Accueil > Investissement > Jean-Baptiste Graftieaux (Bitstamp) : “Depuis la chute de FTX, nous avons doublé notre nombre de clients institutionnels en France” Jean-Baptiste Graftieaux (Bitstamp) : “Depuis la chute de FTX, nous avons doublé notre nombre de clients institutionnels en France” À l’occasion de l’événement européen dédié à la fintech Money20/20 début juin, mind Fintech a échangé avec Jean-Baptiste Graftieaux, CEO de la plateforme d’échange crypto Bitstamp. BtoC, BtoB, BtoBtoC, l’exchange avance sur les trois fronts, aidé par la chute du géant FTX fin 2022. Par Caroline Soutarson. Publié le 12 juillet 2023 à 17h17 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h48 Ressources Il y a un an, vous indiquiez à mind Fintech la volonté de “développer une application grand public” afin d’adresser les investisseurs crypto débutants. Qu’en est-il ? Concernant notre stratégie retail, nous avons lancé en mars 2023 une application sur Android pour les investisseurs en cryptoactifs novices, qui réalisent leurs premiers achats. Le service sera disponible sur iOS au troisième trimestre. Par rapport à notre première application [qui adresse dorénavant les investisseurs professionnels uniquement, Ndlr], nous avons enlevé les graphiques complexes et avons ajouté du contenu éducatif pour une prise de décision informée. Nous permettons jusqu’à 1 000 euros de volume de trading par mois et nous ne prélevons aucun frais – une offre intéressante pour les nouveaux investisseurs. Lire notre précédent entretien avec Jean-Baptiste Graftieaux pour une présentation développée de Bitstamp Concernant votre audience initiale, les investisseurs chevronnés et institutionnels, comment votre offre a-t-elle évolué ? Nous avons lancé un nouveau service de prêt de portefeuille crypto [en avril 2023, Ndlr] avec Tesseract [société finlandaise soutenue par BlackFin, Ndlr]. Une sélection d’institutions va emprunter les crypto d’investisseurs qui pourront percevoir entre 2 % et 4,4 % d’intérêts en contrepartie. Le service est disponible sur tout le continent européen, à l’exception de l’Allemagne et du Royaume-Uni, et dans quelques autres pays du monde, tels que Hong Kong et les Émirats arabes unis. Nous ne proposons par ailleurs pas de prêts aux États-Unis, où la réglementation diffère sur ce type de produits et services. Bitstamp proposait déjà du staking. Qu’apporte l’offre de prêt en plus ? Tout d’abord, il y a une différence de liquidité. Avec le lending, on peut prêter son portefeuille crypto et le récupérer très rapidement, entre 24 et 48 heures. Ensuite, il y a un enjeu de produits. Les bitcoins ne peuvent pas être stakés. En revanche, ils peuvent être prêtés. Nous proposons deux produits pour le staking contre une dizaine pour le lending. N’est-ce pas dangereux commercialement de lancer une offre de prêt crypto après les chutes, en 2022, de plusieurs plateformes ayant évolué sur ce segment d’activité ? Nous reconnaissons que l’introduction de ce produit est une initiative audacieuse puisque le prêt de crypto fait directement penser à Celsius Network, qui s’est surendetté et s’est effondré l’été dernier aux dépens de ses 2 millions de clients. Mais Bitstamp est différent de Celsius. Pour commencer, nous sommes un intermédiaire et non un prêteur. Le processus de prêt est assuré par la société Tesseract, qui verse à Bitstamp une commission pour les transactions qu’elle réalise. De plus, notre partenariat avec Tesseract nous permet d’assurer une grande transparence à nos clients avec des contrôles rigoureux des prêteurs, une gestion des risques, des appels de marge et une sélection très stricte des clients qui reçoivent la facilité de crédit. Enfin, nous mettons à disposition de nos utilisateurs des rapports mensuels sur la performance des prêts afin de les tenir informés. Comment la liquidité des actifs prêtés est-elle gérée ? Tous les prêts sortants de notre produit Earn Lend sont effectués à des conditions ouvertes, ce qui signifie que les prêts peuvent être rappelés par les emprunteurs dans le délai de préavis convenu avec eux, généralement 48 heures. En outre, une certaine part des actifs est conservée sans être déployée en tant que réserve de liquidités afin que les demandes de retrait puissent être satisfaites le jour même sans avoir à rappeler les emprunts des emprunteurs. Ainsi les demandes de retrait peuvent-elles être satisfaites dans un délai maximum de 7 jours pour un maximum de 100 % des actifs. Quel départ connaît ce service de lending ? L’offre a attiré des milliers de clients avec quelque 20 millions de dollars de cryptoactifs prêtés. Vous montez donc en gamme dans les produits d’investissement complexes. Qu’en est-il de l’ajout des produits dérivés, dont vous nous aviez parlé au printemps 2022 ? Nous avons trouvé notre partenaire en la société Thalex [qui propose un service de trading de produits dérivés crypto incluant des contrats à terme et des options, Ndlr], une entreprise dans laquelle nous avons réalisé un investissement [à l’été 2022, Ndlr]. Nous comptons ainsi offrir une solution d’investissement en produits dérivés par ce biais, en 2024 au plus tard, le temps d’obtenir la licence MiFID nécessaire. C’est un cap important puisque le marché des dérivés est trois fois plus grand que le marché spot où il n’y a ni futures ni options. Cela nous permettrait ainsi de gagner à la fois des parts de marché et plus de revenus. Combien de parts de marché détient Bitstamp ? Nous ne communiquons pas cette information. Toutefois, entre mai 2022 et mai 2023, nous avons multiplié nos parts de marché par 2,5, une preuve que Bitstamp est vu comme un acteur de confiance, à la fois par notre clientèle institutionnelle et retail. Comment avez-vous analysé ce gain de part de marché en douze mois ? Cette multiplication par 2,5 de nos parts de marché est directement imputable à la chute de FTX. En France, nous avons doublé le nombre de clients institutionnels. Et en Europe, nous avons observé une augmentation de 50 % sur ce même segment de clientèle. Vous qui adressez ce public institutionnel en particulier, avez-vous observé une baisse de l’attractivité pour les services sur actifs numériques après les événements ayant impacté négativement le secteur ? Non. Si le nombre d’acteurs institutionnels qui s’intéressaient aux cryptoactifs en 2018-2019 était très limité, la tendance s’est inversée. Ils ont de plus en plus d’appétit pour l’activité mais n’ont pas encore la connaissance nécessaire pour se lancer. Ils recherchent donc un partenaire de confiance. Le bear-market n’a donc pas d’impact. Au contraire, il vaut mieux construire pendant. Constatez-vous la même chose avec votre offre en marque blanche ? Les institutionnels cherchent toujours des solutions pour apporter des services crypto à leurs clients. Notre offre Bitstamp-as-a-Service candidate actuellement à plus de 40 appels d’offres. Caroline Soutarson cryptoactifPSAN Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Les Français détiennent moins de cryptoactifs que leurs voisins Bitstamp décroche l’enregistrement PSAN Bitstamp dévoile un service de prêt de cryptoactifs Comment l’écosystème crypto français s’empare du régime PSAN Jean-Baptiste Graftieaux devient le CEO de Bitstamp Entretien Jean-Baptiste Graftieaux (Bitstamp) : “Nous souhaitons déployer le paiement en un clic pour faciliter l’accès aux cryptoactifs”