Charles Delingpole (ComplyAdvantage) : “Notre algorithme est capable de lire 10 langues”

À quel problème cherche à répondre ComplyAdvantage ? 

À l’origine, Comply Advantage a été pensé comme un service de paiement. Mais assez vite, nous avons réalisé que nous étions des dizaines sur ce marché, alors qu’un problème spécifique n’était pas résolu pour nos clients financiers. Ils travaillent sans cesse avec de nouvelles entreprises mais n’ont pas nécessairement les moyens de vérifier chaque fois leurs antécédents – et donc d’éviter les fraudes et le blanchiment d’argent. Pourtant, les exigences réglementaires sont très élevées. Nous avons donc développé un logiciel qui leur permet de vérifier simplement et rapidement toutes les informations nécessaires concernant leur partenaire potentiel. 

Où votre logiciel récupère-t-il ses informations, et quelles sont ces dernières ?

Notre but est de parvenir à identifier et restituer des indications sur toutes les entreprises du monde, ainsi que sur leurs dirigeants. Pour cela, notre logiciel brasse tout ce qu’il peut trouver, aussi bien dans les documents officiels qu’en ligne. En France, par exemple, il s’agira des documents de l’Autorité des marchés financiers ou d’autres régulateurs. Par ailleurs, notre algorithme est capable de lire 10 langues et d’en extraire les points importants, ce qui facilite le rassemblement d’informations disséminées à travers le monde. Nous exploitons aussi les listes de surveillance officielles, ce qui touche aux interdictions de travail, à l’exposition politique, et tout cela nous permet ensuite de classifier les entreprises et leurs salariés en fonction de leur degré de risque.

Qui sont vos clients ? 

Nous visons principalement le secteur financier, en adaptant notre offre pour la banque, le paiement, l’assurance, l’univers des crypto-actifs ou encore celui du prêt. Tous ces acteurs ont un intérêt à utiliser notre produit dans la mesure où il rend la maîtrise du risque de fraude beaucoup plus efficace. L’alourdissement constant des réglementations, l’évolution des usages et l’adoption croissante de technologies comme le cloud augmentent aussi les possibilités d’être confronté à de la fraude.

Ainsi, Santander, qui comptait quelque 400 personnes dédiées aux vérifications de conformité de ses partenaires, peut effectuer ce type de travail en quelques secondes grâce à notre solution. Cela permet une modification des méthodes au sein de l’organisation, et participe de l’automatisation des processus et de la transformation de l’entreprise.