PSG Equity rachète l’espagnol Unnax pour l’associer à Powens

La plateforme d’open banking française Powens (ex-Budget Insight), rachetée en avril 2022 par PSG Equity, va se renforcer grâce à l’appui de la société de capital-investissement. PSG Equity a en effet acquis un peu plus de la moitié du capital de la plateforme d’open banking et de Banking-as-a-Service espagnole Unnax, qui a été intégrée à une holding comprenant également Powens. Segtech Ventures, Bankinter, Athos Capital, Swanlaab Venture Factory, CSQ, Grupo Elektra et Montegui Investments demeurent au capital.

L’opération, dont le montant n’est pas dévoilé (El Economista évoque 40 millions d’euros), devrait être pleinement finalisée en 2023, sous réserve de l’approbation des autorités réglementaires, avec pour ambition de “devenir le leader de l’open finance en Europe”. “In fine, l’objectif sera d’avoir un seul et même groupe, Powens group, peut-être avec différentes entités pour conserver les licences”, explique à mind Fintech Bertrand Jeannet, CEO de Powens, qui dirigera la nouvelle entité.

Unnax dispose en effet d’une licence d’établissement de monnaie électronique (EMI) qui lui permet de proposer des produits de gestion des paiements (PIS, SDD, POS, SCT, SICT), la gestion de portefeuilles de monnaie électronique, l’émission d’IBAN et des services d’onboarding (KYC). Un positionnement similaire à celui de plateformes de BaaS comme Swan ou Treezor, même si la majeure partie de l’activité d’Unnax réside tout de même dans son activité de services d’informations sur les comptes (DSP2). Grâce à Unnax, “la part du paiement va largement augmenter dans notre  chiffre d’affaires”, assure Bertrand Jeannet. La start-up espagnole créée en 2016 est notamment “très bien positionnée sur la verticale du crédit à la consommation, en générant un wallet pour le versement des fonds, poursuit le CEO de Powens. Elle travaille par exemple avec Younited en Espagne.” 

Sur segment de l’open banking, la start-up dispose aussi d’une brique de catégorisation des données qui va permettre d’enrichir la plateforme de Powens, jusque-là rudimentaire à ce niveau. “Nous sommes en train d’entraîner les moteurs avec nos données et nous proposerons cette offre au cours du deuxième trimestre en France”, annonce Bertrand Jeannet.

Développement en Amérique latine

Autre atout d’Unnax : sa présence à l’international. La société, majoritairement développée en Espagne, est aussi active au Portugal, en France, en Italie et au Mexique. “Unnax enregistre une vraie traction en Amérique latine et nous souhaitons continuer à accélérer, au Mexique mais aussi au Brésil et assez rapidement aux États-Unis”, prévoit le CEO de Powens. Unnax connecte ainsi les données bancaires et non bancaires de plus d’un million de personnes chaque mois au Mexique. Parmi ses clients dans le pays, Banco Azteca, ainsi que Grupo Elektra, “une grosse banque qui est leur actionnaire historique et reste au capital, comme nous avec Arkéa, et avec qui ils développent des cas d’usage”, décrit Bertrand Jeannet. 

Fusion des catalogues produits et des plateformes

En 2022, la plateforme technologique d’Unnax “a aidé plus de 50 clients à fournir des produits financiers numériques, avec environ 2,3 millions d’utilisateurs finaux connectés et 1,3 milliard d’euros de paiements traités en 2022”, revendique la société. Les salariés et fondateurs restent au sein de l’entreprise. “Nous allons rapidement proposer un catalogue produit commun et une plateforme technique commune, prévoit Bertrand Jeannet. La refonte complète de l’organisation devrait prendre 18 mois.” Pour s’appuyer sur l’agrément d’EMI, Powens deviendra a priori agent d’Unnax. “Il n’y aura qu’un seul contrat et qu’une seule intégration”, assure en tout cas le CEO. À terme, la marque Unnax devrait disparaître au profit de Powens.

Avec Unnax, Powens “aura le catalogue de produits le plus complet du marché, se félicite Bertrand Jeannet. Ça fait beaucoup de sens, car de nombreux clients utilisent nos produits historiques et une plateforme de BaaS comme Swan ou Treezor en parallèle.” Powens souhaite notamment répliquer sur le créneau du crédit à la consommation les accomplissements d’Unnax en Espagne. En parallèle, Unnax, qui compte surtout des “scale-up” dans sa base de clients, va s’attaquer aux acteurs bancaires de “tier 1” en imitant Powens, qui sert déjà BPCE, BNP Paribas ou encore le Crédit Mutuel et Crédit Mutuel Arkéa. La société vient de signer une autre grande banque française, dévoile Bertrand Jeannet.

260 clients et 6 millions d’utilisateurs finaux uniques

À elles deux, les sociétés comptent 190 salariés (dont 60 chez Unnax), 260 clients, plus de 6 millions d’utilisateurs finaux uniques et plus de 1,3 milliard d’euros de paiements traités en 2022. Les solutions sont distribuées dans 12 pays. “Nous avons enregistré 30 % de croissance en 2022 et Unnax plus de 50 %, conclut Bertrand Jeannet. L’objectif est de prolonger cette croissance forte et de se rapprocher de la rentabilité, à horizon de quelques années.” En 2021, Powens a dégagé un chiffre d’affaires de 6,62 millions d’euros (4,89 millions en 2020) et a essuyé une perte nette de 2,62 millions d’euros (2,23 millions en 2020), selon des documents officiels consultés par mind Fintech.

Lors du rachat de Powens, PSG indiquait avoir prévu une enveloppe substantielle pour réaliser des opérations de croissance externe en Europe. Après Unnax, d’autres devraient donc suivre. “Il est probable qu’une autre opération soit réalisée dans l’année”, anticipe le CEO.