[Baromètre luxe] Top 5 mondial 2024 : un équilibre sous tension

À l'heure où Richemont et Chanel publient leurs comptes 2024 (mai 2025), mind Retail analyse la santé du top 5 mondial du luxe - LVMH, Chanel, Hermès, Kering et Richemont - à travers cinq indicateurs. Si le marché mondial traverse une deuxième année de repli, Hermès et Richemont se distinguent, avec des gains de capitalisation, une croissance des ventes et pour le premier, un niveau de marge record (30,3 %). À l’inverse, LVMH, Chanel et Kering voient leurs CA et capitalisations boursières fondre.

Par Sophie Baqué, Morgane Monteiro, Sara Chaouki. Publié le 23 juin 2025 à 12h12 - Mis à jour le 11 août 2025 à 16h37

Les points à retenir :

-Marché des biens de consommation de luxe : – 1 % en 2024 après des années de croissance à deux chiffres, avec des prévisions négatives (entre -2 % et -5 %) pour 2025. (Bain & Co.)

-CA en recul pour LVMH (-2 %), Chanel (-4,3 %) et Kering (-12 %), tandis qu’Hermès tire son épingle (+15 %) et Richemont (+4 %) dans une moindre mesure. Les entreprises ayant le plus augmenté leurs prix ces dernières années affichent des résultats décevants. 

-Pression généralisée sur les marges opérationnelles. Seul Richemont améliore son ratio de marge nette. Le top 5 affiche une marge moyenne de 17 %, Hermès domine à 30,3 %.

-Fortes fluctuations de capitalisation boursière : en 2024, chute de 19 % pour LVMH et 40 % pour Kering, contrastant avec +19 % pour Hermès et +17 % pour Richemont.

Alors que le marché mondial des produits de luxe était en croissance continue depuis 2020, – il a crû de 14 % à taux constants en 2021, de 10 % en 2022, et de 8 % en 2023 – il a baissé de 1 % l’an dernier, pour un CA global de € 394 milliards. Un repli qui a été, finalement, moins important que prévu, Bain ayant prédit en novembre 2024 une prévision à -2 % à taux courants. Les derniers reculs enregistrés remontaient à la crise financière de 2009 et au Covid en 2020. 

LVMH (CA 2024 : € 84,68 milliards) reste, de loin, le numéro 1 mondial du luxe. Ses ventes sont quatre fois supérieures à celles de son plus proche concurrent, Richemont. Après trois ans de croissance insolente (+44 % en 2021, +23 % en 2022, +9 % en 2023), le groupe dirigé par Bernard Arnault a vu son CA reculer de 2 % à taux constants en 2024.…

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