Afone Paiement lance Noelse, une nouvelle néobanque française

Un nouvel acteur français se lance sur le créneau très disputé des néobanques. Afone Paiement, filiale du groupe Afone Participations (opérateur de télécommunications et paiements électroniques), dévoile Noelse, nouvelle marque de l’établissement de paiement. En test depuis une dizaine de mois auprès de “friends and family”, elle a ouvert au public au début du mois de juin.

La néobanque propose d’abord une offre pour les particuliers avec un compte de paiement et une carte virtuelle, facturée 2 euros par mois. Les utilisateurs devront s’acquitter de 10 euros de plus pour une carte physique de débit. Un dépôt par carte sur le compte de paiement est facturé 0,50 euro, une commission de 0,5 % s’applique aux paiements carte hors zone SEPA et des frais sont imputés aux retraits en distributeur (1 euro en zone euros, 2 euros en zone SEPA, 2 euro et 0,5 % hors zone SEPA). Plus rare, les virements en émission sont aussi facturés à hauteur de 10 centimes. “L’objectif est de facturer à l’opération, et non pas de proposer des packages avec des services et des assurances premium dont les clients ne se servent jamais”, explique Adrien Fournier, directeur marketing. 

Une stratégie qui va à contre-courant de celles de la plupart des néobanques, qui revendiquent des grilles tarifaires simples et facturent peu d’opérations, pour assurer la transparence des coûts. “Les frais seront affichés de manière lisible et les clients seront alertés en temps réel sur l’évolution de leur solde”, commente le directeur. Noelse se veut paneuropéenne. “Nous lancerons des IBAN localisés en France et Italie dès cet été puis, rapidement, en Allemagne et en Espagne”, décrit Adrien Fournier.

Noelse vise aussi les indépendants avec un forfait à 10 euros par mois, aligné sur les offres de base des néobanques pour les pros. Les produits de paiement d’Afone, comme les moyens d’encaissement, seront aussi proposés “assez rapidement” aux clients.

Cette activité de néobanque a vocation à devenir le cœur de la stratégie d’Afone Paiement, qui commercialise divers produits de paiement (TPE, virements et prélèvements, encaissement mobile, paiement e-commerce…). L’établissement de paiement revendique 26 000 clients et un chiffre d’affaires d’environ 50 millions d’euros. “Noelse est le projet phare sur lequel nous voulons capitaliser. L’objectif, à terme, est de passer toutes les activités d’Afone Paiement vers la marque Noelse”, dévoile Adrien Fournier. 

L’offre, encore basique, sera rapidement développée. “Nous proposerons dès le mois de juillet des IBAN localisés ainsi qu’une offre de TPE, puis le virement instantané en septembre. Par la suite, la néobanque intégrera du cashback, des assurances…, révèle Adrien Fournier. L’objectif est de capitaliser sur l’infrastructure et le core banking que nous avons créé pour proposer davantage de services.” Noelse travaille aussi avec Ariadnext (récemment rachetée par ID Now) pour le KYC, ainsi que Mastercard et Antelop pour le paiement.

100 000 clients d’ici fin 2021

La néobanque vise 100 000 clients d’ici la fin de l’année, particuliers et professionnels confondus. Un objectif ambitieux sur un segment très concurrentiel – par comparaison, Ma French Bank avait franchi ce seuil cinq mois après son lancement, avec les forces de vente de la Banque Postale. De son côté, Orange Bank avait réussi à ouvrir 200 000 comptes en un an, suite à son lancement en novembre 2017, notamment grâce à une politique agressive de primes de bienvenue et de parrainage. 

Peu de néobanques françaises ont d’ailleurs survécu, faute de succès et de business model éprouvé : Morning a fermé son activité BtoC, tout comme Carrefour avec le compte C-zam (qui visait deux millions de coffrets vendus en 2022 mais ne comptait que 120 000 clients début 2020), et Vaultia (ex-Moneway), qui a récemment annoncé la fin de ses services. Subsistent Orange Bank, grâce au soutien d’Orange, Ma French Bank (La Banque Postale), Nickel (BNP Paribas), Aumax pour moi et Pumpkin (Arkéa) et les néobanques pour mineurs et néobanques green fraîchement lancées. 

Afone compte 180 collaborateurs et parmi eux, environ 70 travaillent sur Noelse. “Afone dispose de filiales en Italie, Espagne et Allemagne, et nous aurons pour ambition d’y créer des bureaux“, annonce Adrien Fournier. Noelse mise sur sa stratégie paneuropéenne pour se démarquer. “Certes, le marché des néobanques français est très concurrentiel, mais d’autres comme l’Italie le sont un peu moins et à l’échelle de l’Europe, nous avons la capacité d’acquérir des clients”, conclut le directeur marketing.