Accueil > Financement > Jubilé devient société de financement sur le marché naissant du prêt viager hypothécaire Jubilé devient société de financement sur le marché naissant du prêt viager hypothécaire Active depuis 2024, Jubilé a distribué 10 millions d’euros de prêts viagers hypothécaires auprès d’une cible de seniors. Encore méconnu en France, le produit se veut une alternative à la vente en viager et en nue-propriété. Par Antoine Duroyon. Publié le 19 juin 2025 à 7h00 - Mis à jour le 18 juin 2025 à 18h07 Ressources Spécialiste du prêt viager hypothécaire (PVH) fondé en 2022, Jubilé a décroché un agrément de société de financement, sous conditions suspensives, auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Il s’agit de la quatrième fintech française à l’obtenir, après Alma (2021), Lydia (2023) et Defacto (2024). Jubilé s’est lancée opérationnellement fin 2024, en tant que distributeur agréé auprès de l’Orias, sur ce marché encore peu couvert du PVH. Ce dispositif, mis en place en 2006, a été l’une des spécialités du Crédit Foncier, absorbé par le groupe BPCE, mais les autres banques n’ont pas réussi à s’en emparer. Le PVH se veut plus souple que la vente en viager, dans la mesure où l’emprunteur reste propriétaire de son logement. Il veut tirer parti du fait que 73 % des plus de 60 ans en France sont propriétaires de leur logement. Garanti par une hypothèque sur le bien, le prêt, qui porte sur 20 à 30 % de la valeur du bien, est dénué de mensualités de remboursement. Le capital et les intérêts composés peuvent être remboursés lors de la vente du logement, si l’emprunteur le décide, ou après son décès, par les héritiers. Simulation personnalisée Les principales conditions pour prétendre à un PVH chez Jubilé sont d’être âgé de 60 ans ou plus, d’être propriétaire en France d’un bien immobilier d’une valeur de plus de 150 000 euros et d’emprunter au moins 50 000 euros. Le parcours digitalisé d’entrée en relation passe par une simulation personnalisée grâce à une évaluation instantanée de l’éligibilité et des risques immobiliers du bien proposé en garantie. Le processus de souscription dure entre huit et douze semaines et implique la constitution d’une hypothèque auprès d’un notaire. “Depuis le lancement, nous avons financé 10 millions d’euros de prêts, explique Pierre Cornet-Vernet, cofondateur et président de Jubilé. Le montant moyen s’élève à 150 000 euros et l’âge moyen de l’emprunteur est de 75 ans”. Pour sécuriser ses capacités de financement, la fintech passe par un acteur anglo-saxon tier one, ainsi que par deux banques françaises pour l’octroi : le Crédit municipal de Nantes et CFCAL (filiale du Crédit Mutuel Arkéa). “L’agrément de société de financement va nous permettre d’octroyer nous-même les prêts et ainsi de supprimer cet échelon bancaire”, souligne Pierre Cornet-Vernet. Un produit complexe à distribuer Ce mécanisme permet à une clientèle, très mal adressée par les banques, de faire face à des projets (rénovation du logement, départ d’un conjoint en Ehpad…) ou de soutenir des proches dans une logique transgénérationnelle. “Il s’agit d’un produit très complexe à distribuer, surtout pour un réseau bancaire. Nous avons en moyenne 40 interactions avec un client et nous passons six heures avec lui pour traiter le dossier”, précise Pierre Cornet-Vernet. Par ailleurs, il a été historiquement très chargé en equity. Sur ce marché, où évolue également la fintech Arrago, le défi sera de faire mieux connaître ce mode de financement. “Nous avons besoin de plus de financeurs afin que le coût pour l’emprunteur baisse. Le produit sera plus grand public quand le taux descendra à 5 %, contre 6 % à 7 % à l’heure actuelle”, estime Pierre Cornet-Vernet. Pour asseoir son développement et conforter ses fonds propres réglementaires, Jubilé a finalisé une augmentation de capital de 3 millions d’euros auprès de l’équipe fondatrice (Renaud Baboin, Louis Renaudin et Mikael Levy) et de business angels (Charles Egly, Frédéric Ruppli, Olivier Scheibling et Hervé de Kerdrel). Antoine Duroyon crédit en lignerégulation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Defacto décroche l'agrément de société de financement