Accueil > Services bancaires > Qui sont les acteurs européens autorisés à fournir des services DSP2 au printemps 2020 ? Qui sont les acteurs européens autorisés à fournir des services DSP2 au printemps 2020 ? Plus de 300 TPPs (third party provider) européens peuvent fournir des services dans le cadre de la DSP2 : agrégation de compte et initiation de paiement principalement. Dans quels pays exercent-ils et comment se positionnent-ils ? mind Fintech a analysé en mai 2020 les données du registre de l’Autorité bancaire européenne. Par Aymeric Marolleau et Antoine Duroyon. Publié le 02 juin 2020 à 17h02 - Mis à jour le 04 mai 2022 à 12h15 Ressources Cinq ans après l’adoption de la directive DSP2 par le Parlement européen, et alors que les Etats membres l’ont désormais transposée dans leur droit national, comment les acteurs de la fintech s’en sont-ils emparés ? Combien de sociétés ont été autorisées à déployer un service DSP2, et lequel ? Dans quels pays exercent-elles ? Quel est leur positionnement ? En mai 2020, mind Fintech a exploré le registre mis à disposition par l’Autorité bancaire européenne (EBA) pour tirer un nouveau bilan. 324 sociétés pouvaient développer un service DSP2 dans 25 pays de l’Union européenne en mai (contre 15 pays en avril 2019), soit 198 de plus qu’en avril 2019. 158, soit près d’une sur deux, en ont obtenu l’autorisation au Royaume-Uni, auprès de la Financial Conduct Authority (FCA). Avec 36 sociétés agréées auprès de la BaFin, l’Allemagne est le deuxième pays le plus représenté, devant la Suède (25 sociétés), la France (16) et les Pays-Bas (13). Qu’est-ce que la DSP2 ? La Directive européenne sur les services de paiement révisée (DSP2), adoptée par le Parlement européen en 2015, a pour objectif de créer un marché européen intégré des paiements par carte, internet et sur mobile et de favoriser l’émergence de nouveaux acteurs, en particulier les agrégateurs de comptes (AISP) et les initiateurs de paiements (PISP), tels que les français Bankin’ et Linxo. Cette directive, qui a été transposée dans le droit français en 2018, vise notamment à obliger les banques à fournir à ces prestataires un accès aux informations de transactions de leurs clients, notamment via des APIs. Sa mise en oeuvre est hasardeuse et ne répond pas aux attentes initiales, regrette Bertrand Jeannet, secrétaire général de Budget Insight, dans une tribune publiée par mind Fintech en mai 2020. Parmi les 16 acteurs français, citons par exemple la néobanque pour les PME Qonto, qui a levé 104 millions d’euros en janvier, les applications de gestion de budget Linxo et Bankin’, l’application d’épargne Cashbee, ou encore la néobanque max. Comme mind Fintech l’avait révélé, Iliad 78, l’établissement de paiement de l’opérateur télécom Free, a été autorisé à déployer les services d’information sur les comptes (AISP) et d’initiation de paiement (PISP) à l’automne 2019. Pour aller plus loin Consultez la liste de toutes les sociétés agréées DSP2 dans notre espace Data Des acteurs aux activités très variées Les acteurs qui ont obtenu un agrément dans le cadre de DSP2 ont des activités variées mais opèrent quasiment tous dans le domaine des services financiers. Un sur quatre opère dans les services de paiement. Ils sont 17,6 % à être présents, en BtoC, dans la gestion des finances personnelles (PFM) ou la néobanque. Dans une approche BtoB, ils sont environ 14 % à opérer dans l’agrégation, l’analyse et l’enrichissement de données et autant à proposer des solutions de gestion de trésorerie, change et comptabilité. Cette orientation montre le potentiel ouvert par la DSP2 et l’open banking pour fournir des recommandations et analyses en temps réel basées sur l’exploitation des données transactionnelles. Viennent ensuite des solutions de KYC et authentification et les services de financement (4,4%). Le passeport européen reste utilisé par une minorité d’acteurs Pour favoriser la création d’un marché européen, la DSP2 permet aux établissements financiers d’exercer leur activité dans tous les Etats de l’Union. Ils doivent pour cela notifier l’autorité de contrôle des pays où ils souhaitent exercer leur passeport européen DSP2. En mai 2020, 119 sociétés (36,7 %) ont notifié au moins une autorité autre que celle de leur pays d’agrément, contre 59 en septembre 2019 (26,7 %). Ces acteurs l’ont fait en moyenne dans 19 pays. 50 société l’ont fait dans 30 pays sur 32. Le Royaume-Uni reste le pays le plus concurrentiel Quel pays est le plus concurrentiel ? En additionnant le nombre de sociétés agréées par pays et le nombre de fois où un pays a été notifié au titre du passeport européen, il ressort que le Royaume-Uni reste le marché que se dispute le plus grand nombre d’acteurs intervenant dans le cadre de DSP2 : 212, soit 65 % de l’ensemble des sociétés recensées. C’était 78 % en avril 2019. Compte tenu de l’importance de la place financière de Londres, ce chiffre paraît logique. “Le gouvernement britannique s’est saisi très tôt du sujet et a lancé en 2016 l’Open Banking Orwking Group (OBWG), qui a défini l’Open Banking Standard. Ce projet est financé depuis l’origine par les principaux établissements du pays en matière de comptes courants. Le Royaume-Uni est donc logiquement beaucoup plus mature sur ce sujet que la France, qui a lancé ce chantier en réaction à la DSP2 plutôt que par anticipation”, expliquait en avril 2019 à mind Fintech Bertrand Jeannet, de Budget Insight. Loin derrière le Royaume-Uni viennent l’Allemagne, avec 122 sociétés actives, la France (105), la Suède (103) et les Pays-Bas (102). SP7, SP8 ou les deux ? Il existe deux types d’autorisations DSP2 : “Information sur les comptes”, destinée aux agrégateurs de comptes bancaires (AISP), et “Initiation de paiement”, destinée, comme son nom l’indique, aux prestataires de services d’initiation de paiement (PISP). Le service le plus demandé est celui portant sur l’information sur les comptes, puisqu’il a été décroché par 301 sociétés (93 %) – 161 n’ont même que celui-ci -, contre 162 (50 %) pour l’initiation de paiement. 23 sociétés n’ont que l’agrément leur permettant d’initier des paiements. Un peu plus de quatre sociétés sur dix (139) ont obtenu les deux agréments. Quel statut réglementaire ? Les sociétés ayant obtenu l’agrément DSP2 en Europe sont présentes dans quatre catégories réglementaires. Seule l’autorité de régulation belge, la Banque Nationale de Belgique, attribue celle “d’établissement de paiement agrégateurs de compte”. Une société, baptisée Accountable (application mobile de comptabilité pour les travailleurs indépendants), l’a obtenue. Aymeric Marolleau et Antoine Duroyon DSP2open banking Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire La liste des sociétés autorisées DSP2 Qui sont les acteurs européens autorisés à fournir des services DSP2 à l'été 2021 ?