Accueil > Investissement > DeFi : Morpho fait appel à Faustine Fleuret pour diriger ses affaires publiques DeFi : Morpho fait appel à Faustine Fleuret pour diriger ses affaires publiques La plateforme de prêts crypto Morpho veut se faire entendre dans l’élaboration des législations sur la finance décentralisée. Pour ce faire, la start-up mise sur Faustine Fleuret, ex-dirigeante de l’Adan, qui a notamment défendu les intérêts du secteur crypto dans le cadre du règlement européen MiCA. Par Caroline Soutarson. Publié le 03 septembre 2025 à 7h00 - Mis à jour le 03 septembre 2025 à 10h39 Ressources Le spécialiste français de la finance décentralisée (DeFi) Morpho annonce le 3 septembre l’arrivée de Faustine Fleuret au poste – créé pour l’occasion – de directrice des affaires publiques. Un domaine que Faustine Fleuret connaît bien en tant qu’ex-présidente et directrice générale (PDG) de l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan). Auparavant, elle avait aussi travaillé pour l’Association française des marchés financiers (AMAFI), ainsi que chez Consensys, également sur des sujets d’affaires publiques. Ces dernières années, à l’Adan, Faustine Fleuret a notamment défendu les intérêts de l’écosystème crypto français, tant au niveau hexagonal (avec le régime PSAN ou encore, la “loi influenceurs”) qu’européen (MiCA, TFR). Dessiner la future réglementation DeFi Ainsi, quelques années après avoir œuvré à “l’exclusion de la finance décentralisée (DeFi) du champ d’application de MiCA [qui] était essentielle pour ne pas dénaturer ces innovations ou les contraindre à se développer à l’étranger“, indiquait un communiqué de presse de l’Adan de 2022, Faustine Fleuret va dorénavant travailler à l’avènement d’une “réglementation claire, adaptée et favorable […] pour que la DeFi devienne un pilier du système financier français, européen et mondial”, selon l’entreprise Morpho. Dans sa première version, “MiCA exclut en effet de son périmètre la finance décentralisée mais ne la définit pas. Il y a donc une épée de Damoclès au-dessus du secteur, en fonction de quels critères les politiques retiendront pour délimiter le périmètre de la régulation DeFi. Car ce point est déjà prévu dans MiCA : la finance décentralisée sera régulée“, rappelle Faustine Fleuret. L’article 140 du règlement sur les marchés de cryptoactifs (MiCA) prévoit effectivement que la Commission européenne publie un rapport sur l’application de MiCA, comprenant “une évaluation du développement de la finance décentralisée sur les marchés de cryptoactifs et du traitement réglementaire adéquat des systèmes de cryptoactifs décentralisés“. Prévu “au plus tard pour le 30 juin 2027“, un rapport intermédiaire devait être présenté avant la mi-2025 mais n’est pas encore paru. MiCA : les prestataires de services sur cryptoactifs (CASP) agréés au niveau européen De la même manière, le rapport prévu par l’article 142 “sur les dernières évolutions en matière de cryptoactifs“, qui concernait à la fois la DeFi, le lending crypto ou encore les NFT (non fongible tokens), avant le 30 décembre 2024, n’a pas encore été publié. “L’écriture du rapport prend plus de temps que prévu, indique Faustine Fleuret à mind Fintech. Nous avons rencontré la Commission européenne en mai [2025 – avant d’être nommée chez Morpho, Faustine Fleuret y a travaillé en indépendante à compter de février 2025, précise-t-elle, Ndlr] qui nous a fait part de son intention de prendre son temps, étant donné que la DeFi n’est ni un segment avec de gros volumes ni avec beaucoup d’utilisateurs et ne pose par conséquent pas de risque systémique aujourd’hui.“ À plus court terme, Faustine Fleuret aura également quelques dossiers “législatifs et fiscaux” à gérer en France, assure-t-elle. La directrice des affaires publiques pourra également être mobilisée aux États-Unis et au Royaume-Uni, où des législations DeFi pourraient advenir. D’après la feuille de route crypto publiée par la Financial Conduct Authority (FCA) fin 2024, le régulateur britannique prévoyait de publier des documents de travail sur le lending au premier semestre 2025 et un compte-rendu de consultations fin 2025 ou début 2026. Morpho, deuxième plateforme de lending crypto dans le monde Si Morpho cherche à avoir de l’influence sur les futures réglementations DeFi, c’est bien sûr car elles auront un impact significatif sur l’acteur, mais aussi car il est en position de pouvoir donner son avis. En effet, Morpho est le premier protocole de lending crypto français et le deuxième mondial en termes de valeur totale verrouillée ou TVL (total value locked), qui s’élève à plus de 7,3 milliards de dollars, derrière Aave (39,1 milliards), selon le fournisseur de données DeFiLlama. “La TVL est assimilée aux AEM ou actifs sous gestion dans la finance traditionnelle“, explicite la directrice des affaires publiques. Créée en 2021, la jeune société “a lancé son premier protocole en 2022“, affirme Faustine Fleuret. La plateforme réunit d’un côté des emprunteurs en quête de financement et, de l’autre, des agents disposant de fonds qu’ils souhaitent rémunérés. Sa dernière levée de fonds remonte à août 2024. La société avait alors levé 50 millions de dollars auprès de Ribbit Capital (led), a16z crypto (Andreessen Horowitz), Coinbase Ventures, Variant, Pantera, Brevan Howard, BlockTower, Kraken Ventures, Hack VC, IOSG, Rockaway, L1D, Semantic, Mirana, Cherry, Fenbushi, LeadBlock Bitpanda Ventures, Robot Ventures, etc. En 2022, a16z crypto et Variant avaient aussi codirigé l’augmentation de capital de 18 millions de dollars de la société. Comment la DeFi réinvente l’infrastructure financière Le néocourtier autrichien Bitpanda, le challenger britannique Revolut ou encore la néobanque crypto-fiat Deblock recourent à Morpho pour proposer des services de placement. Claire Balva prend la direction générale de l’Adan Au printemps 2025, l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan) a renouvelé les membres de son conseil d’administration (CA) et de son bureau. Circle a ainsi fait son entrée au CA, via son senior director EU strategy & policy Patrick Hansen, tout comme Dfns (Clarisse Hagège), Paymium (Laetitia Zito) et Meria (Thibaut Boutrou). Le bureau est, quant à lui, dorénavant composé du président Stanislas Barthelemi, senior manager crypto & Web3 chez KPMG France. Les précédents vice-présidents Laurent Ovion, directeur innovation et crypto au sein du groupe DLPK, qui avait pris la présidence par intérim entre le départ de Faustine Fleuret et l’élection du nouveau bureau, et Mark Kepeneghian, cofondateur et président de Kriptown, ont conservé leurs sièges. Le 1er septembre, Claire Balva a complété le tableau en prenant le poste de directrice générale de l’Adan. Elle y aura la responsabilité de “porter les messages de l’association aux niveaux français et européen”, indiquait l’organisme en juin 2025. Elle a pour cela quitté ses fonctions de VP stratégie au sein de la néobanque crypto-fiat Deblock, cofondée par d’anciens salariés de Revolut. Claire Balva évolue de longue date dans l’écosystème crypto. Elle a notamment cofondé Blockchain Partner en 2016, un cabinet de conseil dédié au Web3 racheté par KPMG en 2021. Caroline Soutarson cryptoactifDeFiMiCAnominationrégulation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Crypto : Stanislas Barthelemi (KPMG) est le nouveau président de l’Adan Dossier MiCA, deuxième acte : comment les PSAN se conforment au règlement européen crypto MiCA, premier acte : les émetteurs de stablecoins Circle et SG-Forge sont conformes Claire Balva va prendre la direction générale de l’Adan Morpho Labs veut optimiser la liquidité dans la DeFi Comment la DeFi réinvente l’infrastructure financière