Accueil > Services bancaires > Les actions et ETF arrivent chez N26 en France Les actions et ETF arrivent chez N26 en France Quatre mois après l’investissement en crypto, N26 déploie son service de trading en actions et ETF sur le marché français. Avec des ordres à 0,90 euro, voire gratuits, le challenger se positionne en concurrent des néocourtiers, comme Trade Republic et ses frais à 1 euro. Par Caroline Soutarson. Publié le 16 juillet 2024 à 7h00 - Mis à jour le 15 juillet 2024 à 18h32 Ressources Depuis la fin des restrictions de la BaFin le concernant fin mai 2024, N26 multiplie les déploiements de nouveaux produits en France. Après l’ajout d’une offre d’épargne rémunérée début juin, puis du compte-joint à la fin du même mois, le challenger allemand sort le 16 juillet son service d’investissement en actions et ETF. Déployée dès janvier 2024 en Autriche, en avril suivant en Allemagne ou encore en Irlande et aux Pays-Bas début juillet, la fonctionnalité de trading a été éprouvée avant son lancement en France, un marché particulièrement “averse aux risques et dont seulement 15 % de la population investit en direct”, assure le general manager France et Benelux Jérémie Rosselli. N26 veut s’adresser aux 85 % de Français restants. Viser les clients qui n’ont jamais investi en direct Dans l’Hexagone, “le trading en actions passe par des plateformes expertes de type eToro, les banques privées ou les applications intégrées. Mais ces solutions ne sont pas faites pour les personnes qui n’ont jamais investi”, qui gardent une part de complexité, affirme Jérémie Rosselli. Pour tenter de convertir ses quelque trois millions d’utilisateurs français à ce nouveau service, le challenger mise sur une expérience “simple et accessible”. N26 reprend les codes des néocourtiers avec de l’achat d’actions fractionnées, des investissements programmés et une expérience utilisateur fluide. La société y ajoute sa touche “en apportant une partie pédagogique, avec l’explication des indicateurs et informations clés”, décrit le dirigeant. En attendant Robinhood, les néocourtiers européens affinent leurs stratégies Le second atout de l’offre mis en avant par N26 est son prix. Les abonnés de ses offres Metal (15,90 euros par mois) et You (9,90 euros) bénéficieront respectivement de 15 et 5 ordres gratuits par mois. Leurs opérations au-delà de ces limites, ainsi que celles effectuées par les clients de Smart (4,90 euros) et Standard (gratuit) s’élèveront à 0,90 euro. “Nous ne facturons pas d’autres frais et nous ne réalisons pas de marge sur les conversions, effectuées au taux spot”, affirme Jérémie Rosselli. Cette tarification place l’offre de N26 en concurrence directe avec celles des néocourtiers européens, comme l’Allemand Trade Republic, connu pour son offre à 1 euro, quel que soit le montant de l’ordre, mais aussi avec Revolut (voir encadré). Les offres des acteurs de la banque numérique À sa sortie, la fonctionnalité ne sera disponible que sous la forme d’un compte-titres. L’ajout d’un PEA, plus avantageux pour l’investissement dans des actions européennes, est étudié mais pas prévu à court terme. “Dans un premier temps, nous proposons 500 actions et ETF, principalement sur les marchés européens et américains, avec l’objectif d’aller vers 2 000 produits. Les actions des entreprises du CAC 40 seront notamment ajoutées plus tard, le temps d’implémenter la taxe sur les transactions financières dans nos systèmes”, ajoute le responsable France et Benelux. N26 se différencie de l’offre de trading de Revolut par les frais Déployé dès 2019, le service de trading de Revolut bénéficie d’un long historique par rapport à celui de N26. Ce qui a permis au second de capitaliser ses résultats pour adapter son offre. Par exemple, initialement, le challenger proposait 100 ordres gratuits pour les détenteurs de son offre Metal (16,99 euros par mois). Aujourd’hui, ce nombre a diminué à 10. Les abonnés du compte Premium (9,99 euros) en ont cinq à leur disposition, trois pour Plus (3,99 euros) et une pour Standard (gratuit). Une fois le quota dépassé, le client paie des frais de “0,25 % du montant de l’ordre si vous êtes un utilisateur Standard, Plus, Premium ou Metal, ou 0,12 % du montant de l’ordre si vous êtes un client Ultra, et [d]es frais minimum de 1 euro”, peut-on lire dans la FAQ de Revolut. Avec ses ordres à 90 centimes, pas d’autres frais annexes et une quinzaine d’ordres pour les clients de Metal, N26 propose une offre qui défie celle de Revolut sur certains aspects, financiers notamment. En revanche, la panoplie de services d’investissement de Revolut est plus diversifiée, avec des cryptoactifs, métaux précieux et obligations souveraines et corporate depuis début 2024. Selon ses résultats annuels 2023 dévoilés en juillet 2024, la division Wealth (services d’investissement et épargne) de Revolut a généré 5 % de ses revenus totaux (1,8 milliard de livres). N26 s’appuie sur la plateforme allemande d’Investment-as-a-Service Upvest – que le challenger n’avait pas retenu pour son offre d’investissement crypto, au profit de l’Autrichien Bitpanda. Upvest travaille entre autres avec Revolut, Plum, Vivid Money, Raisin et Shares. La conservation des titres s’effectue chez BNP Paribas Securities Services, partenaire d’Upvest depuis près de deux ans. Enfin, le challenger collabore également avec “Xignite, fournisseur de données qui rassemble le consensus des investisseurs”, expose Jérémie Rosselli. Distinguer les abonnements Le service d’investissement est l’un des chevaux de bataille pour “proposer de plus en plus de services intégrés dans l’offre Metal et davantage segmenter nos offres”, explique le GM France. En effet, depuis un an, la fintech se concentre particulièrement sur ses “revenue-relevant customers”, qui représentaient plus de 4,2 millions de ses utilisateurs fin 2023 (sur 8 millions au total). Ce pivot s’illustre par un changement de stratégie d’acquisition de nouveaux clients. “L’objectif est désormais d’attirer des clients rentables, dans une échelle de temps court. Nous avons dépassé la phase de croissance à tout prix”, affirme Jérémie Rosselli. Repositionné sur l’Europe continentale seulement, N26 prévoit notamment de concentrer ses forces en Allemagne, France, Italie et Espagne, liste le responsable du marché français. Nombres de clients des néobanques, challengers et banques en ligne, en France et à l’international La nouvelle stratégie devrait mener le challenger vers la rentabilité “à partir du second semestre 2024”, estime Jérémie Rosselli. La société apparaît à ce niveau-là légèrement en retard par rapport aux autres challengers européens bien aidés par les revenus d’intérêt liée à la remontée des taux. Les résultats provisoires pour 2023 indiquent une perte nette proche de 100 millions d’euros, réduite de moitié par rapport à l’exercice précédent. Caroline Soutarson challengertrading Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Helios lance son compte premium Snappi décroche une licence bancaire en Grèce Dix ans après sa création, Bitpanda dépasse les 5 millions d’utilisateurs BBVA étudie un projet de banque digitale outre-Rhin Le compte rémunéré de N26 arrive à son tour en France La BaFin sonne la fin des restrictions pour N26