Pennylane lève 75 millions d’euros et double sa valorisation

Comme révélé par le média allemand Finance FWD la semaine précédente, la solution de gestion comptable et financière Pennylane annonce le 7 avril une nouvelle augmentation de capital et avoir doublé sa valorisation. Après avoir atteint le statut de licorne il y a 14 mois, la comptatech se valorise par conséquent à plus de deux milliards d’euros. À cette occasion, la start-up fait entrer à son capital Meritech Capital Partners et CapitalG, le fonds growth d’Alphabet (Google). Pennylane lève ainsi 75 millions d’euros auprès d’eux, ainsi qu’auprès de ses investisseurs existants Sequoia Capital et DST Global, qui remettent au pot. L’équipe fondatrice n’est plus majoritaire au capital depuis plusieurs années, mais conserve, avec ses salariés, la majorité des droits de vote.

Les capitaux frais serviront à “accélérer sa croissance et le développement produit”, indique l’entreprise. Parmi les développements produits prévus, des “services additionnels autour des factures d’achats et de ventes”, dans le cadre de la facturation électronique. Pennylane fait partie des quelque 90 plateformes de dématérialisation partenaires (PDP) immatriculées sous réserve par l’État. L’entreprise veut aussi avancer sur ses projets liés à l’IA générative, utilisée tant en interne que pour sa clientèle.

Pour mener à bien son accélération, Pennylane veut également augmenter ses effectifs de 45 % d’ici fin 2025, en passant de plus de 550 collaborateurs actuellement à 800 dans huit mois.

L’objectif de rentabilité repoussé

Ces ambitions empêcheront la start-up d’atteindre la rentabilité en 2025, objectif qui était annoncé depuis 2023. La société assure toutefois dans un communiqué qu’avec “70 % de ses dépenses consacrées aux coûts salariaux et près de la moitié de ses effectifs dédiés à la R&D (tech et produit), Pennylane aurait pu atteindre la rentabilité dès 2025”. Alors que les sociétés de capital-risque somment leurs entreprises en portefeuille d’avoir un modèle économique sain depuis environ trois ans, depuis l’éclatement de la bulle des valorisations tech, cette affirmation de Pennylane est un signal positif, à la fois pour l’entreprise et pour les marchés.

Lancée en 2020, Pennylane propose une application miroir entre experts-comptables et TPE-PME pour gérer efficacement la gestion comptable et financière. Depuis sa création, la comptatech a levé près de 230 millions d’euros. La société revendique un chiffre d’affaires annuel récurrent (ARR) de 60 millions d’euros (soit un multiple du chiffre d’affaires de 33), contre 24 millions en février 2024 (multiple de 42), lors de sa précédente levée de fonds de 40 millions d’euros, selon Les Echos. La start-up revendique désormais 4 500 cabinets d’experts-comptables et 350 000 entreprises utilisatrices de sa solution. En octobre 2024, ces nombres s’élevaient à 3 500 et 200 000 respectivement.

Étape suivante : attaquer le marché allemand

Selon les informations du Finance FWD, cette levée de fonds devrait également servir à financer une stratégie d’expansion à l’international de Pennylane. La société a en effet créé une entité basée à Munich et inscrite au registre des entreprises allemand. Elle serait à la recherche de son ou sa futur(e) directeur(trice) général(e), via le cabinet de recrutement Von der Heyden. 

Interrogée par mind Fintech sur sa feuille de route concernant le marché outre-Rhin, Pennylane ne fait “pas de commentaire pour le moment, le focus avec cette levée est la France”.

Jusqu’à aujourd’hui, la start-up a concentré ses efforts sur l’Hexagone, son marché domestique. La société y a étoffé son offre jusqu’à venir empiéter sur le segment des néobanques pour les professionnels – qui le lui rendent bien (lire notre dossier : Néobanques pour les pros : la tentation du “tout-en-un”). Pennylane s’est en effet doté d’un compte pro en 2022, grâce à un partenariat avec la plateforme de finance embarquée Swan. En juin 2024, 12 500 entreprises clientes de Pennylane recouraient  à son compte bancaire, soit “25 % de nos clients [entreprises] qui paient”, indiquait à l’époque Arthur Waller, cofondateur et président.