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Accueil > Services bancaires > L’offensive des services financiers dans l’arène publicitaire peut-elle faire mouche ?

L’offensive des services financiers dans l’arène publicitaire peut-elle faire mouche ?

Les acteurs de la banque et du paiement se sont donné le mot pour investir le marché du commerce media en 2024. Comme les e-commerçants, ils cherchent à valoriser leurs données first-party, convoitées pour leur capacité de ciblage dans des environnements où l'on abandonne progressivement les cookies. Cependant, ils s'attaquent à un marché qui frôle déjà la saturation, avec une proposition de valeur intéressante, mais pas forcément suffisante pour justifier que les agences ajoutent encore un réseau supplémentaire à leur arsenal de partenaires.

Par Raphaële Karayan. Publié le 29 avril 2025 à 17h07 - Mis à jour le 30 avril 2025 à 14h51
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Les points clés

  • Les acteurs financiers, à l’instar de Klarna, PayPal ou BoursoBank, investissent le commerce média pour monétiser leurs données first-party. Ils cherchent à capter une part du marché publicitaire, malgré une concurrence déjà bien installée.
  • Les financial media networks (FMN) bénéficient d’une vue cross-marchands et d’une forte régulation qui renforce la conformité. Toutefois, leur manque d’accès à des données transactionnelles fines et à l’attribution en boucle fermée limite encore leur attractivité.
  • Pour séduire agences et annonceurs, les FMN doivent démontrer leur efficacité. Le potentiel en programmatique est reconnu, mais leur succès dépendra d’une capacité à s’imposer face aux verticales plus matures comme le retail ou le voyage.

Alors que le marché du retail media est attendu en croissance de 20 % cette année aux États-Unis, à 62 milliards de dollars selon eMarketer, ces investissements publicitaires sont convoités par de plus en plus d’acteurs de l’e-commerce. Mais pas uniquement. D’autres secteurs, comme le voyage, les télécoms, l’immobilier ou les services financiers, décident de capitaliser, eux aussi, sur leurs données transactionnelles first-party pour séduire les annonceurs. On parle alors de “commerce media” (toute activité publicitaire opérée par un acteur dont l’activité principale n’est pas de vendre de la publicité, mais des produits ou des services). Tout comme le retail media, il peut s’opérer on-site, in-app, ou off-site, en extension d’audience. 

Les services financiers ont fait leur grande apparition dans le secteur en 2024, avec les lancements de Chase, PayPal, Revolut, Western Union, et, en France, de l’offre de BoursoBank. La tendance a même fait émerger un nouveau qualificatif : celui de “financial media network”, ou “FMN”. Dans un rapport publié fin mars, eMarketer leur prédit une croissance annuelle de plus de 100 % en 2025 et 2026 aux États-Unis. Cela représenterait un marché de 0,71 milliard de dollars cette année, et 1,5 milliard en 2026. Une goutte dans l’océan des 83 milliards investis dans le commerce media total (comprenant le retail media) à cet horizon, mais qui contribuerait tout de même à faire passer la part du retail à moins de 90 % du marché du commerce media en 2026.

Les dépenses publicitaires dans le commerce media aux États-Unis

Pourquoi les FMN se lancent à l’assaut du commerce media ?

Les acteurs du monde financier voient dans cette nouvelle activité publicitaire une opportunité, comme tous les détenteurs de données first-party valorisables, dans un contexte de disparition progressive des cookies tiers. Par ailleurs, pour les fintech, qui se battent sur les tarifs en BtoC, et les banques, confrontées à des pressions déflationnistes, c’est un moyen d’aller chercher du revenu incrémental en BtoB.

Pour le spécialiste suédois du BNPL Klarna, qui a accéléré sur la publicité en 2024, mais avait déjà lancé des offres auparavant, il s’agissait également de trouver une source de marge supplémentaire dans un environnement concurrentiel surpeuplé et un contexte de hausse des coûts. La société a évolué dans le rouge de 2020 à 2023.

Quels sont les dispositifs mis en place ?

À l’étranger, Klarna constitue le pionnier des FMN, et son dispositif est désormais bien rôdé. À l’occasion du dépôt de son dossier d’introduction en Bourse, l’entreprise a révélé qu’elle avait généré 180 millions de dollars de chiffre d’affaires sur son activité publicitaire en 2024 (contre 13 millions en 2020), soit 6 % de ses revenus totaux. La publicité permet notamment aux marchands d’apparaître en haut des résultats de recherche sur son application, résultats qui génèrent entre 70 et 80 % de ses ventes, selon Sifted. Le caractère hybride de son offre, qui mêle retail et paiement, lui donne une longueur d’avance en matière de granularité et de profondeur de sa donnée propriétaire.  

“Si vous prenez Facebook et Google, ils savent sur quoi les gens cliquent, mais ils ne comprennent pas ce qu’ils achètent. Grâce à notre modèle d’attribution, qui deviendra plus important une fois que les cookies auront disparu, nous pouvons faire en sorte de tracer et d’attribuer une vente, depuis la vue publicitaire en passant par l’arrivée sur la page produit. Nous comprenons le comportement sur l’intégralité du parcours d’achat”, expliquait David Sandstrom, chief marketing officer de Klarna, à Digiday en juin dernier. 

Les modèles économiques des régies sont généralement basés sur la performance (coût à la conversion ou au lead). Mais on trouve aussi des modèles au CPM, ou encore, comme chez BoursoBank, une partie fixe qui s’ajoute à la partie variable. 

En général, les solutions publicitaires de ces régies sont propriétaires. BoursoBank en est un bon exemple : sa régie, qui a par ailleurs abandonné la vente en programmatique en janvier 2024, car celle-ci tirait ses revenus vers le bas, a développé une solution full stack (DMP, CDP, CMP, SSP, adserver, adverification…) propriétaire, en partenariat avec la plateforme française de marketing automation NP6. Depuis, son chiffre d’affaires publicitaire est reparti à la hausse, et la banque en ligne compte sur un revenu incrémental de “plusieurs dizaines de millions d’euros à l’avenir”, a-t-elle confié au Journal du Net en novembre 2024. 

À l’inverse, Klarna exploite la publicité programmatique, à travers un partenariat conclu en 2024 avec PubMatic (qui met à disposition des annonceurs sa plateforme en self-service dédiée au retail media), et avec Criteo. 

Forces et faiblesses des FMN par rapport aux réseaux de retail media 

Par rapport aux réseaux classiques de retail media, les acteurs du monde financier n’ont pas toujours accès – à part ceux qui disposent de leur propre marketplace, comme Klarna – aux données les plus granulaires sur les achats des consommateurs (par exemple, la référence précise du produit acheté). Ils n’ont pas non plus accès à la mesure de l’attribution en boucle fermée (“closed loop”), offrant un calcul direct du retour sur investissement publicitaire (ROAS). En revanche, ils peuvent mettre en avant leur vision cross-marchands des comportements d’achat et des transactions, alors que les retailers ne connaissent que celles qui se produisent dans leurs propres boutiques.

Cela ne sera cependant pas suffisant pour se faire une place au soleil sans effort. Il leur faudra démontrer, pied à pied, leur valeur ajoutée, dans un contexte de multiplication des offres retail media, qui rend le travail des agences médias de plus en plus complexe. Et ce, en partant avec un handicap par rapport aux retailers, qui bénéficient d’un accès direct aux annonceurs endémiques via leurs négociations commerciales. Le retail media est aussi une affaire de trade marketing. 

Même par rapport aux autres verticales du commerce media, les atouts des FMN sont contestables. Le secteur du voyage, par exemple, présente un ratio de pages vues par session plus élevé, note eMarketer dans un rapport sur le commerce media, citant une étude de Contentsquare réalisée fin 2023, les FMN étant parmi les moins bien classés sur ce critère. Un autre sondage, mené par IAS au troisième trimestre 2023, faisait apparaître que les sites financiers arrivaient loin derrière les sites marchands et les sites médias en termes de réceptivité des consommateurs à la publicité. De fait, le potentiel publicitaire des FMN est évalué en deçà de celui des sites de voyage (Expedia, Booking, Tripadvisor, Trivago…) ou de commerce local (Uber, Deliveroo…), que ce soit par eMarketer ou par Pentaleap, une adtech spécialisée dans le retail media, qui a produit un livre blanc sur le sujet.

“Le vrai avantage de ces réseaux, c’est le côté cross-marchands, qui leur donne accès à l’ensemble des achats d’une cible. Cela reste une une approche complémentaire, et surtout intéressante pour des annonceurs captifs. Mais il va falloir démontrer leur valeur ajoutée par rapport à tout ce qui existe déjà, et cela devient de plus en plus complexe, car il y a déjà beaucoup de données disponibles dans les différents réseaux de retail media”, observe Christophe Le Marchand, directeur général de CoSpirit Commerce.

Un potentiel à confirmer

Enfin, le dernier obstacle à franchir pour les FMN est celui du consentement au partage de ces données, sur un secteur très sensible. L’avantage des acteurs du monde financier, sur le plan réglementaire, est qu’ils sont déjà tellement régulés qu’ils sont habitués à ne pas plaisanter avec la conformité. Aux États-Unis, la législation fédérale permet aux acteurs bancaires et aux fintech de partager des données avec des tiers à des fins marketing, à condition d’être transparents sur cette pratique et d’offrir aux clients une possibilité d’opt-out. Les taux d’opt-out sont généralement inférieurs à 7 %, rapporte le Wall Street Journal. 

Avantages et inconvénients confondus, les FMN ont-ils vraiment une carte à jouer dans le commerce media ? Revolut y croit, espérant que la publicité lui rapportera 300 millions de livres sterling en 2026, rapporte le Financial Times. Quant à PayPal, il vient d’annoncer qu’il déploiera PayPal Ads au Royaume-Uni cette année.  

“La banque fait partie des secteurs à potentiel”, juge Estelle Decré Ravez, directrice générale France de Criteo, qui envisage un développement dans le secteur, ainsi que dans celui du voyage. Christophe Le Marchand (CoSpirit Commerce), quant à lui, reconnaît qu’il n’a pas constaté de demande de la part de ses annonceurs sur le sujet. En revanche, selon lui, si cette verticale se développe à l’avenir, elle pourrait présenter un potentiel en programmatique. 

BoursoBank, du média au commerce media

BoursoBank, dont la régie Bourso Brand Solutions commercialisait déjà l’offre dédiée au portail d’information Boursorama.com et la marketplace The Corner (programme d’avantages destiné aux clients de BoursoBank : cashback, remises et bons d’achat), a officiellement lancé son offre de retail media en mai 2024. Si l’offre est qualifiée de retail media depuis cette date, la régie le pratiquait déjà auparavant, sans le nommer ainsi. 

Bourso Brand Solutions cible des annonceurs intéressés par les profils intentionnistes CSP+ et plutôt jeunes (en 2024, Bourso Bank a recruté plus d’un million de nouveaux clients, dont plus de la moitié ont moins de 25 ans), sur des produits comme le voyage, l’automobile ou la high-tech. En 2024, The Corner, qui compte plus de 150 enseignes partenaires, a généré 400 millions d’euros de transactions (+ 30 % sur un an). Le programme compte aujourd’hui plus d’un million de membres. 

Son virage franc vers le commerce media permet à BoursoBank de mettre en avant un environnement de clients logués, ayant consenti à la communication personnalisée. Les marques ont la possibilité de communiquer auprès de clients ciblés, en contrepartie d’une remise exclusive. Parmi les annonceurs qui ont déjà eu recours à son offre de retail media figurent notamment Verisure, Zalando, Auchan et Samsung.

Ce contenu a été réalisé par la rédaction de mind Media, publication du groupe mind dédiée aux mutations des secteurs des médias et de la publicité.

Raphaële Karayan
  • marketing
  • retail media

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