Accueil > Investissement > Cashbee compte 250 millions d’euros d’actifs sous gestion Cashbee compte 250 millions d’euros d’actifs sous gestion Après avoir réalisé une levée de fonds au printemps 2022, la plateforme d’épargne Cashbee a multiplié les lancements de produits financiers. La start-up a ainsi plus que doublé ses encours sur l’année et dénombre désormais plus de 9 000 clients particuliers et entreprises. Par Caroline Soutarson. Publié le 12 janvier 2023 à 5h00 - Mis à jour le 13 janvier 2023 à 10h24 Ressources La solution d’épargne Cashbee a à nouveau ré-haussé le taux de son livret rémunéré le 11 janvier. Il s’élève désormais à 1,45 % (3 % les quatre premiers mois). Un mois plus tôt, la fintech proposait également à la souscription un produit structuré à ses clients particuliers. La fintech, qui vise les CSP+, a profité de sa levée de fonds de 5,5 millions d’euros réalisée au premier semestre “pour investir dans l’équipe et étoffer significativement la gamme de produits que nous proposons à nos investisseurs”, confie à mind Fintech Marc Tempelman, cofondateur et président de la start-up. Cashbee souhaite répondre à un double besoin : offrir une panoplie de produits à la fois diversifiée, mais également restreinte, par opposition “à BlackRock ou Amundi qui proposent des milliers de fonds”, cite en exemple Marc Tempelman. Du livret d’épargne aux produits structurés Fin 2022, l’établissement de paiement propose : un livret d’épargne en partenariat avec My Money Bank, de l’assurance vie via Generali, en gestion pilotée (avec des fonds thématiques, climat, inclusion, tech et impact) et en gestion libre (fonds équilibré, pierre papier, relance, santé, private equity, or et matières premières) et donc, derniers arrivés, les produits structurés Exigence 16, à capital non garanti, et Onyx 1, à capital garanti, également proposés par Generali. “Nous souhaitons proposer au moins un produit structuré disponible à la vente en permanence et nous voulons donc lancer un nouveau produit structuré à la commercialisation lorsque le précédent s’approche ou atteint la fin de sa période de souscription”, précise Marc Tempelman. Lors d’un entretien pour mind Fintech réalisé en décembre 2021, Marc Tempelman avait notifié son intérêt pour les cryptoactifs, précisant tout de même qu’ils “correspond[ai]ent qu’à une certaine catégorie d’investisseurs aux profils de risque élevés”. Un an plus tard, la classe d’actifs n’est pourtant pas apparue sur la plateforme. “Nous avons étudié les investissements en cryptoactifs et avons trouvé au moins deux obstacles que nous n’avons pas su contourner, explique le cofondateur. D’abord, nous sommes une start-up positionnée sur l’ISR [il y a des fonds ISR dans chaque contrat d’assurance vie, sauf pour la thématique private equity et les produits structurés, Ndlr] et il est difficile de concilier cette ambition avec l’investissement en crypto. Ensuite, nous n’avons jamais trouvé une solution totalement confortable sur la ségrégation comptable sécurisée des actifs de nos clients, compte par compte”, argumente Marc Tempelman. Cashbee, soutenu par La Banque Postale La fintech Cashbee a réalisé une augmentation de capital de 5,5 millions d’euros en mai 2022. My Money Group (Cerberus Capital Management) et le fonds d’innovation 115K de La Banque Postale (LBP) ont mené ce cycle de financement (Série A). Les deux entités disposent d’une relation étroite avec la fintech. La filiale du premier, My Money Bank, collabore avec Cashbee pour son offre de livret et ses comptes à terme, tandis que La Banque Postale a accompagné l’entreprise dès ses débuts dans son incubateur fintech platform58. Durant 2022, le produit d’entrée de gamme de Cashbee, le compte rémunéré, a connu plusieurs hausses de son taux d’intérêt. Il est progressivement passé de 0,6 % (2% les trois premiers mois) à 1,45 % (3 % les quatre premiers mois) en janvier 2023. Bien que le livret A connaisse un rendement supérieur (2 % depuis août 2022, probablement réhaussé à 3,3 % en février 2023), le cofondateur de la start-up ne voit pas son livret comme un concurrent direct mais comme un produit complémentaire. “Le livret A est limité à 22 950 euros par personne alors que notre solution permet d’épargner jusqu’à 1 million d’euros [plafonnée à 150 000 euros durant les quatre premiers mois promotionnels, Ndlr]”, décrit-il. Une floraison de livrets d’épargne à venir ? Avec l’inflation et la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne, la remontée des taux est une aubaine pour les fintech qui souhaiteraient proposer de l’épargne rémunérée à leurs clients. Le néocourtier allemand Trade Republic, qui jusqu’à présent s’était limité à des produits d’investissement, a annoncé début janvier la mise en place d’un compte rémunéré à 2 %. Il suit ainsi les traces de ses homologues étatsunien et britannique Robinhood et Freetrade. Les challengers se sont également lancés dans la course en 2022, comme le Britannique Revolut qui pousse cette fonctionnalité auprès de son marché domestique depuis un an et le Néerlandais Bunq.Du côté des pure-players de l’épargne, Cashbee ne semble pour l’instant pas suivi, peut-être car les concurrents sur ce segment se raréfient (Moka France et Yeeld ont tiré leur révérence en 2022). La solution britannique Plum s’est tournée vers l’investissement en actions et en crypto (lire notre entretien du cofondateur et CEO Victor Trokoudes de septembre 2022) tandis que les robo-advisors sont allés vers les produits retraite. “Il est possible que nous étoffions modestement notre offre de produits en 2023. Mais nous mettrons davantage l’accent sur l’expérience utilisateur. Aujourd’hui, l’utilisateur peut réaliser des virements programmés mais nous souhaitons davantage l’assister dans ses choix d’investissement et la lisibilité de son patrimoine, notamment pour ceux qui détiennent plusieurs produits chez nous”, évoque Marc Tempelman, qui ne précise cependant pas quelles seront les futures fonctionnalités lancées. 250 millions d’actifs sous gestion “Nous avons plus que doublé nos actifs sous gestion entre le début et la fin de l’année 2022, en passant de 113 millions d’euros à 245 millions”, indique Marc Tempelman (les encours sont passés à 250 millions depuis, selon un post LinkedIn de la plateforme). La croissance des clients évolue en parallèle, passant de 4 800 utilisateurs fin 2021 à 9 000 fin 2022, selon le président de l’entreprise. Parmi les nouveaux clients, plusieurs centaines de professionnels qui viennent placer leur trésorerie. Si l’entreprise a d’abord répondu à la demande de ses propres clients, notamment ceux exerçant une profession libérale, Cashbee a transformé son essai en collaborant avec des néobanques pour les pros. “Nous avons des partenariats actifs avec Qonto et Shine (et Lydia côté BtoC) qui mettent en avant notre solution auprès de leurs clients entreprises, renseigne Marc Tempelman. Dans un contexte de remontée des taux, le compte à terme à 12 mois pour les pros est passé de 0,2 % à 3,10 % en un an.” Bien que les partenariats amènent un nombre de clients non négligeables à Cashbee (plus de 50 % de l’acquisition des professionnels, estime Marc Tempelman), la fintech choisit ses alliés avec soin. “Ces partenariats demandent des investissements côté tech. Nous sommes prêts à les considérer si la masse de clients est suffisamment conséquente à la fois pour eux et pour nous”, déclare Marc Tempelman. Plus globalement, Cashbee n’entend pas changer significativement sa stratégie d’acquisition client, que la start-up estime efficace, “largement drivée par l’acquisition organique, via un parcours 100 % mobile simple. À la marge, nous avons fait évoluer notre modèle afin de permettre à ceux qui le souhaitent de bénéficier d’une assistance d’un de nos experts “de vive voix”, notamment pour répondre aux questions d’allocation de patrimoine”, révèle Marc Tempelman. La société est effectivement agréée en tant que conseiller en investissement financier (CIF). En poursuivant sur sa lancée, Cashbee, “fondée sur un modèle d’affaires “capital light”, qui génère des revenus récurrents (commissions de gestion) pendant de nombreuses années”, compte atteindre son seuil de rentabilité d’ici la fin 2024, prévoit le président de l’application. Caroline Soutarson application mobileassurance vieépargne Besoin d’informations complémentaires ? 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