Accueil > Non classé > Comment la Matmut a soutenu son canal téléphonique avec un callbot Comment la Matmut a soutenu son canal téléphonique avec un callbot En pleine crise du Covid-19 et dans le contexte des mesures de confinement, le groupe Matmut a dû s'adapter en urgence pour maintenir le lien avec ses sociétaires. La mutuelle a déployé en quelques jours un callbot développé par Zaion pour gérer le débordement de son canal téléphonique. Par Antoine Duroyon. Publié le 05 mai 2020 à 11h29 - Mis à jour le 13 janvier 2021 à 11h19 Ressources La mise en place d’un confinement le 17 mars 2020, dans le contexte de la crise sanitaire du coronavirus (SARS-CoV-2), a représenté un choc organisationnel pour les entreprises d’assurance. L’assureur mutualiste Matmut, qui compte près de de 4 millions de sociétaires (à fin 2018) et 6 200 collaborateurs, décide ainsi de fermer l’ensemble de ses sites : son réseau de plus de 500 agences, ses plateformes téléphoniques relation sociétaires et gestion de sinistres, ainsi que son siège de Rouen. “Lors des premières journées, il y a nécessairement un phénomène de réadaptation. Nos efforts ont d’abord porté sur la continuité du système d’information puis sur l’accroissement de la capacité de travail à distance des collaborateurs et enfin sur le rétablissement de la relation sociétaire. Nous avons notamment remis en valeur tous les services et produits disponibles en self-care”, relate David Quantin, directeur général adjoint du groupe Matmut, en charge de l’organisation, des systèmes d’information et de l’innovation. La chute dans les capacités de traitement du flux chaud, c’est-à-dire des échanges téléphoniques, doit être rapidement traitée. Ce canal, traité depuis les plateformes par des conseillers salariés qui disposent du même niveau d’habilitation qu’en agence, représente quelque 10 millions d’appels entrants par an et 40% de la souscription. La Matmut se met alors en quête d’une solution pour gérer le débordement. “L’idée était de pouvoir identifier rapidement une solution permettant de traiter les appels sociétaires qu’on ne pouvait pas décrocher, dans la mesure où tous les postes en télétravail ne permettaient pas de récupérer la voix”, explique Charlotte Girard, directrice de la transformation / marketing client, au sein de la direction générale adjointe relation sociétaire. L’assureur retient le callbot PCA (pour plan de continuation d’activité) de Zaion qu’il déploie sur un premier périmètre fonctionnel couvrant l’auto et l’habitation, là où les volumes sont les plus importants. La solution traite 15 à 20% des appels “Quand le sociétaire appelle son agence ou le SVI (serveur vocal interactif, ndlr) national et que nous ne sommes pas en mesure de décrocher après un délai paramétrable, le bot Zaion prend le relais et invite l’appelant à répondre en langage naturel à diverses questions pour exprimer son besoin. Le client est bien entendu informé du fait qu’il converse avec un bot et qu’un conseiller va le rappeler. Cet échange est ensuite transcrit en un mail qui est dirigé au bon endroit selon le motif de l’appel, soit vers une plateforme de souscription/vie du contrat soit vers une plateforme de gestion de sinistre”, détaille Charlotte Girard. Les collaborateurs en télétravail peuvent ensuite rapidement traiter les demandes de manière asynchrone : ouvrir un suivi en gestion de sinistre, envoyer une attestation, recontacter le client, etc. La solution traite aujourd’hui environ 5 000 appels jours, ce qui représente 15 à 20% des appels. Les KPIs mis en avant reposent notamment sur le taux d’abandon, jugé faible, le taux de réappel et le routage optimisé des demandes vers l’interlocuteur adéquat. Le déploiement en moins d’une semaine s’est fait en mode projet, avec des points de synchronisation deux fois par jour. “Il y a un système de reporting en temps réel qui permet de visualiser les chemins, les taux d’abandon… Jour après jour, nous avons pu affiner le dispositif pour le rendre le plus simple possible et sans effort pour le client”, note Charlotte Girard. Un travail de paramétrage et d’optimisation nécessaire dans la mesure où il faut composer avec les limites du traitement du langage naturel. Peu de connexion avec le SI David Quantin ajoute que ce bot ne vient pas en amont du SVI. “Ce n’est pas en soi un bot de détection d’intention. Pour pouvoir assurer un déploiement rapide et ensuite réaliser des itérations, on a volontairement limité au maximum l’interconnexion avec le SI. Cette interconnexion se fait à deux niveaux : en sortie du SVI et avec notre plateforme de gestion d’API Apigee. C’est avec les prochaines itérations que nous allons faire grandir l’interconnexion avec notre SI”. L’amélioration des fonctionnalités portera notamment sur l’identification automatique des sociétaires grâce à la reconnaissance du numéro de l’appelant. Une dizaine de collaborateurs ont participé au projet du côté du groupe Matmut, avec une relation étroite entre les équipes métiers et techniques. La solution a également été analysée par le DPO pour s’assurer de sa conformité au RGPD. Si le budget n’est pas communiqué, le projet implique un coût de setup et un coût de run qui dépend du volume. L’assureur travaille actuellement sur une solution complémentaire de SVI visuel (avec Dialonce selon nos informations), en dehors des heures d’ouverture des plateformes, afin d’orienter l’appelant vers un parcours digital. les éléments clés du projet Besoin exprimé par la Matmut : traiter les appels téléphoniques en débordement dans le cadre de la crise du COVID-19 Solution : callbot PCA de Zaion Périmètre initial : auto/habitation Volume d’appels traités : 5 000 par jour Facturation : coûts de setup + run (en fonction du volume) Référents Matmut : David Quantin, Charlotte Girard Référent Zaion : Khalid Achiakh, directeur commercial zaion multiplie les cas d’usage dans l’assurance Présent sur le marché depuis 3 ans, Zaion se décrit comme un spécialiste de “la relation client augmentée par l’IA” et vante un modèle hybride de téléconseiller-callbot. Sur le canal téléphonique, ses callbots visent à répondre à différents besoins : welcome bot en remplacement du SVI (déployé chez Pro BTP par exemple), traitement automatisé de cas d’usage processables (notamment la réédition de documents), smart routing pour les cas non processables (file d’attente, gestion utile de l’attente, débordement). La société développe aussi des solutions de conseiller et de superviseur augmentés. Elle compte plus de 35 callbots en production traitant plus de 25 000 appels par jour. Zaion a développé sa présence dans le secteur de l’assurance, avec plus de 25 clients. “Nous avons notamment été retenus par Europ Assistance pour traiter le premier appel à la suite d’un incident automobile. Cela va du cas de la simple panne de batterie à l’accident sur l’autoroute, ce qui implique de traiter les appels de manière différenciée au travers d’une qualification de l’émotion”, indique Khalid Achiakh, directeur commercial et services professionnels de Zaion. Le “payback” peut s’obtenir en deux à trois mois. Pour les callbots, “le ROI va se structurer sur trois postes : le traitement entièrement automatisé d’une partie des appels (30% en cible), la diminution de la durée moyenne de traitement grâce au transfert de contexte (1 minute en moyenne) et la suppression des appels transférés à tort (estimé actuellement à 20% des appels) grâce à une meilleure qualification des demandes en langage naturel”, estime Khalid Achiakh. Antoine Duroyon assurance dommagesexpérience clientintelligence artificielle Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Covid-19 : comment la Macif a géré le débordement d'appels avec un SVI visuel Covid-19 : 10 chiffres sur les effets de la crise sanitaire et économique sur les fintech et les services financiers