Accueil > Services bancaires > Axa Venture Partners investit 45 millions d’euros dans Agicap Axa Venture Partners investit 45 millions d’euros dans Agicap Le logiciel de gestion de trésorerie Agicap boucle une Série C de 45 millions d’euros. Objectif : capter plus d’ETI, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni, grâce au renforcement des équipes commerciales et à de nouvelles solutions technologiques dédiées. Par Caroline Soutarson. Publié le 12 novembre 2024 à 7h00 - Mis à jour le 12 novembre 2024 à 12h11 Ressources Trois ans et demi après une Série B de 100 millions de dollars, la solution lyonnaise de gestion de trésorerie pour les PME et ETI Agicap annonce, le 12 novembre, un nouveau tour de table en equity. Seul investisseur de cette Série C de 45 millions d’euros, Axa Venture Partners (AVP) entre au capital de la fintech via son fonds late-stage doté de 1,5 milliard d’euros. Les levées de fonds des fintech et insurtech françaises L’opération permet à Agicap de faire passer sa valorisation de 500 millions de dollars (mai 2021) à une estimation entre 700 et 800 millions d’euros, ont récemment révélé Les Échos (fourchette confirmée par l’entreprise). “Le management est toujours majoritaire au capital (environ 50 %), assure à mind Fintech Sébastien Beyet, cofondateur et président de la société. Les autres actionnaires [y ayant un poids significatif, Ndlr] sont ceux qui ont dirigé les tours précédents tels que BlackFin (en amorçage, avec un suivi en Série A), Partech (Série A), Green Oaks (Série B) et désormais AVP.” Agicap veut accélérer sur l’acquisition des ETI Les capitaux serviront trois objectifs. D’abord, le développement commercial à l’international, “plus particulièrement auprès des ETI (entre 50 et 500 millions d’euros de chiffre d’affaires), et notamment en Allemagne et en Grande-Bretagne, qui sont les deux marchés européens qui comptent le plus d’ETI”, précise Sébastien Beyet. Ensuite, l’ajout de briques logicielles dédiées à la gestion du risque de crédit et de change, “qui est un enjeu majeur pour les ETI”, estime le dirigeant. Enfin, l’accroissement de l’acquisition indirecte via des intégrateurs de logiciels et d’ERP. Agicap est notamment présente dans la vitrine de Société Générale, dans le cadre de la stratégie de Banking-as-a-Platform de la banque. Pour mener à bien ces projets, Sébastien Beyet estime que la société recrutera “une centaine de personnes dans les deux à trois années à venir : des commerciaux et des renforts pour le service client dans les géographies concernées, des profils produit et tech, ainsi que des collaborateurs dédiés aux partenariats”. Ils rejoindront l’effectif de 550 collaborateurs de la fintech, nombre inchangé depuis notre précédent échange avec l’entreprise, en septembre 2023. Entre 2022 et 2023, Agicap s’était séparé d’une centaine de salariés. La moitié des revenus proviennent des ETI Depuis septembre 2023, Agicap est passée de 7 000 à 8 000 entreprises clientes (voir graphique pour un historique plus large). La start-up cible les PME qui réalisent un chiffre d’affaires de plus de 5 millions d’euros, mais veut désormais mettre davantage l’accent sur les ETI, jusqu’à 500 millions d’euros de revenus, affirme Sébastien Beyet. “L’acquisition de clients ETI a permis d’équilibrer nos sources de revenus avec les PME. Chaque segment apporte la moitié de notre chiffre d’affaires.” Un indicateur sur lequel le cofondateur ne souhaite pas communiquer. “Notre ARR (revenu annuel récurrent, Ndlr) avoisine les 50 millions d’euros. Et plus de la moitié du chiffre d’affaires est réalisée en dehors de France”, indique Sébastien Beyet. Les revenus de la fintech proviennent principalement des abonnements liés à ses modules logiciels : gestion de trésorerie (service principal et historique, sur lequel Agicap estime être leader en Europe), de la dette, des placements de trésorerie, traitement des retards de paiement client (CashCollect) et automatisation de la gestion et du paiement des factures fournisseurs (Cash Payment) notamment. Depuis le second semestre 2023, la fintech compte aussi une part de recettes variables issues de son service de gestion des dépenses professionnelles (basé sur la plateforme de Banking-as-a-Service Swan) mis à disposition gratuitement, sur lequel elle se rémunère via l’interchange. Un an après son lancement, ce produit est un “bon outil de cross-selling, analyse Sébastien Beyet. [Les recettes associées à] l’interchange représente[nt] en moyenne 20 % du revenu total lié aux clients qui recourent à ce service”. L’élargissement de la clientèle cible aux ETI, la diversification des sources de revenus, ainsi que la stabilisation des effectifs notamment, ont permis à la société “d’atteindre le point d’équilibre au dernier trimestre. Nous prévoyons d’être rentables [sur un exercice comptable complet, Ndlr] en 2025”, confie le dirigeant à mind Fintech. Phase exploratoire aux États-Unis L’entreprise, qui évolue majoritairement en Europe mais qui dispose d’ambitions mondiales, s’est aussi lancée à pas de loup aux États-Unis. “Il s’agit d’une exploration depuis l’Europe (sans présence permanente aux États-Unis), avec une équipe limitée”, indiquait Agicap à mind Fintech en avril 2024. Agicap décidera en 2025 si l’expansion outre-Atlantique doit être poursuivie, fait désormais savoir Sébastien Beyet. À l’heure actuelle, la fintech y dénombre “entre 100 et 150 entreprises clientes”, évalue le dirigeant. D’après nos recherches, le country manager pour les États-Unis d’Agicap, Timothée Clément, a quitté ses fonctions en août 2024 et n’a pas été remplacé. En Europe, la France, l’Allemagne et l’Italie sont les trois plus gros marchés de la fintech. La société compte cinq bureaux, à Lyon, Berlin, Milan, Barcelone et Londres. Caroline Soutarson gestion de trésorerielevée de fonds Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Agicap fait ses premiers pas aux États-Unis Agicap veut défier les spécialistes de la gestion des dépenses Finance embarquée : comment Swan opère son développement international Comment Agicap déploie sa solution de gestion de trésorerie en Europe Agicap se valorise à 500 millions de dollars Entretien Clément Mauguet (Agicap) : “Nous comptons 3 500 clients dont 500 en Allemagne et 100 en Espagne”