Accueil > Investissement > Bitstamp décroche l’enregistrement PSAN Bitstamp décroche l’enregistrement PSAN La plateforme d’échange crypto européenne Bitstamp a obtenu le précieux sésame qui lui permet d’adresser directement le marché français. La société espère surtout promouvoir son offre en marque blanche auprès des sociétés de l’Hexagone. Par Caroline Soutarson. Publié le 08 février 2023 à 18h04 - Mis à jour le 15 février 2023 à 15h21 Ressources Alors que le régime des prestataires de services sur actifs numériques (PSAN) est sur le point d’être renforcé par les instances de représentation politique, l’Autorité des marchés financiers (AMF) continue de délivrer ses autorisations d’exercer et de promouvoir des activités crypto. Au total, 64 sociétés ont obtenu un enregistrement depuis 2020, dont 2 ont par la suite été radiées. Les plateformes d’échange Bitstamp, basée au Luxembourg, et LordToken (Lord Services), basée dans les Îles Vierges britanniques, sont arrivées au bout du processus le 7 février 2023. Elles font partie des cinq prestataires à s’être enregistrés pour les quatre services disponibles (soit 8 % des PSAN) : conservation d'actifs numériques, achat et vente d'actifs numériques contre monnaie ayant cours légal, échange d'actifs numériques contre d'autres actifs numériques et plateforme de négociation d'actifs numériques. Liste des PSAN enregistrés auprès de l'AMF “La France représente l’un des marchés les plus importants pour Bitstamp en Europe. Depuis notre création [en 2011, Ndlr], la mise en conformité et la sécurité ont toujours fait partie de nos priorités et nous sommes aujourd’hui fiers d’être reconnus comme vertueux au regard des hauts standards d’exigence des règlements PSAN et LCB-FT”, se félicite Jean-Baptiste Graftieaux, CEO de Bitstamp (lire notre entretien avec le dirigeant paru en mai 2022). Bitstamp a plus de 100 000 clients en France L’Hexagone est effectivement intéressant pour Bitstamp qui, sans démarchage, y compte “123 000 clients, dont 200 sociétés”, confie Jean-Baptiste Graftieaux à mind Fintech. En tant qu’acteur étranger, Bitstamp ne pouvait directement adresser le marché français (pas de site en français ni de promotion ou de marketing à destination de la population) sans enregistrement PSAN, mais pouvait capter les utilisateurs qui venaient d’eux-mêmes grâce au principe de reverse-sollicitation (sollicitation inversée). Comment l’écosystème crypto français s’empare du régime PSAN “Le marché européen représente 70 % de notre activité. Durant les 18 derniers mois, nous avons donc décidé de nous équiper de licences en France, en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas et au Luxembourg pour générer de la prospection dans ces pays-là. Pour les particuliers, nous proposons du trading gratuit jusqu’à 1 000 dollars par mois pour avoir une première expérience. Pour les banques et établissements de paiement, nous soumettons notre offre en marque blanche, Bitstamp-as-a-Service”, indique le CEO de Bitstamp. La plateforme travaille notamment avec la banque en ligne Swissquote, la bourse de Shurgard et le challenger britannique Revolut (voir encadré), liste le dirigeant. Revolut déploie une fonctionnalité de staking Début février, Revolut a annoncé effectuer le “soft launch” d’une offre de staking. Pour rappel, le staking consiste à immobiliser des cryptoactifs sur une période déterminée en vue de produire des intérêts. Cette opération permet de soutenir le fonctionnement d’une blockchain en participant au processus de validation des transactions d’un réseau basé sur un mécanisme à preuve d’enjeu. Pour cette offre, le challenger ne fait toutefois appel ni à Bitstamp ni à ses fournisseurs historiques de services sur actifs numériques, indique un porte-parole de l’entreprise à mind Fintech. Revolut propose des services sur actifs numériques depuis fin 2017. D’après les informations de mind Fintech, le challenger a notamment recours aux plateformes d’échanges de Coinbase et Bitstamp (via son offre en marque blanche) pour passer les ordres de ses utilisateurs. Revolut ne confirme pas ces noms. “Nous utilisons effectivement un certain nombre de fournisseurs afin de diversifier nos risques et de nous assurer que nous disposons de liquidités suffisantes pour exécuter tous les ordres de nos clients”, répond un porte-parole de l’entreprise. Le segment BtoBtoC devrait être celui qui bénéficiera le plus de l’enregistrement de Bitstamp. Si les particuliers sont moyennement regardants concernant cette régulation, selon l’étude de l’Adan et de KPMG publiée début 2022 (et pour cause, elle ne protège pas les investisseurs), les entreprises qui voudraient proposer un service crypto à une clientèle française sont obligées de recourir à une entité autorisée par l’AMF. Lydia se sert par exemple de la solution de l’Autrichien Bitpanda, enregistré auprès de l’AMF depuis 2020 et par conséquent concurrent de Bitstamp sur ce segment. “Nous nous retrouvons souvent sur les mêmes appels d’offres”, confirme Jean-Baptiste Graftieaux. LordToken se lancera en France fin février Lord Services (qui opère un changement de marque pour devenir Davensi), quant à elle, est la société éditrice de la plateforme d’échange LordToken. Localisée à Montpellier, cette entité française a permis à l’entreprise Lord (BVI) Ltd., du groupe BVI Business Company immatriculé aux Îles Vierges britanniques (selon les informations de son site), de pouvoir candidater à l’enregistrement (l’établissement demandeur doit faire partie de l’Union européenne et ou de l’Espace économique européen). LordToken est un exchange construit sur Binance Cloud, le service en marque blanche du géant. “Binance Cloud est une solution tout-en-un permettant aux partenaires de lancer rapidement des échanges d'actifs numériques. Tirant parti de la technologie, de la sécurité et de la liquidité de Binance, Binance Cloud fournit l'infrastructure de l'échange, tout en permettant aux partenaires de se concentrer sur le développement commercial et les opérations. [...] Un exchange Binance Cloud peut être lancé en aussi peu de temps que 3 à 5 jours”, indique la FAQ. En échange, LordToken doit s’acquitter de frais annuels, ainsi que d’une part des commissions obtenues. En plus de la plateforme d’échange, les clients particuliers et professionnels auront accès au token de la plateforme, le LTT, dont l’ICO a été réalisée en 2021, qui permettra notamment de toucher du cashback. LordToken ouvrira ses portes au marché français le 22 février, selon un communiqué de l’entreprise. Caroline Soutarson cryptoactifPSANrégulation Besoin d’informations complémentaires ? 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