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Accueil > Assurance > [Info mind Fintech] Un an après son lancement en France, l’insurtech Getsafe met son service en pause

[Info mind Fintech] Un an après son lancement en France, l’insurtech Getsafe met son service en pause

Lancé en France en 2023 avec un offre d’assurance habitation, le néoassureur allemand Getsafe revoit sa copie. L’insurtech cesse la souscription et le renouvellement des polices d’assurance sur le territoire français.

Par Caroline Soutarson. Publié le 19 février 2024 à 15h43 - Mis à jour le 19 février 2024 à 18h12
Getsafe application
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Créée en 2015, l’insurtech allemande Getsafe, détentrice d’une licence d’assurance auprès de la BaFin, propose sur son marché domestique des produits couvrant la santé, le maintien de salaire, les animaux domestiques, les drones, etc. Présente également sur les marchés britannique (depuis 2020) et autrichien (depuis 2022) avec son approche mobile-first pour les Millennials et Gen Z, l’insurtech s’était attaquée à l’Hexagone en janvier 2023 avec un contrat d’assurance habitation. Getsafe entendait occuper à la fois le rôle d’assureur et d’intermédiaire, et faisait appel aux services d’assistance de Mutuaide Assistance, filiale de Groupama. Mais moins d’un an plus tard, Getsafe indique sur son site français avoir “suspendu la souscription de nouveaux produits d’assurance habitation en France”. Interrogée, la société ne souhaite pas préciser depuis quand la souscription de ses offres a été mise à l’arrêt.

“La France reste un marché clé pour Getsafe. Nous sommes en train de modifier certains de nos produits d’assurance habitation et contenus et de les reconstruire en vue d’un nouveau lancement, ce qui signifie que nous ne sommes pas en mesure de renouveler les polices d’assurance de certains clients qui sont arrivées à échéance en janvier [2024, Ndlr]”, déclare un porte-parole de la société à mind Fintech. 

Le multi-produit et les partenariats, des leviers décisifs pour les néoassureurs

Quant aux ambitions évoquées par le néoassureur début 2023 pour le marché français, elles semblent elles aussi en pause. La nomination d’un country manager dédié à la France n’a pas été effectuée, selon nos informations. Quant à l’élargissement de la gamme de produits, elle n’a pas encore eu lieu.

Croissance externe et diversification

Cette suspension du déploiement peut sembler étonnante car Getsafe n’en est pas à son coup d’essai en termes de lancements à l’étranger (la France est son quatrième marché ouvert). Par ailleurs, contrairement à ses concurrents français Lovys ou Leocare, Getsafe a l’avantage d’un meilleur contrôle sur sa chaîne de valeur, grâce à son positionnement d’assureur full-stack. Getsafe est intervenue en France dans le cadre de la libre prestation de services (LPS), à l’image du spécialiste de l’assurance automobile à l’usage (pay-as-you-drive) Friday (détenue par l’assureur suisse La Bâloise).

Malgré cet échec, la société continue de croître et revendique plus de 550 000 clients en Europe (contre 400 000 il y a un an), dont 50 000 polices d’assurances (responsabilité civile, animaux et MRH) proviennent du rachat du portefeuille de clients de Luko en Allemagne (eux-mêmes essentiellement issus de l’acquisition de Coya par Luko en janvier 2022). 

Allianz devrait renforcer son canal direct avec Luko

En janvier 2024, Getsafe a aussi entamé une stratégie de diversification avec le rachat de la plateforme allemande de prêts aux étudiants deineStudienfinanzierung. À cette occasion, la start-up avait rappelé sa vision pour l’entreprise : “un modèle d’acquisition directe qui évite le recours aux courtiers. Conscient des coûts associés, Getsafe se concentre sur la construction d’un accès propriétaire aux clients et sur le développement d’une relation client avant qu’ils n’envisagent leur premier produit”. En pratique, cette stratégie se traduit par 75 % de clients primo-assurés, selon la société.

Cette stratégie qui combine croissance organique et  croissance externe est notamment rendue possible par les plus de 110 millions de dollars collectés lors de levées de fonds. Son dernier cycle de financement (Série B) s’était déroulé en deux temps, avec une première levée de 30 millions de dollars annoncée en décembre 2020, puis complétée de 63 millions de dollars dix mois plus tard. Swiss Re (réassureur de Getsafe), CommerzVentures, Partech, Earlybird et Abacon Capital ont notamment investi dans la plateforme. 

Caroline Soutarson
  • application mobile
  • assurance dommages
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