Accueil > Services bancaires > Cédric Nallet : “Smartpush permet aux banques et assureurs de proposer à la fois cashback et couponing” Cédric Nallet : “Smartpush permet aux banques et assureurs de proposer à la fois cashback et couponing” Depuis sa création en 2018, Smartpush propose à des banques, assureurs, télécoms et fintech d’opérer des programmes de fidélité comprenant du cashback en ligne et en magasin, ainsi que du couponing. La solution aide aussi les acteurs bancaires à améliorer leurs relevés. Cédric Nallet, CEO de la start-up concurrente de PayLead et CDLK, présente sa stratégie et ses objectifs de développement à mind Fintech. Par Aude Fredouelle. Publié le 09 mars 2020 à 16h17 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h55 Ressources Pouvez-vous présenter Smartpush ? Smartpush est une solution d’analyse des données bancaires. Nous les récupérons soit via un agrégateur (ALO), soit en allant chercher le flux monétique (CLO), avec l’accord du client de la banque. L’enjeu, ensuite, est d’abord de “redresser les données bancaires”, c’est-à-dire d’analyser les libellés et d’identifier à quels commerçants et points de vente ils correspondent. Nous parvenons actuellement à redresser 85% des libellés bancaires français et nous visons un taux de 95% dans les douze mois à venir. Cette capacité de redressement des données permet une amélioration des relevés de compte. Les banques peuvent éviter les nombreuses réclamations de clients qui soupçonnent à tort des fraudes car un libellé n’est pas suffisamment clair et qu’ils ne se souviennent pas de leurs dépenses. Ces établissements ont également la possibilité d’enrichir les relevés en donnant la possibilité de contacter directement le marchand en cliquant sur le libellé, par exemple. A partir de ces données, nous pouvons suivre les achats en magasin et en ligne. L’objectif est de savoir qui sont les clients, ce qu’ils aiment et leurs habitudes d’achats. Cette connaissance permet de proposer des offres de commerçants (coupons, cashback, codes promos, cartes cadeaux…) personnalisées et géolocalisées et dont l’utilisation peut être tracée. Nous souhaitons à terme, lorsque la technologie sera plus mature, réussir à identifier pour nos banques clientes les changements de vie de leurs clients : quand un lycéen devient étudiant, par exemple, afin de lui proposer des assurances, offres bancaires ou télécoms adaptées. Proposez-vous également le front ? Cela dépend des clients. Les banques demandent souvent à se connecter à notre API et à bénéficier de notre réseau de marchands ainsi que de leurs offres, qu’elles intègrent dans leur application existante, dans un onglet dédié aux avantages. Mais nous avons aussi vendu la technologie à des clients non bancaires, comme des mutuelles ou assurances, qui n’ont pas accès aux données de transactions. Dans ce cas, nous proposons une application dédiée en marque blanche avec agrégation, redressement des libellés et offres commerciales. Quel est votre business model ? Nous facturons une licence à nos clients, banques ou assureurs, qui baisse avec la durée d’engagement. Son coût oscille entre 10 000 et 25 000 euros par mois selon les options. Les marchands partenaires nous reversent des commissions sur les achats des clients des banques ou assureurs issus de l’utilisation de coupons, codes promos ou cashback. Nous partageons ensuite ces commissions avec nos clients. Par quel agrégateur passez-vous ? Nous sommes agnostiques mais nous avons un partenariat privilégié avec Linxo. Comment vous différenciez-vous de PayLead, qui vient de lever 6 millions d’euros et travaille notamment avec Groupama, Max et BNP Paribas Personal Finance ? Nous nous distinguons notamment par notre capacité à proposer des offres qui ne sont pas uniquement du cashback : nous poussons du pouvoir d’achat, peu importe la forme que cela prend. Aujourd’hui, le poids du couponing est énorme par rapport à celui du cashback. Le cashback est une tendance lourde d’un point de vue marketing. Il se développe mais il ne faut pas oublier de penser au client et, aujourd’hui, les coupons restent (et de loin) majoritaires. Notre force est donc de pouvoir à la fois proposer du cashback en ALO (Account linked offer, avec l’agrégation) mais aussi – comme cela peut être compliqué avec les franchises – des coupons chez les franchisés. Demandez-vous une préactivation pour le cashback ? Oui. Nous ne voulons pas nous lancer dans des programmes de cashback automatiques, sans préactivation, où les offres ne sont pas vues par le consommateurs. LCL en a fait les frais avec son programme Avantage+ et a dû basculer vers un nouveau modèle de proximité, car les grandes enseignes refusent d’accorder des pourcentages de marge brutes sur des ventes qui auraient été de toute façon réalisées. Elles ont besoin qu’on leur prouve que la commission versée à l’apporteur d’affaires est justifiée et que ce dernier a réellement généré le lead. Passez-vous par un partenaire pour les offres commerciales ? Nous disposons d’une régie de cinq personnes en interne qui noue des partenariats bilatéraux. Nous avons ainsi une soixantaine de commerçants partenaires sur la partie coupons et 3 000 commerçants au global sur l’ensemble des mécaniques. Ensuite, nous pouvons nous connecter à des partenaires pour enrichir une thématique demandée par une banque. Comment ciblez-vous les offres ? Quelle segmentation permettez-vous ? Nous misons beaucoup sur la géolocalisation et nous proposons des offres sur des magasins précis. Ensuite, nous pouvons faire des campagnes ciblées selon le brief de l’annonceur. Par exemple, soumettre une offre de réduction chez Castorama ou Leroy Merlin aux clients d’Engie qui souscrivent un prêt immobilier. Ou bien signaler à la banque qu’il y a potentiellement un changement de vie en cas d’achat dans des magasins dédiés à la naissance. Les banques ou assureurs n’ont-il pas peur de paraître trop intrusifs vis-à-vis de leurs clients ? Nous demandons au client final d‘accepter de partager ses données en toute connaissance de cause. Notre objectif est justement de faire en sorte que le client participe à la monétisation de sa donnée, mouvement dont il a été exclu jusqu’ici puisque les multinationales américaines en profitent sans qu’il en bénéficie en retour. Nous voulons donner conscience aux clients de la valeur de leurs données et les aider à gagner de l’argent grâce à elles. Et de l’autre côté du spectre, nous voulons aider les banques à se positionner au coeur de l’écosystème en connectant les consommateurs aux commerçants, à améliorer la connaissance de leurs clients et à optimiser les campagnes marketing des commerçants. Quel est le taux d’activation de l’agrégation ? Pour obtenir des relevés bancaires améliorés auprès de sa banque, l’intérêt est fort et le taux d’activation atteint en moyenne 40%. Pour les programmes de cashback, nous ne sommes pas encore en production. Combien de clients revendiquez-vous et qui sont-ils ? Nous avons réalisé plusieurs PoC, dont un avec la Banque Populaire, et nous sortons nos premières applications en production ce mois-ci. Nous avons signé sept clients, parmi lesquels Carrefour Banque, la néobanque pour les mineurs Vybe, l’agrégateur Linxo, avec qui nous avons réalisé un PoC en décembre 2019 en ciblant les appétents au cinéma, et plusieurs assureurs dont la mutuelle étudiants Heyme, mais aussi MGEL, SMENO, SMERRA… Nous allons par exemple publier cette semaine pour Heyme une application d’agrégation bancaire et de recommandations d’offres sur mesure pour les étudiants. Notre objectif : compter 14 clients d’ici fin 2020. Nous ciblons à la fois les assureurs, banques, opérateurs télécoms, fintech, néobanques. Nous sommes par ailleurs en discussions avancées avec les réseaux de cartes bancaires. Quel chiffre d’affaires avez-vous enregistré en 2019 ? Nous avons quadruplé notre facturation entre 2018 et 2019 pour atteindre 740 000 euros facturés en 2019 [Selon les comptes annuels déposés par la société, Smartpush a enregistré un chiffre d’affaires de 183 582 euros en 2018 pour un bénéfice net de 82 423 euros, ndlr]. Nous prévoyons 1,9 million d’euros facturés en 2020 et 6,5 millions en 2021. Combien de salariés compte Smartpush et comment êtes-vous financés ? Nous comptons 16 salariés en interne et notre effectif monte à environ 26 personnes en incluant les externes. Nous avons bouclé une augmentation de capital auprès de Truffle Capital – dont nous ne révélons pas encore le montant – et 500 000 euros auprès de Région Sud Investissement. Nous attendons également un investissement de Bpifrance. D’ici trois ans, nous souhaitons être le leader du “smart reward” en Europe, notamment grâce à des partenariats stratégiques et des acquisitions. Cédric Nallet 2018 – : CEO chez Smartpush 2018 – : CEO chez Meteor ST 2004 – 2019 : associé chez ATIPIK Smartpush Création : 2018 Chiffre d’affaires 2018 : 183 582 euros Résultat net 2018 : 82 423 euros Facturation 2019 : 740 000 euros Clients : Carrefour banque, Linxo, MGEL, Smeno, Smerra… Effectifs : 16 salariés, 26 ETP en comptant les externes Investisseurs : Truffle Capital Aude Fredouelle agrégateurapplication mobilebanque de détailcarte bancairecashback Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Paylead boucle un tour de table de 6 millions d’euros mené par Open CNP Comment la DSP2 fait émerger de nouveaux acteurs du cashback Société Générale choisit CDLK pour son programme de cashback en magasin Comment mettre en oeuvre un programme de cashback ?