Accueil > Investissement > ekonoo vise les institutionnels de l’épargne salariale ekonoo vise les institutionnels de l’épargne salariale La start-up luxembourgeoise ekonoo déploie sa solution de gestion d’épargne retraite salariale auprès des institutionnels. Basée sur le cloud, avec une stratégie mobile first pour le client final, la fintech profite de la loi Pacte pour digitaliser la chaîne de valeur du secteur. Par Caroline Soutarson. Publié le 17 juin 2022 à 11h18 - Mis à jour le 15 juillet 2022 à 9h52 Ressources Dernier arrivé dans le secteur de l’épargne d’entreprise, ekonoo. À la différence des fintech apparues ces dernières années comme Epsor, Filib ou Go ! Epargne entreprises, qui tentent de transformer l’expérience utilisateur des salariés et/ou entreprises, la start-up luxembourgeoise ekonoo n’a pas seulement misé sur la digitalisation de la relation finale mais aussi sur une solution technologique à destination des institutionnels (mutuelles, sociétés d’assurance, gérants d’actifs). Comment l’épargne salariale se renouvelle-t-elle ? ekonoo souhaite se positionner sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’épargne salariale : “passage d’ordres, transfert chez le dépositaire, application pour les salariés, lien avec les entreprises, les assureurs et les distributeurs, mais aussi souscription, signature, traitement des documents justificatifs… Tout sauf la gestion d’actifs”, énumère Guillaume Ostenc, cofondateur et dirigeant de la fintech. Changement de paradigme dans l’épargne retraite salariale La start-up entend participer à la refonte des systèmes d’informations liés à l’épargne salariale dans un contexte post loi Pacte (2019), tout en permettant de réduire leurs coûts de fonctionnement. “Avant la loi Pacte, la vision de l’épargne retraite était produit (PERP, Madelin, article 83, PERCO…). La loi a cassé les frontières, notamment avec la transférabilité des fonds et la portabilité des produits. Elle permet dorénavant une vision compte avec un PER qui rassemblera les différentes poches d’investissement. Notre plateforme intervient pour gérer ces encours”, résume Guillaume Ostenc. Agréée en tant qu’entreprise d’investissement auprès de la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) au Luxembourg, ekonoo se lance en France grâce à la libre prestation des services (LPS). La société, qui a déjà réalisé deux levées de fonds depuis sa création en 2019, compte parmi ses premiers investisseurs Generali, Apicil et Carmignac. Ces institutionnels détiennent 46 % du capital, contre 54 % pour les fondateurs et les salariés. Les fonds récoltés ont pour l’instant essentiellement servi au développement technologique et à la mise en conformité réglementaire, un process lourd selon les cofondateurs de la start-up puisqu’ekonoo doit se hisser aux niveaux des institutionnels en termes de cybersécurité (audits du code, de l’informatique, tests d’intrusion). “Nous souhaitons convaincre quelques gros institutionnels (avec plusieurs milliards d’euros d’actifs sous gestion et des centaines de milliers de comptes), puis aller vers d’autres géographies [à commencer par l’Allemagne, d’ici 2026, Ndlr]”, annonce le cofondateur et président d’ekonoo Ludovic Ducourtioux. La start-up s’appuie pour l’instant sur 45 collaborateurs, dont 75 % sont des ingénieurs. Une infrastructure technologique 100 % basée sur le cloud La solution luxembourgeoise a été développée sur le cloud d’AWS, “avec des data centers en Irlande, qui est la porte d’entrée pour les nouvelles fonctionnalités d’AWS en Europe, et nos back-up en Allemagne. Nous regardons également Azure pour les back-up”, détaille Ludovic Ducourtioux. Être basée sur le cloud est particulièrement intéressant pour l’entreprise qui évolue dans une industrie “cyclique” : que ce soit l’intéressement ou la participation, les versements sont généralement réalisés sur des périodes communes à la plupart des entreprises et génèrent donc des pics d’activité que le cloud permet de gérer. Comment AWS attire des entreprises du secteur financier Outre les capacités de stockage et de calcul, ekonoo utilise le service Amazon Quantum Ledger Database (QLDB), qui permet de “conserver un journal des modifications de données inaltérable et vérifiable par cryptographie”, selon le site d’AWS. Digitalisation de la relation client Bien que la solution ait été développée pour les institutionnels en premier lieu, ekonoo n’en oublie pas pour autant ses deux autres publics. La fintech a développé des applications mobiles iOS et Android pour les salariés, et un site web qui s’adapte à l’utilisateur : salarié, entreprise, institutionnel. Le développement d’une application mobile pour le salarié rapproche ekonoo des acteurs traditionnels de l’épargne salariale, comme Amundi et Natixis Interépargne. Jusque-là, les fintech venues disrupter le secteur sont restées sur le web (bien que le CEO d’Epsor Benjamin Pedrini ait souhaité la développer à un moment, l’application n’est pour l’instant pas présente sur les stores). “Aujourd’hui, les Français disposent de plus d’un téléphone par personne en moyenne. Nous avons donc décidé qu’un épargnant devait pouvoir tout faire à partir de son application mobile : remplir un formulaire, arbitrer ses placements, envoyer des pièces justificatives, simuler sa sortie en rente et en capital, etc.”, déclare Guillaume Ostenc. [Cet article a été modifié le 28 juin 2022 pour actualiser les informations concernant la répartition du capital d’ekonoo.] Caroline Soutarson application mobileépargne salarialesystème d'informationtransformation digitale Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Comment l’épargne salariale se renouvelle-t-elle ? Epsor lève 20 millions d’euros pour s’attaquer aux grandes entreprises Entretien Benjamin Pedrini (Epsor) : "Nous travaillons beaucoup sur l'ISR" Natixis Interépargne lance un agrégateur d’épargne salariale et retraite Yomoni a épaulé Generali pour sa nouvelle offre d'épargne salariale