Accueil > Financement > Crédit > Aimé Cenac (Docaposte) : “Le coffre-fort numérique Digiposte accélère le processus de capture des pièces” Aimé Cenac (Docaposte) : “Le coffre-fort numérique Digiposte accélère le processus de capture des pièces” Responsable du marché Banque chez Docaposte, filiale numérique de La Poste, Aimé Cenac explique pourquoi les banques traditionnelles et les fintech peuvent tirer profit de la digitalisation et de l’externalisation du crédit, en particulier immobilier. Par Antoine Duroyon. Publié le 29 septembre 2021 à 9h56 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h52 Ressources Quelle place occupe le crédit dans la stratégie de Docaposte, branche de services numériques de La Poste ? Sur le marché de la banque, trois axes stratégiques ont été identifiés en termes de digitalisation de la relation et d’externalisation : le crédit, la conformité (KYC, contrôle de pièces) et le paiement, notamment via notre solution Paynum. Sur le premier axe spécifiquement, Docaposte se positionne comme l’usine à crédit de la place financière grâce à des outils digitaux, de l’expertise et de l’accompagnement humain. Docaposte fournit toutes les briques nécessaires à l’externalisation de la gestion d’un crédit sain. La plateforme en marque blanche que nous proposons autour du crédit immobilier embarque toutes les fonctionnalités indispensables à la digitalisation du parcours client : simulation, tarification, souscription, etc. Nos équipes UX sont en mesure de personnaliser cette interface aux couleurs de la banque. Nous allons ainsi bien au-delà de nos activités historiques qui sont la gestion du courrier, l’éditique et le traitement des chèques pour les grandes banques françaises. Cela s’est traduit d’ailleurs dans les revenus avec une inversion significative au profit des activités numériques [en 2020, les revenus tirés de ces activités historiques ne représentaient plus que 35 % des revenus totaux du marché de la banque, ndlr]. Ciblez-vous uniquement les grands établissements de crédit ou aussi les fintech ? Sur la digitalisation du crédit immobilier, Docaposte compte 3 clients en production, mais cela va croître. L’externalisation du crédit est un sujet qui arrive, et tout le monde y pense. Un certain nombre de grandes banques se demandent comment améliorer leur ROI sur le crédit, sachant que leurs marges ne risquent pas de remonter. À ce niveau, tout ce qui accélère les process et permet de réduire les coûts est intéressant. On pousse également l’usine à crédit pour répondre à des enjeux de parcours, notamment pour des fintech qui auront l’autorisation de faire du crédit mais pas forcément les reins assez solides pour bâtir une plateforme de zéro, avec un flux non maîtrisé [à ce jour, seule une banque en ligne – Boursorama – propose un parcours d’octroi de crédit immobilier full digital, ndlr]. Qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence ? Parmi les différentes briques, il y a des actifs inédits. J’en mentionnerai trois. Le premier est L’Identité Numérique, la solution d’identification et d’authentification numérique qualifiée au niveau substantiel eIDAS par l’ANSSI. Cela permet de gagner du temps dans le parcours [la vérification d’identité n’est faite qu’au moment de la création de l’Identité Numérique, ndlr] et de faciliter la démarche d’octroi. A ce jour, seule une petite société de financement spécialisée, filiale d’un groupe bancaire, a embarqué L’Identité Numérique dans son parcours de crédit immobilier. Un deuxième actif particulier est le Digiposte, le coffre-fort numérique qui compte plus de 5 millions d’utilisateurs en France. Son utilisation première est de conserver les bulletins de paie, mais grâce à des connecteurs certifiés, on peut aussi y retrouver les avis d’impôt, les relevés de compte, etc. Avec un opt-in et le bouton Digiposte placé sur le parcours de crédit, la banque peut récupérer automatiquement des données numériques fraîches et authentifiées. C’est un accélérateur du processus de capture des pièces et une alternative à l’open banking. Néanmoins, Docaposte travaille aussi avec les acteurs de l’open banking Budget Insight, Tink et Algoan pour le scoring comportemental. Enfin, Docaposte commercialise une plateforme de déblocage de fonds. Elle permet d’automatiser la récupération des factures des artisans, puis avec des technologies LAD/RAD [lecture et reconnaissance automatique de document, ndlr] développées par Seres, d’extraire les informations puis de déclencher le versement. Toutes ces briques peuvent être déployées en standalone ou de manière intégrée. Sur le KYC, Docaposte va donc plus loin que la seule entrée en relation digitale… Effectivement, on a souvent tendance à confondre les sujets de l’entrée en relation, avec la vérification d’identité, et du KYC au sens large. De nombreux acteurs du KYC sont surtout présents sur la première partie. Nous proposons bien entendu le contrôle des pièces et la détection du vivant, avec différents degrés d’identification, mais le KYC concerne aussi le contrôle de la domiciliation, ce que tout le monde ne fait pas. Docaposte s’appuie sur le fichier des déménagés de La Poste et opère la plateforme Archipels pour le contrôle du justificatif de domicile. Lors d’un processus d’onboarding, le client envoie sa facture Engie [partenaire du projet avec EDF, La Poste et la Caisse des Dépôts, ndlr] originale numérique à la plateforme KYC qui envoie une requête sur la blockchain Archipel pour vérifier que cet original digital est authentique. Cette vérification est rendue possible grâce au hash du document qui a été enregistré dans la blockchain Archipel au moment de l’émission de la facture par Engie. Enfin, le KYC porte aussi sur le contrôle des flux, c’est-à-dire la provenance des revenus. Nous pouvons vérifier ce volet grâce aux connecteurs certifiés via Digiposte qui permettent de collecter les bulletins de paie et les avis d’impôt. C’est crucial, car il faut se souvenir que la criminalité financière passe d’abord par les flux. Bien entendu, tous ces outils numériques s’accompagnent d’une expertise humaine, qui est par exemple déterminante pour le contrôle des personnes morales. Comment Docaposte s’est porté candidat à la certification PVID ? S’agissant de la vérification de l’identité à distance, Docaposte est effectivement candidat à la certification PVID [prestataire de vérification d’identité à distance, ndlr] au travers de sa filiale AR24, spécialiste en France de la lettre recommandée électronique au niveau substantiel. On sait aujourd’hui que la biométrie peut être trompée, c’est ce qui a poussé l’ANSSI à exiger un contrôle humain au niveau substantiel. AR24 fera ainsi intervenir ses équipes basées à Strasbourg. Antoine Duroyon banque de détailcrédit en lignecrédit immobilier Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Entretien Candice Dauge : "L’identité numérique La Poste va simplifier les parcours d’onboarding bancaires" L’Identité Numérique La Poste bénéficie d'un parcours 100% en ligne Banking-as-a-Platform : comment les banques agrègent des services autour du crédit immobilier