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Accueil > Investissement > Structures d'investissement > Franco Danesi : “Le deuxième fonds de Korelya sera investi au quart dans des fintech”

Franco Danesi : “Le deuxième fonds de Korelya sera investi au quart dans des fintech”

Fondée en 2016 par l’ancienne ministre Fleur Pellerin, la société de capital-risque Korelya Capital a investi dans plusieurs fintech, à l’image de Ledger, Ramp ou Hokodo. Franco Danesi, partner spécialisé sur le segment, livre son analyse du secteur à mind Fintech. 

Par Aude Fredouelle. Publié le 19 février 2025 à 14h10 - Mis à jour le 04 avril 2025 à 14h54
Franco Danesi, Korelya Capital
  • Ressources

Quelle est votre thèse d’investissement ?

Nous investissons dans des scale-up, car nous pensons qu’il y a de fortes opportunités en Europe en late venture et en growth. Ces dix dernières années, beaucoup de capital a été injecté dans les grands écosystèmes européens (Londres, Paris, Berlin, les pays nordiques), ce qui a généré des sociétés intéressantes pour lesquelles se pose la question de trouver la prochaine étape de croissance et le capital pour la financer. Korelya a été créée pour cette raison.

Nous cherchons des sociétés dont les ambitions sont globales, et nous avons aussi un lien fort avec l’Asie. Nous pensons que ces grands marchés représentent des opportunités pour les sociétés, et nous les aidons à y trouver des débouchés commerciaux, des partenariats, etc. Nous ajoutons ainsi de la valeur à notre portefeuille. L’angle asiatique n’est pas un “must-have”, mais c’est toujours un critère dans notre processus d’investissement et un fort “nice-to-have”. 

Nous sommes plutôt généralistes. La fintech est l’un des piliers de Korelya, mais nous investissons aussi dans le software (et parfois ces deux segments se recoupent), ainsi que dans la consumer tech. De plus en plus, nous nous concentrons sur la durabilité, l’économie circulaire, et nous essayons de donner du sens à nos investissements.

Quels montants gérez-vous ?

Au total, nous gérons près de 750 millions d’euros répartis sur deux fonds. Le premier, K-Fund 1, doté de 200 millions d’euros et datant de 2017, a été complètement déployé dans 18 sociétés. Le second, K-Fund 2, closé fin 2023 – début 2024, doté d’environ 260 millions d’euros, est à moitié déployé [notamment dans le spécialiste de l’IA générative Mistral AI, Ndlr]. Ensuite, nous avons d’autres investissements via des fonds communs de créances (SPV), puisque nous avons une activité d’investissement dans des SPV pour le compte de nos LPs. Nous allons probablement nous pencher sur le prochain fonds d’ici fin 2025, selon les conditions de marché.

Dans quel(s) pays investissez-vous ?

Nous sommes très concentrés sur les opportunités en Europe. Nous pensons que la région manque de capital dans la phase de growth. Beaucoup de capital a été historiquement apporté par des fonds américains, mais nous pensons qu’en opérant et vivant en Europe, nous comprenons mieux ces marchés et les problématiques rencontrées par les fondateurs.

Nous avons investi dans dix pays européens, et ponctuellement en Asie, particulièrement en Corée du Sud, pays avec lequel nous avons des liens forts. Cela nous permet de répondre aux exigences de diversification de n’importe quel fonds, à hauteur de 10 % environ.

Quel est votre rythme d’investissement ?

Nous investissons dans 3 à 4 sociétés par an en moyenne, mais ce n’est pas une règle absolue. En 2022, une année difficile, nous n’avons réalisé qu’un investissement, et en 2021 aucun. En 2024, nous avons réalisé trois opérations. Au total, Korelya a investi dans 28 sociétés. 

Quel est votre ticket moyen ?

Nous investissons principalement en Série B. Nous avons parfois réalisé, par le passé, des opérations en Série C, sur des montants de tours plus importants lorsque nous avions de fortes convictions sur la société. Plus récemment, les tailles des tours de table ont diminué de manière significative, ce qui nous permet d’être pertinents sur des tours de table un peu plus tardifs que la Série B.

En général, nous investissons 10 à 20 millions d’euros pour commencer, puis nous réservons du capital pour suivre sur les tours ultérieurs, ce qui peut porter notre investissement jusqu’à 30 millions d’euros par société.

Notre base de données des levées de fonds des fintech et insurtech en France

Investissez-vous en lead ?

Oui, nous investissons soit en lead, soit en co-lead, particulièrement lorsqu’il y a un angle asiatique, car cela nous permet de proposer une vision stratégique adaptée aux besoins des fondateurs. Au minimum, nous demandons systématiquement à être représentés au conseil d’administration. Nous sommes très actifs auprès de nos sociétés et nous passons beaucoup de temps avec les fondateurs. 

Quelle part prend la fintech dans vos investissements ?

Le secteur fintech est l’un des piliers de Korelya, et aussi l’une des raisons pour lesquelles j’ai rejoint la société pour son second fonds, après avoir déjà évolué dans la fintech pendant une dizaine d’années [en tant que directeur d’investissement chez Kinnevik, entre 2014 et 2021, avec des participations comme Monese, rachetée par Pockit en 2024, ou Deposit Solutions, Ndlr]. Ce fonds sera probablement investi à hauteur d’un quart dans la fintech. La proportion était un peu moins importante dans le premier fonds, où le segment était surtout représenté par des investissements dans la crypto.

Quel(s) type(s) de fintech ciblez-vous ?

Nous ne nous intéressons pas vraiment aux fintech BtoC. Beaucoup de capital a déjà été apporté dans ce segment et les “gagnants” sont pour la plupart déjà définis. Nous pensons qu’il va y avoir beaucoup de consolidation chez les plus petits acteurs. Nous nous tournons donc plutôt vers le BtoB : paiements, open banking, crypto – nous avons déjà investi dans Ledger, Bitfury et Ramp, et nous pensons avoir construit une très bonne expertise sur le sujet, qui continue de nous intéresser. Nous regardons également toutes les solutions permettant de faciliter les transactions financières : AML, identité numérique, surveillance des transactions… Toutes ces sociétés qui vendent leur solution aux établissements financiers traditionnels et aux nouveaux challengers numériques nous intéressent.

Sur le segment de l’insurtech, nous avons peu investi. Nous avons étudié de nombreux acteurs BtoC, mais leur trajectoire est différente de celles des fintech : il est très difficile pour les insurtech BtoC de passer à l’échelle, et recruter des clients coûte trop cher. Il y a peu de success stories. Sur ce segment, nous regardons donc plutôt des sociétés qui aident les acteurs traditionnels à améliorer leurs fonctions cœur, par exemple pour la gestion des sinistres. Nous avons aussi investi dans Ifeel, solution de bien-être mental pour les entreprises, qui est un outil pour les assureurs puisqu’il permet de réduire les coûts de santé liés à ce sujet.

Enfin, tous ces secteurs ont été fortement impactés par l’intelligence artificielle, et nous continuons d’observer de nouveaux acteurs émerger qui utilisent l’IA pour améliorer les produits. Nous suivons ce sujet de près.

Vous avez beaucoup investi dans le secteur crypto. Comment vous protégez-vous des fluctuations sur le segment ?

Investir dans le secteur crypto au sens large implique forcément d’être touché par les fluctuations des valorisations du bitcoin et des autres cryptoactifs, quel que soit le modèle économique des entreprises concernées. C’est un facteur que nous prenons en compte dans nos décisions. Ces dernières années, les cryptoactifs sont passés d’un sujet BtoC spéculatif à une classe d’actifs davantage institutionnalisée. Nous avons suivi cette évolution de près,  notamment à travers notre premier investissement dans Bitfury, mineur de Bitcoin. Nous anticipons par ailleurs une forte demande pour des services facilitant le transfert entre les monnaies fiat traditionnelles et les cryptoactifs, ainsi que pour des outils permettant des transactions plus fluides. Enfin, la sécurité reste un enjeu majeur dans le secteur crypto, qui est historiquement peu régulé. 

Avez-vous déjà réalisé des sorties ?

Notre première sortie concernait justement Bitfury : la société a introduit une entité baptisée Cipher sur le Nasdaq. Après une période difficile, elle se porte aujourd’hui très bien. Nous n’avons pas encore totalement cédé nos parts, car nous pensons que le potentiel de hausse reste important. Cette sortie devrait cependant contribuer positivement au TRI de notre fonds à court terme, dans les trimestres à venir. À ce jour, nous  n’avons pas encore réalisé d’autres sorties, car beaucoup d’investissements sont encore récents.

Plus généralement, dans un contexte de marché tendu, quelles sont vos stratégies de sortie ?

Le marché des IPO est à l’arrêt depuis quelques temps, et il est difficile de prédire quand il redémarrera. Cela finira cependant par arriver. Nous avons déjà deux entreprises prometteuses dans notre premier fonds qui sont prêtes à entrer en Bourse. 

À l’avenir, nous pensons cependant qu’il faudra moins compter sur les IPO. Il y a aussi énormément d’opportunités auprès des acteurs du private equity, et ce type de sorties va jouer un rôle croissant. Une entreprise rentable, enregistrant une croissance soutenue de 20 à 30 %, devient une cible de choix pour les investisseurs en private equity late stage.

Bien sûr, il faut aussi compter sur la stratégie de consolidation et les opérations de M&A, mais les possibilités sont limitées par la taille des entreprises. À quelques exceptions près, il est difficile de mener à bien des opérations au-delà de 500 millions d’euros. En revanche, les entreprises valorisées entre 300 et 500 millions d’euros sont de bonnes cibles. 

Quelle sortie envisagez-vous pour Ledger ?

Je préfère ne pas spéculer sur une entreprisé spécifique, mais Ledger est une société intéressante, avec des fondamentaux robustes et une base de clients conséquente. Avec un cours du bitcoin à ses plus hauts niveaux actuellement, c’est un sujet sur lequel nous allons devoir nous pencher. Une IPO serait une excellente option lorsque les conditions de marché seront à nouveau favorables.

À la suite du coup de frein sur les levées de fonds tech, pensez-vous que le marché repart ?

Si l’on regarde les fintech cotées, elles ont connu des performances similaires à celles des autres secteurs ces dernières années, mais elles ont subi une correction massive depuis les valorisations atteintes en 2021. En observant les multiples actuels, il semble que le cycle baissier touche à sa fin, car ils se stabilisent depuis un certain temps. Je pense donc que les valorisations actuelles des fintech cotées sont assez représentatives.

Sur le marché non coté, il y eu également des corrections significatives, accompagnées d’une chute drastique des volumes d’investissement. Toutefois, certaines levées de fonds importantes ont encore lieu. Malgré une forte volatilité et l’absence d’IPO significative récemment, les préparatifs de Klarna en vue d’entrer en Bourse peuvent constituer un signal positif pour le marché. Si l’early stage semble repartir, le segment growth reste marqué par des hauts et des bas, en grande partie parce que les valorisations exceptionnelles de 2020 et 2021 doivent encore être absorbées. Les sociétés concernées adoptent une grande prudence pour lever des fonds dans les conditions de marché actuelles, bien différentes de celles de cette époque.

Comment gérer les sorties lorsque l’on a investi à des valorisations très élevées, au pic du marché ?

Nous avons eu de la chance de nous trouver entre deux fonds en 2020 et 2021, ce qui nous conduit à limiter nos investissements. Mais je pense que les valorisations élevées reflétaient le marché d’alors. Si une entreprise doit lever des fonds, elle ne devrait pas se retenir simplement pour éviter d’accepter une valorisation plus réaliste dans le contexte actuel. Nous devons adapter les multiples aux conditions de marché, même si cela peut mener à des “down rounds”.

Quel TRI espérez-vous ?

Comme le reste du marché, nous avons perdu deux ans sur nos timelines initiales d’investissement. Néanmoins, nous espérons un retour sur investissement de l’ordre de 3 à 5 fois. Bien que nous visons un ou deux grands succès, nos investissements en growth devraient permettre une répartition des profits sur l’ensemble du portefeuille, et non uniquement sur ces succès majeurs.

Avez-vous subi des échecs parmi votre portefeuille ?

Nous n’avons pas connu d’échec complet, avec la fermeture d’une société, car nous investissons à un stade où la société a déjà un “product market fit” et des revenus. Par ailleurs, lorsqu’une société va mal, nous sommes connus pour ne pas sortir et rester actifs afin d’aider à redresser la barre.

Combien de collaborateurs compte Korelya ?

Nous sommes onze dans l’équipe d’investissement, dont quatre partners.

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Aude Fredouelle
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