Oney lance une carte de paiement fractionné universel

Oney, spécialiste du paiement fractionné, souhaite entrer dans le quotidien de ses clients, et plus seulement au moment du paiement chez ses commerçants partenaires. La filiale de BPCE et Auchan a annoncé le 30 juin le lancement d’un compte de paiement, d’une application dédiée et d’une carte agrégatrice Oney +, qui permettent de fractionner n’importe quel paiement à l’issue du règlement, même si le commerçant n’a pas mis en place de solution de financement. 

Concrètement, l’utilisateur est invité à agréger ses comptes bancaires sur l’application et y retrouve toutes ses dépenses. Il peut choisir le compte qui sera prélevé lorsqu’il paiera avec sa carte Oney+ : soit son compte de paiement Oney+, soit un autre compte bancaire (à l’image des cartes agrégatrices Curve ou Aumax pour moi). Surtout, à la suite d’une dépense réalisée avec sa carte Oney+, l’utilisateur peut fractionner le paiement (sur des dépenses allant jusqu’à 1 000 euros dans un premier temps) dans la foulée : soit en trois fois (avec 1,45 % de frais, et un plafond de 15 euros), soit en 4 fois (2,2 % et un plafond de 30 euros). La carte Visa Oney+ est quant à elle facturée 2,50 euros par mois (et 5,90 euros par mois pour la carte Premier avec la protection moyens de paiement et smartphones).

“Avec Oney+, le paiement fractionné devient ainsi universel, se félicite Nicolas Dreyfus, directeur général adjoint d’Oney Bank. Cela permettra notamment à nos clients d’y recourir pour des dépenses où les solutions de financement ne sont pas proposées, comme chez le vétérinaire par exemple ou bien lors d’un voyage en dehors de l’Europe.” La gamme de produits a vocation à être élargie, notamment avec du paiement fractionné plus long (régulé comme du crédit à la consommation). Le compte Oney+ et sa carte sont basés sur la solution de Banking-as-a-Service Xpollens, de Natixis Payments. 

Concurrence de Klarna et de son paiement fractionné gratuit

Cette annonce intervient quelques semaines après le lancement en France du géant suédois du paiement fractionné Klarna. Comme Oney, Klarna va se différencier des autres acteurs du paiement fractionné en proposant une solution de paiement fractionné universelle : dans quelques mois, les utilisateurs de l’application de shopping Klarna pourront payer n’importe quel produit en fractionné, même si l’e-commerçant ne propose pas cette solution, grâce à l’émission d’une carte virtuelle. Différence de taille : Klarna ne facture pas le paiement en trois fois et se rémunère uniquement comme banque émettrice. Mais contrairement à Oney, Klarna ne délivre pas de carte physique et les paiements en magasin ne sont pas concernés.

Si les start-up spécialisées dans le paiement fractionné BtoBtoC, comme Alma, Pledg ou même l’américain PayPal, ne proposent pas encore ce type de solution, la fintech joe a récemment lancé une application BtoC permettant d’agréger son compte bancaire et de fractionner un paiement (plafonné jusqu’à 3 000 euros) jusqu’à 30 jours après la dépense, en s’acquittant de frais de gestion allant de 16 à 21% pour l’offre standard et de 6,90 euros à 29,90 euros (frais fixes par tranches) pour l’option instantanée. De son côté, Lydia propose depuis décembre 2018 des “mini-prêts” avec Floa Bank (ex-Banque Casino) et Younited Credit, qui peuvent être souscrits comme du paiement fractionné ou différé, en sélectionnant dans l’historique de transactions une dépense à financer a posteriori. 

Coaching budgétaire

“Nous avons la volonté d’aider le consommateur à gérer ses dépenses et son budget”, assure Jean-Pierre Viboud, directeur général. Avec Oney+, l’établissement de crédit souhaite ainsi se positionner comme un outil de PFM (Personal Finance Management). L’utilisateur reçoit des notifications de paiement en temps réel et peut, après avoir effectué une dépense avec sa carte Oney+, la réallouer sur un autre compte bancaire (comme avec Curve) – pour éviter de passer dans le rouge, par exemple. 

Et à terme, “nous ajouterons des outils prévisionnels et de conseil, coaching budgétaire”, révèle Nicolas Dreyfus. Des fonctionnalités qui seront gérées par la start-up Meniga, avec laquelle BPCE collabore pour ses propres applications et dans laquelle le groupe bancaire a investi (lire notre étude de cas “Comment BPCE utilise Meniga pour analyser les données bancaires de ses clients”). D’ici la fin de l’année, Oney permettra par ailleurs aux utilisateurs de réaliser des initiations de virement depuis leurs comptes externes (dans le cadre de la DSP2). Enfin, dans les mois à venir, un calcul de l’empreinte carbone basé sur les dépenses sera aussi proposé.

Un tiers du marché du paiement fractionné français

Oney, qui a lancé ses solutions de paiement fractionné en 2008, revendique désormais un tiers du marché en France. “2,8 millions de Français ont fait du paiement fractionné avec Oney en 2020 et 40 % des 50 plus grands e-commerçants français proposent les solutions Oney”, assure Jean-Pierre Viboud. Avec sa nouvelle solution, Oney+ espère accroître encore sa part d’un marché “qui croît de 20 à 30 % chaque année”, rappelle Corinne Hochart, CEO d’Oney France. Oney compte 600 partenaires commerçants dans 7 pays européens. La société veut être présente dans 80 % des pays européens d’ici 2024.