Accueil > Investissement > Le robo-advisor Meyon mise sur les conseillers humains Le robo-advisor Meyon mise sur les conseillers humains Alors que les robo-advisors français restent confidentiels, un nouvel entrant se lance sur le marché du conseil en gestion de patrimoine. Contrairement à ses prédécesseurs, Meyon met les conseillers humains au cœur de son offre afin d’attirer la clientèle privée qui ne veut pas passer au tout numérique. Par Caroline Soutarson. Publié le 28 septembre 2022 à 18h09 - Mis à jour le 28 septembre 2022 à 18h17 Ressources Bien que les robo-advisors BtoC (WeSave, Marie Quantier, Yomoni, Birdee, Nalo) n’aient pas connu des grands succès durant la dernière décennie, l’afflux de nouveaux entrants continue (avec notamment Goodvest, Artur, Ramify, Zalpha). Dernier en date : Meyon, lancé le 22 septembre. Son axe de différenciation : des conseillers experts humains en complément de l’expérience numérique. Du point de vue du fondateur et président de Meyon Ludovic Farnault, la marche entre les banques privées et les robo-advisors est trop haute pour les clients des premières. C’est donc à la jonction des deux catégories d’acteurs que compte se glisser Meyon afin de capter les clients des banques privées. Compte rémunéré, assurance vie, SCPI et Girardin Pour y arriver, Meyon reprend les codes des conseillers digitaux déjà en place. “L’onboarding se fait via la plateforme, avec un KYC digitalisé et une souscription automatisée réalisables en moins de 15 minutes”, affirme Ludovic Farnault. La société ne fait appel à aucun prestataire dans ce processus, toute la technologie est développée en interne, assure le dirigeant. Meyon a ainsi également élaboré l’algorithme de recommandation qui jongle entre quatre produits : assurance vie (en partenariat avec Spirica – frais de gestion qui oscillent entre 0,7 et 1 %), SCPI (Novaxia), Girardin (Inter Invest) et un compte rémunéré garanti à 3 % les trois premiers mois puis 0,7 % après (My Money Bank). À chaque produit est associée une vidéo explicative durant le parcours de souscription. notre entretien de Marc Tempelman (Cashbee) : “Nous réfléchissons à un enrichissement de l’offre pour les entreprises avec Qonto et My Money Bank” Meyon propose ensuite un tableau de bord patrimonial qui permet de réaliser le suivi des placements et voir son allocation d’actifs, et qui devrait à moyen terme donner la possibilité de voir l’ensemble de ses comptes agrégés. “C’est une web-app disponible depuis l’ordinateur et le smartphone en responsive design”, précise Ludovic Farnault. Des conseillers en investissement dédiés Toutefois, le nouvel entrant ne mise pas sur une offre entièrement numérique. Sur un effectif de dix collaborateurs, six ont une casquette de conseiller en investissement (recrutés en CDI). Ils travaillent de 8 heures à 20 heures, du lundi au vendredi. Meyon n’est cependant pas le seul conseiller numérique à proposer des conseillers humains : tous les robo-advisors ont finalement décidé de mettre des conseillers à disposition de leur clientèle. Mais pour Ludovic Farnault, ses conseillers ont une expertise plus pointue que celle des robo-advisors classiques. Les siens se rapprocheraient de ceux des banques privées, compétents à la fois sur les sujets financiers et fiscaux. Par ailleurs, les offres payantes du nouvel entrant assurent des conseillers dédiés à chaque utilisateur. Un modèle économique freemium basé sur l’abonnement La non systématisation du conseil humain chez les robo-advisors déjà présents sur le marché implique des coûts réduits pour ces acteurs et donc des offres peu chères pour les clients. La plupart des robo-advisors français se rémunèrent donc via les frais de gestion. En remettant le conseiller en gestion de patrimoine au cœur de son offre, Meyon table donc essentiellement, contrairement à eux, sur une tarification à l’abonnement. Épargne : comment la crise sanitaire a accéléré l’adoption du conseil digitalisé La fintech propose ainsi trois offres. Une gratuite, similaire aux autres robo-advisors, avec un accès à des conseillers, “pour les utilisateurs à l’aise avec la technologie”, indique Ludovic Farnault. Dans ce cas-là, Meyon se rémunère avec les rétrocessions seulement. Cette solution est accessible à partir de 1 000 euros d’investissement. Avec ce seuil d’entrée, Meyon se positionne donc dans la fourchette haute des robo-advisors. À part Yomoni, Nalo et Ramify, tous les autres conseillers digitaux ont abaissé le montant initial de placement à quelques centaines d’euros – et même à 50 euros pour Birdee. Il y a aussi l’offre Meyon+, à 30 euros par mois, accessible à partir de 50 000 euros et qui permet d’avoir un conseiller dédié, et une offre sur-mesure pour les placements de plus de 500 000 euros. “Dans cette offre, nous proposons un binôme de conseillers pour toujours en avoir un à disposition. Cette solution donne également accès à des produits de placement sur-mesure. Si les conseillers estiment que le client devrait avoir accès à des assurances vies luxembourgeoises, à du private equity, etc. c’est possible. Enfin, le client a également accès à un service d’ingénierie patrimonial”, détaille le président de Meyon. L’offre sur-mesure est “essentiellement fonction des success fees”, ajoute-t-il. 1 000 clients d’ici six mois Avec ces offres, Meyon a l’ambition d’attirer 1 000 clients d’ici mars 2023, période à laquelle elle espère lever des fonds. Le but : “aller chercher les clients des banques, et plus précisément ceux qui ne vont pas chez Yomoni et Nalo”, affirme le fondateur. En outre, l’équipe réfléchit à l’enrichissement du produit. Si l’agrégation de comptes est sur la roadmap, étant devenue un must-have des solutions d’investissement, l’équipe hésite encore sur l’accès à des moyens de paiement ou même du crédit. Pour se décider sur les chantiers à prioriser, la fintech, qui est enregistrée auprès de l’Orias en tant que conseiller en investissements financiers (CIF), courtier en assurance (COA) et courtiers en opérations de banque et en services de paiement (COBSP), veut s’appuyer sur les demandes de ses premiers clients. Caroline Soutarson banque privéerobo-advisor Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire BNP Paribas Wealth Management déploie une plateforme dédiée aux actifs privés Amundi s'offre le robo-advisor autrichien Savity Comment Société Générale Private Banking accompagne ses clients en gestion libre avec Synoé Société Générale Private Banking poursuit la digitalisation de sa relation client avec Kwiper Épargne : comment la crise sanitaire a accéléré l’adoption du conseil digitalisé