Phishing et faux conseiller : les nouveaux acteurs dégainent leurs solutions

Sumeria, l’offre de néobanque proposée par Lydia Solutions, a dévoilé, le 22 janvier, une nouvelle solution d’authentification, développée en partenariat avec Vonage, un spécialiste des solutions de communication cloud pour les entreprises. Dite “silencieuse”, cette méthode remplace l’envoi de codes d’authentification par SMS par une validation automatique de la carte SIM et de l’appareil via l’opérateur téléphonique. “Il n’y a plus de code 2FA [double authentification, Ndlr] à communiquer, neutralisant ainsi la majorité des scénarios d’ingénierie sociale“, souligne Sumeria.

Selon une étude du Global Leader’s Forum publiée en 2024, 52 % des opérateurs télécoms déclarent avoir constaté un volume “élevé” de tentatives de hameçonnage par SMS (ou SMiShing). Le rapport souligne que “le SMiShing se développe également en raison de son rendement financier élevé, même si le taux de conversion est faible. Le manque d’outils de prévention avancés, par rapport à la voix, permet à ces attaques de contourner les mesures de sécurité“.

Mécanisme d’authentification des numéros

L’innovation de Sumeria fait suite au lancement de sa solution “Appel Certifié”. Lors d’une conversation avec un conseiller, une notification est immédiatement envoyée au client pour confirmer que l’appel est bien légitime. De son côté, le challenger Revolut a créé une fonctionnalité in-app permettant un échange téléphonique sécurisé avec un agent du service client. À l’échelle du marché, le déploiement du mécanisme d’authentification des numéros (MAN) par les opérateurs téléphoniques en France, doit contribuer à lutter contre le spoofing (usurpation du numéro de téléphone d’une personne ou d’une organisation légitime). Mis en œuvre dans le cadre de la loi dite Naegelen, ce protocole exploite des certificats numériques pour garantir la validité des numéros appelants.

Le 21 janvier, l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement a rapporté que la fraude par manipulation, qui touche les paiements par carte sur Internet et les virements bancaires en ligne, a reculé au premier semestre 2024, pour la première fois depuis la mise en place de l’authentification forte (-2 %), et représente désormais 30,6 % du total de la fraude (contre 31,7 % en 2023). “La profession bancaire reste prudente sur cette évolution : la vigilance doit rester à un niveau élevé pour tous. Les nombreuses fuites de données dont certains clients sont victimes constituent un risque supplémentaire et certains usages d’intelligence artificielle générative stimulent malheureusement les fraudeurs“, a commenté la Fédération bancaire française.