalisé un premier classement ne tenant compte que des aides au pluralisme, de l’aide au portage et des fonds stratégiques pour le développement de la presse (FSDP) et de soutien à l’émergence et à l’innovation dans la presse (FSEIP). Comme les années précédentes, Bayard Presse (5,8 M€ d’aides au total), Libération (3,9 M€) et L’Humanité (3,4 M€) ont été les premiers bénéficiaires du fonds d’aides aux quotidiens nationaux d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires. En incluant les aides à la distribution, 14 sociétés ont reçu plus d’un million d’euros d’aides à la presse en 2021 (contre 16 en 2021), avec un maximum de 14,2 millions d’euros pour le groupe Les Echos – Le Parisien. Dont 12,9 millions d’euros au titre des aides à la modernisation de la distribution pour Aujourd’hui-en-France, l’édition nationale du Parisien (11,9 M€ en 2021), qui a eu une diffusion totale de 257 883 exemplaires en 2022. Il devance le Groupe Le Monde (8 M€), Bayard Presse (6,1 M€) et le Groupe Figaro (5,9 M€). Certains titres non liés à un groupe ou une société de presse ont perçu des sommes importantes, soit au titre de l’aide au pluralisme des titres de presse en ligne, soit via les fonds FSDP et FSEIP. Contexte a ainsi perçu 1,3 million d’euros, le Journal de la Haute Marne 1,2 million, reussir.fr 890 000 euros, Blast 828 000, et Africaintelligence.fr 777 000 euros. Aide au pluralisme des titres de presse en ligne Pour la première fois, une aide au pluralisme des services de presse tout en ligne a été attribuée par le ministère de la Culture en 2022. Faisant suite à un décret du 15 décembre 2021, cette subvention vise à aider des services de presse “diffusés exclusivement par voie électronique, n’ayant aucune déclinaison sur un format imprimé”, que leur offre soit payante, gratuite ou mixte. En 2022, c’est ainsi 52 titres qui se sont partagés 8 millions d’euros. Si en moyenne chaque titre a perçu 153 846 euros, il existe une forte disparité entre les subventions perçues. En effet, si quatre titres ont touché plus de 700 000 euros d’aide (Contexte, Blast, Africa Intelligence et le HuffPost), 30 ont obtenu moins de 100 000 euros. Globalement, la moitié des titres a touché moins de 89 072 d’euros. Le média spécialisé dans les politiques publiques Contexte est celui qui a empoché le montant le plus important, 956 750 euros, soit près de 97 fois plus que le titre ayant perçu l’aide la plus faible, Les Nouvelles News, avec 9 908 euros. Ces grandes disparités s’expliquent par la méthode utilisée pour définir le montant de chaque subvention. Le ministère de la Culture précise en effet fixer le montant de l’aide en fonction des dépenses éditoriales du média et attribue des bonifications selon le nombre d’abonnés payants et si l’entreprise a été créée il y a moins de trois ans. À noter que cette nouvelle subvention est cumulable avec d’autres aides à la presse. Sept titres (Contexte, Blast, AOC, Le petit journal, Le Brief eco, Voxe et Les Nouvelles news) bénéficient en plus d’une aide du fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP). Le média Elucid est lui le seul des 52 titres à toucher, en plus, une aide de 50 000 euros du fonds de soutien à l’émergence et à l’innovation dans la presse (FSEIP). Méthodologie Nous nous sommes appuyés pour cette étude sur le tableau des titres de presse aidés publié par le ministère de la culture le 8 septembre 2023. Certaines aides attribuées en 2022 n’ont pas été ventilées dans le tableau des titres de presse sur lesquels nous nous sommes appuyés. Par exemple, les aides du fonds FSDP qui ont été accordées à des projets communs entre plusieurs titres de presse appartenant à un même groupe, ou à une même société responsable de l’édition de plusieurs titres n’ont pu être ventilées dans le tableau des titres. Elles s’élèvent à 7 millions d’euros en 2022, dont 93 560 euros pour les cinq publications du Groupe mind, qui édite mind Media. De même, les aides versées aux programmes d’incubation dans le cadre du fonds FSEIP, qui s’élèvent à 558 000 euros en 2022, n’ont pas été ventilées dans le tableau des titres de presse aidés. C’est aussi le cas des aides versées aux 15 réseaux de portage (2,4 millions au total, dont 1,1 million à Proximy et 662 000 euros à Figaro Services SAS). Plusieurs aides ne figurent pas dans le périmètre des “aides directes à la presse” : les relations financières avec l’AFP (134,98 M€ budgétés en 2021), les crédits dédiés au transport postal de la presse (84 M€ en 2022), les dispositifs fiscaux (162 M€ budgétés en 2021), les dispositifs sociaux (114 M€ budgétés en 2021). Une remarque, une question ? Contactez-nous : datalab@mind.eu.com Aymeric Marolleau et Othélie Brion Aides à la presseAudiences et diffusionPQNPresse magazine Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Le détail des aides à la presse, année par année Analyses Dossiers Quels groupes ont bénéficié des aides à la presse en 2021 ? 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