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Accueil > Investissement > Les business angels, chevilles ouvrières de l’investissement en amorçage

Les business angels, chevilles ouvrières de l’investissement en amorçage

Dans un contexte économique marqué par une baisse des financements et par la prudence des grandes sociétés d'investissement, les business angels, dont les investissements continuent à croître, restent actifs sur les segments du pré-amorçage et de l'amorçage. Même si leurs capacités financières sont sans commune mesure avec celles du capital-risque, ces acteurs de l’ombre se professionnalisent et contribuent à la vitalité de l’écosystème de l’innovation.

Par Romain Bonfillon et Antoine Duroyon. Publié le 03 avril 2024 à 12h07 - Mis à jour le 04 avril 2024 à 16h13
Business Angels
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Les points clés

La France compte aujourd’hui quelque 5 400 business angels qui appartient pour la plupart à l’un des 64 réseaux que compte le pays.
Positionnés sur les phases de pré-amorçage et d’amorçage, les business angels ont historiquement contribué à pallier le relatif manque d’intérêt des fonds de capital-risque.
Les réseaux de business angels se professionnalisent et investissent de plus en plus via un SPV. Une évolution récente de la fiscalité vise à soutenir leurs activités.

Si les sommes levées en 2023 par les start-up et scale-up de la finance se sont effondrées (728,4 millions d’euros récoltés contre 2,2 milliards d’euros en 2022, selon le baromètre mind Fintech-eCAP PARTNER), les investissements des business angels ont continué à croître, comme en témoignent les derniers chiffres de France Angels. Selon l’association, qui regroupe 64 réseaux de business angels en France, les sommes investies en 2023 sont en hausse (50,1 millions d’euros contre 44,2 millions d’euros en 2022) tout comme le nombre d’opérations (441 contre 394 en 2022). 

Le numérique au sens large est le secteur dans lequel les business angels (BA) investissent le plus : il représente 34 % des montants investis, devant la santé (25 %). InsurAngels est le premier réseau thématique dans le secteur financier. Lancé courant 2023, il entend faciliter le développement de start-up positionnées sur l’assurance et devait boucler son premier investissement fin mars 2024, indique son président Olivier Montin.

Source : France Angels, bilan 2023 de l’activité des business angels

Raphaël Guiraud est délégué général de Paris Business Angels (PBA), le second plus gros réseau français de business angels qui compte 150 membres. Il fait le constat que la France dispose de “beaucoup de gros acteurs institutionnels, accélérateurs, incubateurs ou SATT [les sociétés d’accélération du transfert de technologies, Ndlr] qui aident énormément en amont de la chaîne de valeur à maturer un projet entrepreneurial, qu’il soit scientifique/deeptech ou autre. Quand les start-up deeptech passent un certain cap de TRL [le degré de maturité technologique, Ndlr] et qu’elles commencent à arriver sur le marché, il y a un gros trou dans la raquette. Je pense que les BA ont ce rôle d’aller capter ce risque en investissant en pré-seed et seed, là où encore peu d’acteurs institutionnels vont mettre leur ticket”.

Un phénomène conjoncturel

Raphaël Guiraud constate que “depuis deux ans, la conjoncture continue à être délicate pour les financeurs notamment au stade de la série A et au-delà. Les tours de série A deviennent de gros tours de seed, les investisseurs en série A se penchent vers les seed et surtout les VC investissent un peu moins et refinancent beaucoup. En tant que BA avec la capacité d’intervenir sur des tours de table relativement élevés [sur de gros tours de seed ou des pré-série A, Ndlr], nous compensons ce manque de liquidités de la part de ces fonds. Ainsi, de manière contracyclique, nous avons multiplié nos investissements par deux entre 2022 et 2023 [qui a été l’une des plus belles années chez PBA avec plus de 4,4 millions investis, Ndlr].” Vanessa Daurian-Proust, cofondatrice et CEO des club d’investisseurs One Green et NeoFounders, va dans le même sens. “Pour un BA, le sweet spot se situe en pre-seed et seed. C’est toujours possible d’arriver en Série A, à condition d’être introduit par les fonds. Il y a très peu de fonds positionnés sur l’amorçage et les valorisations ne sont pas encore trop élevées, avec un besoin fort de structuration“, développe-t-elle.

Le paysage français des BA

Selon le bilan d’activité 2023 de la fédération nationale des business angels (France Angels), la France compte aujourd’hui environ 5 500 BA, qui appartiennent pour la plupart à l’un des 64 réseaux que compte le pays. Beaucoup de ces réseaux de taille moyenne sont régionaux, il en existe presque dans chaque département. Par ailleurs, de gros réseaux parisiens tels que BADGE (les Business Angels des Grandes Ecoles), Paris Business Angels et Investessor occupent les premières places en termes de nombre de membres et de somme investie (cf. le top 15 des réseaux ci-dessous). Ainsi, la région Ile-de-France représente à elle seule 56,9 % des montants investis par les BA.

Source : France Angels, bilan 2023 de l’activité des business angels

Des réseaux qui se professionnalisent

Au fur et à mesure de leur constitution en réseau, les business angels se sont professionnalisés. Chez Paris Business Angels, l’équipe compte désormais 4 permanents (un délégué général, une chargée d’investissement, un analyste et une chargée de communication). “Il y a deux ans, raconte Raphaël Guiraud, nous avons restructuré l’équipe opérationnelle et professionnalisé le processus de sélection des start-up. Nous avons renforcé le réseau par des équipes permanentes pro et donné de la valeur à nos investisseurs par des formations, de l’accompagnement et du conseil sur leur rôle de BA, la méthodologie d’investissement et des connaissances sur l’écosystème. Nous avons aussi commencé à ajouter des groupes de travail en interne sur des expertises métiers et sectorielles. Tous ces changements expliquent, entre autres, que nous avons réussi à multiplier nos investissements par deux l’an dernier”. 

L’investissement en club deal, via un SPV, est privilégié

Dans leur manière d’investir, les business angels se structurent aussi de plus en plus. Le marché tend en effet à favoriser dans les phases d’amorçage l’investissement via un SPV (special purpose vehicle). Pour Vanessa Daurian-Proust, “investir en club deal, via un SPV, permet d’avoir un deal flow de meilleure qualité, de mieux négocier les conditions juridiques d’entrée, avec notamment des clauses de liquidation préférentielle, et cela favorise une relation plus approfondie avec les entrepreneurs. Quand on est business angel et qu’on représente moins de 1 % des actionnaires, on ne se sent pas légitime pour challenger les conditions d’entrée, qu’il s’agisse de la valorisation ou des clauses”. Aussi, observe-t-elle que “de plus en plus de personnes veulent se structurer en club deals après de mauvaises expériences. Cette démarche n’est pas nouvelle – c’est le cas notamment pour les anciens de grandes écoles – mais l’investissement se faisait souvent ligne par ligne. Et ce n’était pas très attractif pour un entrepreneur d’avoir 20 petites lignes à son capital, comparé à une holding dirigée par un investisseur expérimenté avec un large réseau”. 

Négocier la cohabitation avec les VC

Selon les chiffres 2023 de France Angels, les business angels membres d’un réseau de BA sont l’une des catégories d’investisseurs les plus promptes à co-investir lors des premiers tours : en 2023, plus du tiers des montants co-investis lors d’un premier tour (37,6 %) ont impliqué un réseau de business angels, très loin devant les fonds privés (7,6 %) et les fonds régionaux d’amorçage (3,7 %). 

Lorsqu’il arrive à un réseau de business angel de co-investir avec un ou plusieurs VC, la négociation d’une cohabitation harmonieuse n’est pas toujours simple. “Nous essayons de faire évoluer les mentalités, car certains VC pensent que les BA n’ont pas de valeur ajoutée et doivent être mis “de côté”, au travers d’un mini pacte notamment, indique Raphaël Guiraud. En tant que gros réseau de BA, nous ne pouvons pas nous permettre d’être transparents dans notre accompagnement et au sein de la gouvernance des sociétés investies. Nous essayons de nous mettre sur la même longueur d’onde que des VC lorsqu’on intervient dans des sociétés au même stade”.

À noter que de manière plus courante et pacifique, les business angels co-investissent fréquemment avec les plateformes de crowdfunding, les club deals et d’autres réseaux de BA. Ils vont d’ailleurs jusqu’à partager leur due diligence, typiquement lorsqu’un réseau spécialisé peut faire bénéficier un réseau agnostique de son expertise. Angelsquare, un réseau qui agrège business angels, family offices et fonds d’investissement, est entré au capital de quelque 35 fintech et insurtech, dont SESAMm, Ramify, Soan ou encore Mon Petit Placement. Des employés de start-up se structurent aussi. France Angels accueille un nouveau réseau : Operators Club, qui réunit des collaborateurs expérimentés.

Dérisquer l’investissement

Parce qu’ils sont, la plupart du temps, présents dans les phases d’amorçage d’une start-up, les réseaux de BA construisent des stratégies pour minimiser les risques d’investissement. “En deeptech, nous sommes sur un TRL 5-6, avec déjà des preuves de concept/MVP et quelques euros de CA grâce aux early-adopters. Pour tout ce qui est sujets tech et innovations d’usage/frugales, nous allons regarder davantage les métriques comme le chiffre d’affaires et les revenus récurrents qui doivent être autour de 80 000 à 120 000 euros par an minimum”, explique Raphaël Guiraud. 

Se pose aussi la question de la capacité des business angels à suivre sur plusieurs tours. “Si on connaît bien la société, que les échanges avec le fondateur sont réguliers, que le business plan a été tenu, il peut faire sens pour un business angel de suivre sur les tours. Dans la fintech, cela peut être plus difficile pour un BA compte tenu des valorisations. C’est sûr que ça détériore le TRI (taux de rentabilité interne), mais il me semble important de soutenir un entrepreneur sur la durée“, estime Vanessa Daurian-Proust.

Au-delà du financement , l’accompagnement 

Impliqués dans le développement d’une entreprise, les business angels, et particulièrement ceux qui investissent au sein d’un réseau, ont compris que l’intérêt que leur portent les start-up ne s’arrête pas à leur seule capacité financière. “Tout le monde sait financer, aller chercher les financeurs n’est pas si compliqué que ça si on est bien préparé, et beaucoup d’acteurs financent”, fait remarquer Raphaël Guiraud, estimant que “pour créer le plus de valeur possible au sein des start-up, on doit mettre l’accent sur l’accompagnement. C’est l’axe que nous essayons de développer en mettant les talents au bon endroit au bon moment pour permettre de passer les obstacles charnières de l’amorçage”.

Ainsi, c’est au travers de task force, déclinées en quatre verticales métiers, que les membres  de Paris Business Angels accompagnent les start-up investies : le go-to-market/ déploiement commercial, les enjeux de gouvernance, la pré-industrialisation ou l’industrialisation des projets et enfin, la préparation à l’internationalisation.

Paris Business Angels (PBA) en quelques chiffres 

Réseau de 150 investisseurs privés 

Stade d’investissement : pré-seed, seed et pré-série A. 

1 200 dossiers reçus chaque année

Après pré-qualification et analyse, une centaine de projets par an sont présentés aux membres du réseau PBA

Une soixantaine de projets analysés font l’objet d’une due diligence chaque année

En 2023, plus de 4,4 millions d’euros ont été investis dans une quinzaine d’opportunités (refinancements inclus)

Ticket moyen : 300 000 euros par projet sur un premier tour (de 150 000 euros minimum jusqu’à 1 million d’euros) et 150 000 en moyenne pour un refinancement

En 7 ans, PBA a investi dans un peu plus de 70 entreprises

Trois investissements en fintech à jour : DogFinance, Antelop Solutions (revente à Entrust) et DeftHedge

Ticket d’investissement  minimum par BA : 10 000 euros. La moyenne par BA est d’environ 15 000 euros

Pour chaque investissement dans une start-up, PBA rassemble entre 15 et 60 BA (éventuellement via un SPV à la demande des sociétés investies)

40 % des sociétés investies en premier tour ont fait l’objet de réinvestissements par les membres de PBA

Une conjoncture fiscale favorable

Historiquement, le remploi fiscal (mécanisme de l’apport-cession), régi par l’article 150-0 B ter du Code général des impôts, a permis à des entrepreneurs de se muer en business angels. Cette pratique, “qui consiste à réinvestir 60 % du produit de cession dans des start-up en échange d’un report d’imposition, a créé un flux de cash provenant d’entrepreneurs et a contribué à la multiplication des club deals“, rappelle Vanessa Daurian-Proust. Des noms connus dans le secteur de la fintech ont ainsi soutenu plusieurs start-up, comme le cofondateur de Qonto Alexandre Prot (Benefiz, Flowdesk, Finary, Climb, Numeral, Billiv…) ou celui de Nickel Hugues Le Bret (Helios, Leocare, PayLead…).

Dernièrement, les business angels ont pu compter sur un coup de pouce du législateur à l’occasion de la loi de finances pour 2024. Des mesures fiscales, poussées par le député de Paris-Saclay (Essonne) Paul Midy (Renaissance), visent à inciter les investisseurs à se tourner vers les jeunes entreprises innovantes en contrepartie d’un crédit d’impôt. “Cela s’inspire du SEIS [Seed Enterprise Investment Scheme, ndlr] britannique, un dispositif d’incitation fiscale pour les business angels”, rappelle-t-on dans l’entourage du député. Le statut de JEI (jeune entreprise innovante) est élargi. 

Deux nouvelles familles sont créées. D’abord, les jeunes entreprises d’innovation et de rupture (JEIR), dont les dépenses de R&D sont égales ou supérieures à 30 % des charges. Ensuite, les jeunes entreprises innovantes de croissance (JEIC). Celles-ci engagent entre 5 et 15 % de leurs charges en R&D mais se développent significativement. La réduction IR-PME est portée à 50 % dans le cas des JEIR (jusqu’à 50 000 euros investis par personne) et à 30 % pour les JEIC et les JEI, dans la limite de montants investis de 75 000 euros par personne. “Un décret est nécessaire pour la catégorie des JEIC, car elles devront justifier d’une capacité de croissance. Ce texte, attendu dans le courant du premier semestre, devra définir les critères d’éligibilité, souligne-t-on dans l’entourage de Paul Midy. Le dispositif est d’ores et déjà actif pour plus des deux tiers”. Particularité de ces incitations fiscales : elles ne sont pas concernées par le plafonnement des niches fiscales.

L’accueil est favorable chez les business angels. “Pour les investisseurs, cela va permettre de diversifier davantage leurs investissements et de maximiser leur impact dans le capital-risque, et notamment dans des start-up innovantes et deeptech. Je suis persuadé que 2024 et 2025 seront de très belles années pour les business angels et l’écosystème”, se réjouit Raphaël Guiraud, general manager de Paris Business Angels. Des nuances sont toutefois apportées. “C’est une très bonne chose pour commencer à investir, car cela peut rassurer et apporter une certaine sécurité. Mais pour des investisseurs plus confirmés et diversifiés, il me paraît plus intéressant d’investir au travers d’un PEA, qui aura une fiscalité faible sur les plus-values, que d’obtenir un avantage fiscal”, conclut Vanessa Daurian-Proust.

Romain Bonfillon et Antoine Duroyon
  • business angel
  • capital-risque
  • levée de fonds

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