Accueil > Investissement > Structures d'investissement > Teresa Fiúza (Portugal Ventures) : “Nous soutenons des start-up portugaises avec des ambitions mondiales” Teresa Fiúza (Portugal Ventures) : “Nous soutenons des start-up portugaises avec des ambitions mondiales” Avec 16 fonds et 291 millions d’euros d’actifs sous gestion, Portugal Ventures joue un rôle stratégique dans le développement des start-up au Portugal. À l’occasion du Web Summit à Lisbonne, Teresa Fiúza, vice-présidente de Portugal Ventures est revenue pour mind Fintech sur les atouts et les défis de l’environnement entrepreneurial portugais. Par Kenza Soares El Sayed. Publié le 04 décembre 2024 à 21h00 - Mis à jour le 27 janvier 2025 à 17h50 Ressources Pouvez-vous nous présenter Portugal Ventures et ses activités ? Nous sommes une société publique de capital-risque, investissant en particulier dans les start-up portugaises ou réalisant une part importante de leurs activités dans le pays. Nous avons 16 fonds sous gestion et 160 entreprises dans notre portefeuille, intervenant dans quatre domaines stratégiques : le numérique, les sciences de la vie, le tourisme et l’ingénierie – notamment celles orientées vers le segment BtoC. Nos investissements couvrent un large spectre, allant du pré-amorçage (pre-seed) à la Série A. Quels types d’entreprises du secteur de la banque et de l’assurance accompagnez-vous ? Nous accompagnons des entreprises de la fintech regroupées dans notre pôle numérique. Je pense par exemple à l’insurtech Lovys, dont les fondateurs sont portugais, mais qui développe la majeure partie de ses activités en France. D’autres sont liées au secteur de l’immobilier avec une composante fintech, comme Reatia. Cette plateforme vise à moderniser et digitaliser les processus d’achat immobilier, avec des briques telles que le paiement et l’assurance. Ensuite, nous soutenons des solutions de paiement, de lutte contre la fraude (Feedzai), de conservation sécurisée des actifs numériques (Anchorage Digital) ou encore d’identité numérique (WalliD). Quels critères prenez-vous en compte avant de financer une entreprise ? Nous évaluons sa capacité à se projeter et à proposer une solution évolutive : les entreprises doivent avoir des ambitions mondiales et développer des technologies innovantes susceptibles de s’exporter. Nous ne parions pas sur une entreprise qui nous dit seulement qu’elle sera leader de tel ou tel domaine au Portugal. Au mieux, nous pouvons être un marché test. Nous regardons aussi la qualité de l’innovation intellectuelle. Enfin, une entreprise doit démontrer qu’elle dispose d’un modèle durable et d’une équipe solide. Au-delà d’un soutien financier, quels services offrez-vous pour aider ces entreprises à grandir ? Nous les aidons d’abord à développer leur assise financière, en leur montrant comment préparer leur pitch deck ou en connectant à des investisseurs. Récemment, nous avons par exemple organisé deux événements, l’un à Lisbonne et l’autre à Porto, afin de présenter une vingtaine de start-up de notre portefeuille à des investisseurs qui opèrent actuellement au Portugal. Nous avons également monté la “Portugal Ventures Academy” : un réseau de partenaires qui viennent donner des conseils gratuits, sur des sujets que nous jugeons importants, ou pour lesquels elles sont demandeuses. Souvent, les entrepreneurs excellent dans les domaines scientifiques ou techniques mais rencontrent des lacunes dans les domaines du marketing, de la stratégie ou du juridique. En ce moment, nous intervenons beaucoup sur la question de l’intelligence artificielle, car au-delà de l’aspect technologique, les défis juridiques et réglementaires prennent une place croissante. Nous essayons aussi de promouvoir des échanges entre les entreprises de notre portefeuille, qui constituent déjà un réseau à part entière. Quelles sont selon vous les forces et les faiblesses du Portugal en termes d’environnement entrepreneurial ? Tout d’abord, nous avons d’excellentes universités et beaucoup de talents. Notre écosystème dynamique s’appuie sur des infrastructures modernes, telles que des câbles maritimes et le réseau 5G, essentiels au développement technologique. Nous développons également des hubs qui commencent à devenir pertinents, non seulement pour le Portugal, mais pour le monde entier : le Gaming Hub, l’AI Hub, la Fintech House… Tout ceci est facilité par un soutien et une disponibilité tant de la part du gouvernement que de l’Union européenne. Le multiculturalisme est également un atout : le Portugal est une terre d’accueil, nous ne faisons pas la différence entre les nationalités, les cultures. C’est une valeur ajoutée en comparaison au climat dans d’autres pays. Quels sont les inconvénients que nous avons ? Nous sommes un petit marché, ce qui veut dire que nous ne sommes qu’une première étape. Incontestablement, nos fonds d’investissement sont moins puissants que ceux des États-Unis, de la Chine ou d’autres régions. Tôt ou tard, nos start-up, à mesure qu’elles se développent, finissent par quitter le pays. Mais nous offrons un environnement propice à celles qui souhaitent s’y lancer. Kenza Soares El Sayed capital-risque Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Lovys lève 17 millions d’euros pour financer son expansion hors de France Dossier Le multi-produit et les partenariats, des leviers décisifs pour les néoassureurs