Accueil > Services bancaires > DSP2 : 30 nouvelles sociétés européennes autorisées à fournir des services en 2024 DSP2 : 30 nouvelles sociétés européennes autorisées à fournir des services en 2024 385 fournisseurs de services tiers européens peuvent fournir des services dans le cadre de la DSP2, dont 32 agréés en France : agrégation de compte et initiation de paiement principalement. Dans quels pays exercent-ils et comment se positionnent-ils ? mind Fintech a analysé en janvier 2025 les données du registre de l'Autorité bancaire européenne. Par et Antoine DuroyonSara Chaouki. Publié le 13 mars 2025 à 7h26 - Mis à jour le 13 mars 2025 à 7h26 Ressources Plus de sept ans après l’entrée en vigueur de la seconde directive européenne sur les services de paiement (DSP2), comment les acteurs de la fintech s’en sont-ils emparés ? Combien de sociétés ont été autorisées à déployer un service DSP2, et lequel ? Dans quels pays exercent-elles ? Quel est leur positionnement ? En janvier 2025, mind Fintech a de nouveau exploré le registre mis à disposition par l’Autorité bancaire européenne (EBA) pour en tirer un bilan. La liste des sociétés autorisées DSP2 385 sociétés pouvaient développer un service DSP2 dans au moins un des 30 pays de l’Espace économique européen (EEE) en janvier 2025, contre 368 en janvier 2024. 30 entreprises ont rejoint le registre de l’EBA en 2024, tandis que 13 se sont vu retirer leur autorisation. La Finlande (+5) est le pays ayant connu le plus grand nombre d’enregistrements cette année-là. En parallèle, la Suède (-3), l’Espagne (-2) et Malte (-2) ont comptabilisé le plus grand nombre de révocations d’autorisation. En termes de nombre de sociétés autorisées, la France (+2) a rejoint la Pologne à la troisième place avec 32 entreprises enregistrées. De la DSP2 à la DSP3 La DSP2, adoptée par le Parlement européen et le Conseil en 2015, a pour objectif de créer un marché européen intégré des paiements par carte, internet et sur mobile et de favoriser l’émergence de nouveaux acteurs, en particulier les agrégateurs de comptes (AISP ou PSIC) et les initiateurs de paiements (PISP), tels que les français Bankin’ et Linxo. Cette directive, qui a été transposée dans le droit français en 2018, vise notamment à obliger les banques à fournir à ces prestataires un accès aux informations de transactions de leurs clients, notamment via des API. En juin 2023, la Commission européenne a présenté un projet de règlement pour les services de paiement (RSP) et la troisième directive européenne sur les services de paiement (DSP3). “La révision de la directive a été divisée en deux, avec un règlement qui vise surtout à remplacer directement la majorité de la DSP2, et la DSP3 qui se consacre surtout aux éléments d’autorisation (licensing) et de supervision des institutions de paiement”, expliquait en 2023 à mind Fintech Josy Soussan, responsable des affaires publiques européennes chez Klarna. S’il ne présente pas une révolution de l’ampleur de la DSP2, le règlement a pour ambition de rappeler l’esprit de la directive précédente et de lever un certain nombre d’obstacles à l’avènement de l’open banking, en améliorant la performance des API proposées par les banques aux fournisseurs de services tiers (TPP, pour third-party providers). En France, deux nouvelles entités agréées DSP2 et une radiée Trois sociétés françaises ont fait leur apparition depuis notre précédente analyse. La première est Effyis Europe, qui édite la solution d’open banking Lodin, fondée en 2020. Ce service, disponible sous la forme d’une application mobile, associe une solution de gestion des finances personnelles (agrégation de comptes, catégorisation des transactions, gestion du budget, etc.) à des fonctionnalités de paiement (transferts entre particuliers et paiements par QR code pour les entreprises). La seconde est Algoan, une fintech créée en 2017 et spécialisée dans le credit scoring via open banking, qui a obtenu l’agrément de prestataire de service d’information sur les comptes. Cet agrément permet à la société de proposer Algoan Transaction Data, un produit combinant l’open banking et le score, avec une seule intégration technique et un seul contrat. “Nous n’avons pas développé nous-mêmes les agrégateurs. Nous passons par plusieurs partenaires et sommes capables, pour un pays donné et une banque donnée, de toujours choisir le meilleur. Nous travaillons avec Bridge, Powens, Linxo et Mastercard Open Banking [issu du rachat d’Aiia, Ndlr]”, expliquait en février 2024 à mind Fintech Michael Diguet, CEO d’Algoan. En janvier 2025, le dirigeant témoignait de la réussite de cette approche. “Tous les nouveaux clients prennent l’offre packagée. Nous avons développé des fonctionnalités spécifiques pour le prêt et une nouvelle expérience utilisateur, et cette offre simplifiée rencontre un grand succès. Nous continuons à passer par nos plateformes d’open banking partenaires pour accéder à la donnée bancaire et ne réalisons pas de marge dessus”. La troisième société française autorisée est Paysurf, un établissement de paiement appartenant au Crédit Mutuel Alliance Fédérale. L’entité fournit notamment Monetico Split, une solution d’encaissement pour compte de tiers et de gestion des paiements destinée aux marketplaces, ainsi qu’aux plateformes BtoB ou BtoC. Sur la même période, une seule société française a été supprimée. Il s’agit d’Intuit France SAS, qui éditait les produits de comptabilité QuickBooks en France pour les petites entreprises et les experts-comptables, devenus indisponibles depuis la fin de l’année 2023. La communication officielle d’Intuit évoque une “redéfinition stratégique” visant à concentrer les ressources sur les marchés à fort potentiel de croissance, alors que la France se distingue par sa complexité fiscale et réglementaire, notamment avec la réforme prévue de la facture électronique. Par ailleurs, le marché français se caractérise par une forte fragmentation, avec plus de 50 solutions actives en 2023, et par la montée en puissance de plateformes tout-en-un comme Pennylane ou Dougs. SP7, SP8 ou les deux ? Il existe deux types d’autorisations DSP2 : “information sur les comptes”, destinée aux agrégateurs de comptes bancaires (AISP ou PSIC / SP8), et “initiation de paiement”, attribuée, comme son nom l’indique, aux prestataires de services d’initiation de paiement (PISP / SP7). Le service le plus demandé est celui portant sur l’information sur les comptes, puisqu’il a été accordé à 358 sociétés (93 %) – 139 ne disposent que de cette autorisation –, contre 246 (64 %) pour l’initiation de paiement. Par ailleurs, 27 sociétés ne possèdent que l’agrément leur permettant d’initier des paiements. 219 acteurs ont obtenu les deux agréments dans au moins un pays de l’EEE. La même tendance se vérifie concernant les acteurs français, puisque 17 d’entre eux cumulent des autorisations SP7 et SP8, tandis que 12 n’ont opté que pour l’information sur les comptes et trois seulement pour l’initiation de paiement. Pour favoriser la création d’un marché européen, la DSP2 permet aux établissements financiers d’exercer leur activité dans tous les États de l’EEE. Ils doivent pour cela notifier l’autorité de contrôle des pays où ils souhaitent exercer leur passeport européen. En janvier 2025, 230 sociétés (60 %) avaient notifié au moins une autorité autre que celle de leur pays d’agrément. Les acteurs qui figurent dans le registre sont présents, en moyenne, dans 13 pays, en incluant leur pays d’origine. 100 sociétés sont présentes dans 30 pays dont les françaises Fintecture, Powens ou encore Lyra Collect. Quelles activités proposent les entreprises autorisées DSP2 ? Au-delà des données disponibles dans le registre européen, nous avons qualifié les activités proposées par les sociétés qui y figurent. Les acteurs ayant obtenu une autorisation dans le cadre de la DSP2 ont des activités variées mais opèrent presque tous dans le domaine des services financiers. 44 % d’entre eux (170) évoluent dans les services de paiement. 17 % des sociétés (66) sont spécialisées dans l’agrégation d’API, l’analyse et l’enrichissement de données et 13 % sont opèrent dans la gestion de trésorerie, le change ou la comptabilité. Méthodologie En janvier 2025, mind Fintech a récupéré les données mises à disposition par l’Autorité bancaire européenne (EBA) dans son registre. Nous avons couplé à ces données certaines informations que nous avons qualifiées nous-mêmes : présentation des sociétés, leur positionnement de marché et leur activité principale. Finalement, nous avons analysé toutes ces données et réalisé les datavisualisations du dossier que vous venez de lire. Certaines sociétés sont enregistrées deux fois, sous le même nom et avec le même identifiant national : une fois en tant qu’institut de paiement (PI), une fois en tant que fournisseur de services d’informations sur les comptes (AISP). Cela explique certains doublons. Explorez les données sur lesquelles nous-nous sommes appuyés et consultez des détails supplémentaires dans notre tracker des sociétés agréées DSP2. Vous avez repéré une erreur, souhaitez des précisions ou apporter un commentaire ? Contactez-nous : datalab@mind.eu.com et Antoine DuroyonSara Chaouki APIDSP2DSP3 Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind