Accueil > Investissement > [Info mind Fintech] Après le retrait de son agrément de société de gestion, Ismo pivote vers le BtoB [Info mind Fintech] Après le retrait de son agrément de société de gestion, Ismo pivote vers le BtoB Début juin, l’AMF a prononcé le retrait d’agrément de la SGP Wide Asset Management, éditrice de la solution d’épargne Ismo. La fintech ne dit toutefois pas son dernier mot et s’associe à un autre partenaire pour proposer son service aux acteurs bancaires. Par Caroline Soutarson. Publié le 28 juin 2024 à 17h03 - Mis à jour le 07 octobre 2024 à 13h32 Ressources Le 6 juin 2024, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé le retrait de l’agrément de société de gestion de portefeuille (SGP) de Wide Asset Management. Cette décision intervient à la suite de la séance du 30 avril 2024 du Collège du régulateur qui a estimé que “Wide Asset Management ne respectait plus les conditions de son agrément”. “Ce retrait d’agrément prendra effet à la date à laquelle une ou plusieurs autres sociétés de gestion auront été désignées pour gérer les placements collectifs créés par la société Wide Asset Management ou à défaut, à la date à laquelle ces placements collectifs auront été liquidés. Jusqu’à cette date, la société Wide Asset Management est placée sous le contrôle de la société PMR Partners”, précise l’AMF. L’attente devrait toutefois être courte puisque l’entreprise a déjà signé avec une nouvelle SGP, qui gère 3 milliards d’euros, confie à mind Fintech le cofondateur et président de Wide AM, Jacques Lucas. Reste encore l’approbation du contrat par l’AMF. Épargne à l’arrondi, cashback et fonds d’investissement Co-créée en 2015 par Philippe de Gouville (directeur général) et Jacques Lucas, Wide AM a obtenu son agrément en 2019. L’application Ismo, qui en découle, a été lancée un an plus tard avec une offre d’épargne à l’arrondi et trois fonds d’investissement, associés à différents niveaux de risque. Un service de cashback est venu compléter l’offre plus tard. Le tout au prix compétitif d’un euro par mois pour les plus de 23 ans (gratuite pour les autres). En 2023, Philippe de Gouville exposait sa vision à mind Fintech : “il est traditionnellement compliqué d’investir de petits montants [dans des fonds d’investissement, Ndlr], car les coûts dans la chaîne de traitement sont élevés. Nous pallions ce problème en étant société de gestion. Nous n’avons pas de distributeur, nous réalisons le traitement de toutes les opérations financières (souscription, achat…) et la gestion des actifs. Notre abonnement à un euro par mois couvre les frais de service qui s’apparentent à des frais de tenue de compte. Dans un établissement classique, la création d’un compte-titres, les frais de tenue de compte, les frais de garde, etc. peuvent monter à plus de 100 euros par an pour investir dans des fonds, ce qui ampute la performance des produits”. Comment les pure players de l’épargne ont revu leurs modèles économiques Quatre ans plus tard, le résultat est sans appel. Avec 40 000 inscrits sur la plateforme revendiqués par Jacques Luca, à la fois sur les marchés belge et français, et “6 millions d’euros gérés [soit environ 170 euros par utilisateur, Ndlr], c’est insuffisant pour faire fonctionner une équipe”, avoue le président de la société. Pivot vers le BtoB Le transfert des fonds signe également un changement de modèle pour la plateforme. “Nous allons fournir notre solution en BtoB, en marque grise, à des CGP et réseaux bancaires, révèle Jacques Lucas. L’application existera toujours pour nos clients en BtoC, mais nous n’aurons plus de stratégie d’acquisition grand public. Pour exister en BtoC, il faut lever beaucoup de fonds, comme Acorns aux États-Unis [dont le montant total des fonds levés s’élève à 510 millions de dollars selon Crunchbase, Ndlr], Moneybox au Royaume-Uni [qui a levé 125 millions de dollars, Ndlr] ou Yomoni en France [plus de 42 millions d’euros, Ndlr]. Or, nous n’avons pas réussi à en lever autant”, explique le cofondateur. Selon Gestion de Fortune, la société a levé 2,3 millions d’euros en 2022. Ismo a aussi réalisé un tour en crowdequity en 2023. Ismo rejoint la liste des solutions d’épargne BtoC qui n’ont pas réussi à tirer leur épingle du jeu sur le marché français tels que Birdycent, Bruno, Yeeld (ex-Piggou) ou encore le Canadien Moka (ex-Mylo). Parmi les survivants : le Français Cashbee qui s’adresse aux CSP+ (400 millions d’euros sous gestion), le Britannique Plum qui s’est développé dans l’investissement et le paiement (130 000 clients onboardés en France), l’Allemand Raisin ou encore l’Espagnol Goin. Contrairement aux trois autres, ce dernier est “présent en maintenant la base actuelle de clients, mais sans efforts actifs d’acquisition”, précise son CEO Davo Bastidas à mind Fintech. La fintech ne dispose en effet même plus d’un site en langue française, d’après nos recherches. Caroline Soutarson arrondiscashbacképargnefonds d'investissementgestion d'actifsrégulation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Comment les pure players de l'épargne ont revu leurs modèles économiques Plum lance les ETF en France Cashbee relève le taux de son livret rémunéré