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Accueil > Financement > Marchés de capitaux > Jean-Marc Stenger, (SG-Forge) : “L’arrivée de nouveaux concurrents potentiels du monde crypto est probablement encore sous-estimée”

Jean-Marc Stenger, (SG-Forge) : “L’arrivée de nouveaux concurrents potentiels du monde crypto est probablement encore sous-estimée”

En tokenisant des instruments financiers, obligations et produits structurés, SG-Forge prépare le virage de la finance traditionnelle vers la blockchain et les actifs numériques. 2022 sera une année charnière dans cette transformation, explique Jean-Marc Stenger, CEO de la filiale du groupe Société Générale.

Par Christophe Auffray. Publié le 10 mai 2022 à 12h40 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h50
Jean-Marc Stenger
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Quelle est la philosophie qui a prévalu à la création de SG-Forge ?

SG-Forge est une filiale récente de Société Générale. Pour résumer, c’est l’entité qui a été créée initialement pour construire les dispositifs et capacités du groupe dans le domaine des actifs numériques. 

Cela englobe tous les dispositifs, réglementaires, technologiques ou juridiques nécessaires pour que le groupe, à commencer par ses activités de marchés, puisse offrir des services financiers à nos clients traditionnels en premier lieu. C’est un nouveau monde qui s’ouvre pour la finance grâce à l’émergence des technologies blockchain et en particulier des actifs numériques.

Vous avez opté pour des réseaux blockchain publics plutôt que des blockchains privées. Pourquoi cette stratégie ?

Même encore aujourd’hui, c’est assez unique dans le paysage bancaire. C’est le fruit d’une très forte conviction au sein de SG-Forge. La révolution des activités de marchés passera selon nous par les technologies blockchain ouvertes.

Ce positionnement tient aussi aux origines de la naissance de l’entreprise. Nous sommes nés dans un processus d’incubation qui, il y a quatre ans, avait vocation à faire éclore des nouveaux métiers et sources de revenus, et cela volontairement dans des domaines très innovants et éloignés du périmètre habituel du groupe. 

Et les cryptoactifs étaient alors très loin des sujets stratégiques de la banque ?

A l’époque, ces nouveaux entrants, à défaut de les définir juridiquement plus précisément, qu’étaient les cryptomonnaies, Bitcoin, Ether, etc., se développaient. Nous l’observions. Et nous pensions qu’elles présentaient un intérêt pour le secteur bancaire. Nous avons donc voulu étudier ce que nous pouvions développer autour de ces actifs dans le cadre de nos activités réglementées, sur les produits financiers et avec les clients que nous servons.  

Pour mener ces explorations, il était intéressant de rester dans l’environnement technologique des cryptomonnaies. Mais la ligne de fracture entre blockchain privée et publique repose plutôt sur les business models et les écosystèmes que sur la technologie. Ainsi, si on en revient à la stack techno, il est tout à fait possible d’exécuter un réseau Ethereum privé ou public.       

Pour résumer : notre approche consiste à prendre le maximum de ce qu’il est possible dans l’environnement blockchain ouvert compte tenu de la réglementation afin de l’intégrer à nos activités traditionnelles.

Presque 4 ans après la création de SG-Forge, où en êtes-vous de la transformation de la finance de marché ?

Avant de rentrer dans les détails, il me semble important de préciser que notre métier de base consiste à créer des instruments financiers au même format technologique que des cryptomonnaies. Et nous le faisons pour nos clients, qui sont des institutions financières ou des entreprises cherchant à se financer. 

Pour ces clients, nous allons, par exemple, créer des obligations et les émettre au format security token. Ce token est déployé sur une blockchain publique et se substitue à une obligation au format traditionnel dans des infrastructures de marchés, traditionnelles elles aussi. 

Depuis trois ans, c’est principalement ce à quoi nous avons travaillé. Nous partions d’une feuille blanche. L’instrument devait être créé, comme la technologie, le smart contrat et tous les pans permettant d’opérer ce contrat. Le cadre juridique a également dû être défini et validé.

Ces instruments tokenisés existent à présent. Quelle est la prochaine étape ?

Nous restions sur ce qu’on appelle le marché primaire. A présent, nous entrons dans une seconde phase avec des investisseurs qui achètent des titres émis par un client de la banque, mais qui pourront également les revendre.

C’est tout le cycle de vie du produit qui doit donc être couvert. Pour cela, nous avons besoin des dispositifs assurant aux investisseurs la même liquidité, fluidité et sécurité de transaction au secondaire que sur des titres financiers classiques.

C’est la raison pour laquelle les développements ont pris du temps. Nous avons d’abord dû fabriquer le titre financier. Plusieurs projets se préparent désormais, dont un avec la Bourse du Luxembourg.    

Que prévoyez-vous avec cette place boursière ?

C’est le premier projet annoncé publiquement, mais nous en avons d’autres en préparation, y compris avec des exchanges crypto. Dans tous les cas, ils visent à lister, c’est-à-dire faire enregistrer, sur ces bourses les produits financiers que nous avons émis.

Cette étape permettra aux investisseurs de trouver une marketplace où se formera le prix de façon cohérente et juste. C’est une des conditions requises pour qu’ils puissent acheter et vendre ces titres sur le marché secondaire. 

Et quid de la réglementation ?

Il faut bien avoir conscience que la réglementation associée aux tokens est moins mature sur le marché secondaire qu’elle ne l’est sur le marché primaire. C’est tout à fait normal. Pour bénéficier de dispositifs complets sur le plan réglementaire, quelques amendements restent nécessaires. Ils arriveront au niveau de l’Europe vers la fin 2022 avec le Régime pilote.

Nous nous y préparons. C’est pourquoi nous avons commencé à lister certains des titres que nous avons émis. Et cela requiert un travail préparatoire conséquent. Pour être en avance de phase sur la réglementation européenne, nous anticipons grâce à des collaborations telles que celles menées avec le LuxSE.

Pour transformer la finance de marché, des standards seront nécessaires. Où en est-on aujourd’hui en la matière ?

Le sujet est capital et nous savons tous que  la vraie difficulté n’est pas technologique. Les technologies blockchain atteignent désormais un certain niveau de maturité. C’était impératif avant de développer des applications industrielles.

L’enjeu est désormais de  parvenir à un niveau d’interopérabilité équivalent à celui des marchés financiers existants. L’interopérabilité est le mot clé dans ce domaine. L’échange de titres financiers est rendu possible par un langage commun entre les acteurs. Cette forme d’espéranto a pris des décennies à se constituer. 

La difficulté dans le monde crypto tient notamment à la nature décentralisée des blockchains. Il est impossible de faire un copier-coller des modus operandi de la finance de marchés dans le monde blockchain. Certaines choses doivent être réécrites. Et il y a plusieurs façons de le faire, possiblement toutes aussi pertinentes.  

Les acteurs de la place financière collaborent donc en ce sens ?

Il est impératif que l’ensemble des acteurs d’une chaîne opérationnelle amenés à traiter un titre financier au cours de son cycle de vie le fassent selon le même processus. C’est tout l’enjeu de la standardisation, non pas technologique, mais opérationnelle, des métiers.

Aujourd’hui, de nombreuses parties prenantes interviennent, chacune sur un bout de la chaîne de valeur, mais sans la ligne directrice permettant de mener des opérations de bout-en-bout. C’est ce que nous proposons avec le modèle opérationnel CAST, en open source.   

Pourquoi l’ouvrir ?

Nous cherchons nativement à ce que tout le monde parle le même langage. Son ouverture en open source allait donc de soi. Les transactions que nous avons déjà réalisées, avec des acteurs majeurs comme la Banque de France ou la Banque européenne d’Investissement, nous ont permis de facto de créer un langage cohérent de A à Z.

Ce n’est pas encore un dictionnaire complet. Ce dont nous disposons aujourd’hui, c’est d’un sommaire et de certains chapitres en version synthétique. A présent, de plus en plus d’acteurs, d’autres banques, des fintechs ou des sociétés crypto, se saisissent de CAST pour écrire des chapitres et des interlignes.

L’ambition, c’est donc de construire ce framework dans une démarche de coopétition?

Il est dans l’intérêt de tous de se comprendre entre acteurs, en amont et en aval de la chaîne de valeur. J’ai l’absolue certitude qu’un standard opérationnel de ce type émergera, que ce soit CAST ou un autre.

In fine, les clients, qu’ils soient émetteurs ou investisseurs, forcent les acteurs industriels comme nous à collaborer, puisque les transactions se font généralement avec plusieurs banques.    

A quelles échéances peut-on s’attendre à voir ces nouveaux produits financiers arriver sur le marché ?

Il y a trois étapes : la première, c’est l’organisation de transactions, c’est-à-dire pour nous les produits obligataires et des produits structurés. Nous proposons depuis plus d’un an des émissions de ce type sur les blockchains Ethereum et Tezos. Nous allons continuer et en faire plus dans notre optique d’industrialisation.

Le second socle démarrera avec le Régime pilote européen, à horizon fin 2022. Cela facilitera une adoption croissante et une augmentation de la liquidité sur ces instruments. La deuxième étape, c’est finalement le développement du volume de transactions sur les instruments créés en phase une.

La troisième étape enfin, c’est le basculement de pans entiers de marchés sur cette technologie. Nous considérons que l’un des déclencheurs sera l’adoption des monnaies numériques de banque centrale, les CBDC ou MNBC.

La BCE a communiqué sur un horizon à 2025, qui semble tout à fait réaliste mais aussi relativement court terme pour des  transformations majeures. Le consensus de marché aux débuts du projet SG-Forge envisageait  des échéances à 10 ou 15 ans. Il n’est plus le même désormais.  

L’industrie bancaire est-elle préparée à cette transformation ?

L’arrivée de nouveaux concurrents potentiels du monde crypto est probablement encore sous-estimée par le secteur. Les grands exchanges et les fournisseurs de solution de conservation des avoirs, le crypto custody, disposent de moyens colossaux. Ils ont pu investir pendant plusieurs années sans être freinés par la réglementation. Leurs solutions sont objectivement très performantes, même si des adaptations sont nécessaires pour les rendre compatibles avec la réglementation financière.

Nous anticipons une convergence entre ces deux mondes de la finance. Ce que nous constatons d’ailleurs déjà au travers des recrutements, réalisés par ces acteurs crypto, de professionnels dont toute la carrière s’est faite dans l’industrie bancaire. 

Les acteurs bancaires traditionnels disposent encore de deux à trois ans pour prendre la mesure de cette évolution et prendre ce virage au bon moment. 

Les banques devraient-elles s’inquiéter un peu moins des GAFAM pour surveiller les acteurs crypto ?     

Je vois beaucoup de parallèles intéressants entre la crypto et l’émergence des GAFAM suite à la révolution internet. La transformation des industries, au-delà de la finance, générée par la technologie blockchain pourrait être supérieure à celle d’Internet. Les futurs GAFAM de la blockchain seront vraisemblablement plus gros que ceux issus du monde Internet. Et la plupart de ces sociétés sont déjà actives.    

Pour Société Générale, la finance décentralisée ou DeFi, appartient-elle aussi à ce virage que la finance traditionnelle doit prendre ?

Des ponts peuvent exister entre l’univers crypto, c’est-à-dire celui des cryptomonnaies non régulées, et les activités bancaires traditionnelles. Nous voyons beaucoup d’intérêt à la réutilisation de certaines solutions développées dans la DeFi, notamment autour du staking et du prêt/emprunt de crypto.

Pourquoi ? Afin d’améliorer les termes financiers et la transparence, automatiser et accélérer certaines opérations financières que nous traitons quotidiennement dans nos salles de marché, en particulier autour du refinancement d’actifs et des solutions de levier que nous pouvons proposer à la clientèle.

Christophe Auffray
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  • opérateur boursier
  • post-marché
  • tokenisation

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