Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Crédit Agricole Île-de-France décrypte sa stratégie de partenariats d’innovation Crédit Agricole Île-de-France décrypte sa stratégie de partenariats d’innovation Crédit Agricole Île-de-France a dévoilé un résultat net en hausse de 2,4% et un gain net de 25 000 clients particuliers l’an dernier. Depuis deux ans, la caisse régionale investit dans l’automatisation de ses processus pour libérer du temps de conseil pour ses collaborateurs. Par Aude Fredouelle. Publié le 12 février 2018 à 8h57 - Mis à jour le 12 février 2018 à 8h57 Ressources À l’occasion de l’annonce des résultats 2017 du Crédit Agricole Ile-de-France, son directeur général Olivier Gavalda est revenu sur les efforts de la caisse régionale en termes d’innovation, à commencer par l’automatisation des processus internes. Une équipe “data science” a été constituée ces deux dernières années et compte 7 collaborateurs -deux autres seront recrutés avant la fin de l’année. Son rôle : automatiser les tâches à faible valeur ajoutée auparavant effectuées par les conseillers et leur apporter des solutions recourant à l’intelligence artificielle pour les aider à mieux conseiller les clients et à être davantage proactif. “Crédit Agricole Technologies et Services (CATS) met à disposition un environnement Big Data et notre équipe travaille sur des algorithmes, décrit Sébastien Dulys, responsable du pôle data science. En analysant les données clients, nous sommes capables d’apporter davantage de personnalisation.” Outre le travail effectué par l’équipe interne, CADIF recourt aussi à des partenaires pour accélérer l’automatisation. Une cellule innovation de trois collaborateurs est d’ailleurs chargée de sourcer des start-up et de faciliter leur travail avec les métiers de la banque. La plateforme Foule Factory a ainsi été utilisée pour récupérer des données dans les statuts des entreprises clientes (voir encadré). La banque a aussi fait appel à un ingénieur spécialisé en machine-learning du CEA pour créer un algorithme formalisant des alertes afin d’aider les équipes à identifier des mouvements financiers suspects. Une dizaine de projets avec des start-up Depuis la création du pôle innovation, il y a deux ans, 140 start-up ont été sourcées et une dizaine de projets ont été mis en place. En dehors du sujet d’automatisation des processus, le groupe Crédit Agricole travaille par exemple depuis un an et demi avec Klaxoon pour améliorer la collaboration en interne. La plateforme permet d’animer les réunions internes et de faciliter la prise de parole des collaborateurs. Un chantier de refonte de l’application Ma Banque du Crédit Agricole va par exemple être lancé le 1er mars prochain et Klaxoon sera utilisé pour faire remonter les idées des équipes de toute la France. Depuis six mois, la caisse travaille aussi avec Braineet, pour recueillir les avis des clients et prospects sur des projets de la banque. Une plateforme privative, exclusivement réservée aux clients de la banque et surtout aux sociétaires, va voir le jour d’ici avril. “Cela permet à CADIF de nourrir des projets en cours ou de développer des nouvelles idées de projets”, commente Sarah Grellier, customer success manager. Dans les deux cas, la caisse s’acquitte d’une licence. “Braineet va créer une plateforme pour recueillir les idées des sociétaires” Sarah Grellier Customer success manager chez Braineet Parmi les autres partenaires : le chatbot Charly, qui aide les étudiants à s’orienter sur Messenger, la plateforme de financement participatif Tudigo (ex-Bulb In Town et déjà partenaire de la Société Générale), qui permet à des particuliers de faire financer leurs projets, ou encore l’agence de notation de start-up Early Metrics. “Nous allons bientôt annoncer deux initiatives fortes avec deux grandes fintech européennes qui nous permettront de proposer de nouveaux services à nos clients”, a annoncé Olivier Gavalda. 25 000 clients nets gagnés en 2017 CADIF a dégagé en 2017 un résultat net part du groupe en hausse de 2,4 % à 256,1 millions d’euros. La caisse régionale est parvenue à attirer 90 000 nouveaux clients particuliers (en hausse de 38% sur un an) et 12 000 nouveaux clients parmi les professionnels et les TPE (+16%). “L’acquisition provient pour 70% de recommandations, et pour 30% de la souscription de crédits immobiliers”, détaille Nathalie Mourlon, directrice générale adjointe. Du côté des particuliers, le gain net s’élève à 25 000 clients. Trois mois après le lancement de l’offre Eko du Crédit Agricole, une offre low cost et sans conditions de revenus, le directeur général du Crédit Agricole Ile-de-France a aussi dévoilé que 1 200 comptes Eko ont été ouverts au sein de la caisse régionale. “Ils ont tous été ouverts en ligne, mais dans la majorité des cas, puisque les clients choisissent une agence de rattachement, un rendez-vous a été initié avec un conseiller, a commenté le directeur général avant d’ajouter que “parmi les 1 200 comptes, une très grosse majorité étaient des prospects”. Comment CADIF a automatisé la mise en conformité pour les bénéficiaires effectifs Crédit Agricole Ile-de-France a fait appel à la plateforme de crowdsourcing Foule Factory pour assurer sa mise en conformité avec la directive européenne qui l’oblige à mettre en place un registre des bénéficiaires effectifs des clients personnes morales. “C’est un travail très fastidieux pour les agences qui prendrait énormément de temps aux conseillers, explique Olivier Gavalda. Nous avons réussi à automatiser le processus à 95%.” Les données ont été extraites des statuts par la communauté Foule Factory : la plateforme regroupe 50 000 utilisateurs qu’elle rémunère pour ce type de tâches. En l’occurrence, 7 000 ont été autorisés à participer au projet de CADIF après avoir été certifiés sur leur capacité à lire des statuts – la plupart sont des étudiants en droit, révèle Daniel Benoilid, cofondateur. Le processus qui a concerné l’ensemble de ses clients personnes morales a coûté plusieurs millions d’euros. CADIF n’aura désormais besoin d’effectuer cette tâche que pour les nouveaux clients. “En un mois, nous avons réussi à extraire les données de dizaines de milliers de statuts”, indique Daniel Benoilid. Pour garantir l’absence de défauts dans l’extraction de données, Foule Factory a attribué chaque statut à deux personnes certifiées afin de comparer les résultats, et en cas de différence, le faire vérifier par une troisième ou une quatrième personne. Chaque membre de la communauté se voit alors attribuer une note qui diminue quand une erreur est détectée. En-deçà d’un certain score, i n’a plus accès au projet. “CADIF a vérifié un échantillon de 5 000 statuts et n’a relevé aucune erreur… alors que ses conseillers en faisaient parfois, note le cofondateur. On observe 20% d’écart entre notre résultat et celui des conseillers en termes de défauts.” Les données ont ensuite été traitées par la plateforme de RPA (Robotic Process Automation) Kofax Kapow. “Nous avons économisé ainsi 1h15 passée par conseiller sur chaque entreprise”, décrit Hervé Varillon, directeur général adjoint du Crédit Agricole Ile de France. Créée en 2014 et forte de 12 collaborateurs, Foule Factory travaille aussi avec Safran et AXA, par exemple pour récupérer les données de cartes d’identité. La start-up propose de le faire de manière automatisée quand elle le peut puis de basculer sur la communauté si besoin. “Mais pour les statuts, il était impossible d’automatiser le processus”, reconnaît Daniel Benoilid. Foule Factory a répondu à un appel d’offres de BPCE sur un projet similaire. Aude Fredouelle chatbotinnovationintelligence artificiellepartenariatrobotic process automationtransformation digitale Besoin d’informations complémentaires ? 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