Les start-up et scale-up françaises de la finance et de l’assurance ont levé 2,2 milliards d’euros en 2022

103 start-up et scale-up françaises de la finance et de l’assurance ont levé des fonds au cours de l’année écoulée pour un montant total de 2,171 milliards d’euros. Soit 21 % des 12,3 milliards d’euros levés par les start-up françaises du numérique identifiées par notre partenaire eCAP PARTNER, cabinet de conseil en fusion-acquisition et levée de fonds pour les acteurs du numérique. 

La progression par rapport à 2021 (99 start-up avaient levé 2,016 milliards d’euros) est bien moins forte qu’entre 2020 et 2021. 

En outre, l'écart dans les montants levés entre 2022 et 2021 a progressivement diminué durant l'année, suivant la détérioration des conditions de marché. Au premier trimestre 2022 par exemple, qui n'avait pas encore connu le repli des marchés, les start-up du secteur avait levé 1,2 milliard d'euros, soit six fois ce qui avait été levé à la même période l'année précédente (203,5 millions d'euros). C'est à partir du second trimestre que le contexte macroéconomique a changé. Les fintech et insurtech françaises ont levé 479 millions d'euros, soit la moitié des investissements qu'elles avaient reçu l'année précédente (941 millions d'euros). Constat similaire au second semestre : les start-up ont obtenu moins de financement que l'an passé (plus de 500 millions d'euros au second semestre 2022 contre plus de 700 millions en 2021).

Le ticket médian des levées de fonds est resté stable, à 5 millions d’euros, de même que la moyenne, à 21,6 millions d’euros, contre 16,6 millions tous secteurs confondus. “Cela s’explique de deux manières. Les modèles BtoC, qui sont basés sur l’acquisition, nécessitent des levées de fonds importantes. Quant aux modèles BtoB, ils sont également exigeants en raison des contraintes réglementaires”, note Alban Dohin, vice-président M&A chez eCAP PARTNER.

Avec 486 millions d'euros levés en janvier en série D auprès, notamment, de Tiger Global Management, Technology Crossover Ventures ou encore Alkeon Capital Management, Qonto compte pour 22,4 % du total de 2022. Cette opération a porté la valorisation de la néobanque pour les entreprises et les indépendants à 4,4 milliards d’euros. 

Quatre autres sociétés ont levé plus de 100 millions : Alan (assureur santé en ligne, 183 millions d'euros en mai), ClubFunding Group (fournisseur de solutions d’investissement, 125 millions d'euros en septembre), Alma (paiement fractionné et différé, 115 millions d'euros en février) et Descartes Underwriting (assurance paramétrique pour les risques climatiques et émergents, 107 millions d'euros en janvier).

Quels ont été les investisseurs les plus actifs en 2022 ?

Hors business angels, 107 investisseurs différents ont participé au tour de table d'une start-up de la finance et de l'assurance en 2022. 43 d'entre eux ont participé à plus d'une opération, dont Eurazeo, Kima Ventures et Global Founders Capital.

Bpifrance a été particulièrement actif, participant à 14 opérations, dont celles de ClubFunding Group, Alma et Younited. La banque publique d’investissement est suivie par Eurazeo, Xange et Speedinvest.

Quelles acquisitions en 2022 ?

Dix-neuf entreprises de la finance et de l'assurance ont été acquises en 2022. Parmi les opérations marquantes, citons par exemple celle de l’activité BtoC de Bankin’ par Casino, celle du fonds de commerce de Credit.fr par October, ou encore celle de la néobanque pour ados Pixpay par son concurrent britannique GoHenry. 

Quelles perspectives en 2023 ?

Dans un contexte économique incertain, “la situation se complique pour les modèles BtoC, avec la fin de la course à l’échalote sur le terrain de la croissance. Dans le BtoB, des segments comme la cybersécurité appliquée à la finance (détection de fraude) ou la finance verte devraient tirer leur épingle du jeu”, estime Alban Dohin.