Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Orange Bank établit sa feuille de route pour 2019 Orange Bank établit sa feuille de route pour 2019 Passage des applications en natif, carte premium à cryptogramme dynamique et sans frais à l’étranger, recommandations poussées par l’IA de Watson… Orange Bank prépare le lancement de nouvelles fonctionnalités pour dynamiser sa croissance. Par Aude Fredouelle. Publié le 04 décembre 2018 à 11h05 - Mis à jour le 24 février 2021 à 12h16 Ressources Un an après son lancement, Orange Bank dresse un premier bilan. 200 000 clients dont “30 à 40% d’actifs”, a indiqué Paul de Leusse, directeur général adjoint et responsable des services financiers mobiles. Le critère d’activité n’est pas précisé mais le DGA a assuré le 30 novembre lors d’une présentation à Londres portant sur les ambitions globales d’Orange sur le segment des services financiers qu’il s’agissait “d’un certain nombre d’opérations par trimestre, qui montre qu’Orange Bank est la banque qu’ils utilisent le plus souvent”. Par ailleurs, 30% des clients d’Orange Bank ne sont pas clients de l’opérateur mais 60% des comptes ont été ouverts en boutique Orange. “Nous observons que ces clients [en boutique] sont plus actifs et plus fidèles que ceux qui ont ouvert un compte en ligne, chez qui on retrouve davantage de chasseurs de primes”, a ajouté le directeur général. Deux millions de clients d’ici neuf ans Il faut dire que les primes sont attirantes : 80 euros pour chaque nouveau client, et même 120 euros pour les clients existants de l’opérateur. Des primes classiques pour les banques en ligne mais beaucoup moins pour les néo-banques : N26 accorde 15 euros au parrain mais rien au nouveau client. Quant à max, la filiale d’Arkéa ne propose pas de prime. Orange Bank espère d’ailleurs pouvoir baisser les primes afin de réduire ses coûts d’acquisition, à terme, indiquent ses dirigeants, qui visent deux millions de clients d’ici neuf ans. Orange Bank prévoit une hausse du recrutement de nouveaux clients en cette fin d’année (75 000 attendus au dernier trimestre, contre 51 000 au troisième, 33 000 au second et 47 000 au premier). “Les vendeurs sont de mieux en mieux formés et vendent 11 à 12 comptes bancaires en moyenne en octobre, contre 8 en avril par exemple”, a souligné Paul de Leusse. 1100 vendeurs sont désormais formés pour vendre l’offre Orange Bank, contre 700 en avril 2018, et la force commerciale grossira encore en 2019. Concernant les problèmes rencontrés sur l’application mobile d’Orange Bank, notée 3,1 sur l’App Store et Google Play (moins que la grande majorité des néo-banques mais aussi des banques et ligne et acteurs traditionnels) et qui a rencontré des problèmes de lenteur et des bugs remontés par les clients, la directrice générale délégué d’Orange Bank Delphine d’Armazit a déclaré : “nous sommes en train de migrer les applications en natif, c’est à dire dans le code natif IOS et Android. Nous avions fait le choix de ne pas coder en natif pour éviter de développer l’application deux fois mais cela la rendait moins efficace.” Depuis le début du projet de passage en natif, en juillet pour Apple et en septembre pour Android, les notes sont meilleures, a assuré la directrice générale déléguée. Une carte premium et des recommandations en 2019 Une carte premium sera lancée en 2019, avec cryptogramme dynamique (lire notre dossier) et gratuité des frais à l’étranger. Son coût n’a pas encore été dévoilé. Orange Bank travaille également avec IBM Watson pour améliorer l’assistant personnel Djngo, qui commencera à pousser des recommandations. Il se contente actuellement de répondre aux questions des clients, de manière totalement automatisée dans 50% des cas. La question d’une solution de paiement mobile NFC sur Android (comme Samsung Pay ou Google Pay) est à l’étude, indiquent les dirigeants – seuls les abonnés Orange pouvant actuellement utiliser la solution de paiement en magasin sim-centric Orange Cash. Surtout, Orange Bank veut accélérer les synergies entre la banque et l’activité télécoms en 2019 et développer le cross-selling. Entre 2020 et 2021, des produits d’assurance, de crédit immobilier et d’épargne long terme seront intégrés. Ebitda à l’équilibre en 2023 Le directeur général délégué Ramon Fernandez a également donné quelques précisions sur les ambitions d’Orange Bank en France et en Europe. Orange Bank vise un Ebitda (résultat brut d’exploitation) ajusté à l’équilibre en 2023 en France. L’entité mise sur une baisse de son coût par client de 400 euros en 2018 à 150 euros en 2026, via une diminution des coûts d’acquisition, des coûts de lancement et d’IT et grâce à des travaux d’automatisation. Elle table aussi sur une hausse du produit net bancaire (PNB) par client, d’une centaine d’euros environ en 2018 à environ 200 euros en 2026, au travers d’une augmentation des prêts, le lancement d’une carte premium, le cross-selling sur des produits d’assurance et la croissance de la base clients à 2 millions. Pour rappel, le challenger a enregistré une perte d’exploitation de 68 millions d’euros au premier semestre 2018, contre 8 millions d’euros sur la période comparable de 2017, et un PNB de 26 millions d’euros (en diminution de 12 millions d’euros sur un an notamment dûe aux primes). Sur l’ensemble de l’exercice 2017, Orange Bank avait essuyé une perte de démarrage de 93 millions d’euros pour un PNB de 73 millions d’euros. Le compte bancaire est gratuit s’il est utilisé au moins trois fois par mois. Si ce n’est pas le cas, il est facturé 5 euros par mois. Orange Bank choisit Mambu pour son lancement espagnol Orange Bank va débuter son internationalisation avec l’Espagne début 2019. Différence notable avec le lancement dans l’Hexagone, la société passera par le core banking cloud de Mambu pour un déploiement rapide. En France, Orange avait choisi de passer par le rachat de Groupama Banque et la solution de core banking on-premise SAB (lire le dossier : “comment le marché des solutions de core banking se restructure”). Une stratégie qui a obligé la banque à effectuer un travail de titan sur le legacy de Groupama Banque. D’ici 2026, Orange Bank prévoit un impact cumulé sur son Ebitda entre 500 à 600 millions d’euros pour les déploiements français et espagnol, principalement lié aux coûts d’acquisition et dépenses IT. La société vise 1 million de clients espagnols en 2026 et un PNB de 500 millions d’euros en Europe. Entre 2020 et 2023, Orange Bank prévoit de se lancer en Slovaquie, en Pologne et Belgique. En Afrique, des services financiers complémentaires à Orange Money Orange a également précisé ses ambitions pour ses services financiers en Afrique, à commencer par le développement de son service de mobile money, Orange Money. Lancé en 2008 et présent dans 17 pays, il revendique 40 millions de clients à la fin du troisième trimestre 2018, dont 14 millions de clients actifs (au moins une transaction par mois) et représente 6% du chiffre d’affaires d’Orange dans la zone MEA (Afrique). Si 95% des transactions passent par des SMS (technologie USSD), Orange a lancé une application mobile et prévoit une montée en puissance de ce canal, suivant la hausse de l’équipement en smartphones. Orange Money mise d’ici 2023 sur une présence dans 19 pays, 800 millions d’euros de chiffre d’affaires et plus de 30 millions de clients actifs chaque mois. Avec l’annonce le 23 novembre de la création d’une coentreprise avec l’opérateur MTN, qui revendique 27 millions de clients de son service de mobile money, Orange Money franchit un pas vers l’interopérabilité sur le continent. Les deux opérateurs souhaitent attirer d’autres partenaires afin que les clients des services “sim-centric” puissent enfin effectuer des paiements entre différents opérateurs. Orange noue également des partenariats d’interopérabilité avec des banques, afin que les comptes Orange Money puissent être alimentés par leur compte bancaire par ceux qui le souhaitent plutôt qu’en liquide. Orange Money compte 24 banques partenaires (sur un marché qui en compte 75). Un nombre qui devrait croître rapidement. Mais l’opérateur souhaite aller au-delà du mobile money. Orange a également dévoilé le lancement d’Orange Bank Africa, sous réserve de l’aval de la banque centrale des Etats Africains de l’Ouest (BCEAO). Cette structure passera par un partenariat avec la banque ivoirienne NSIA. Elle permettra à Orange de commercialiser des services financiers en complément d’Orange Money dans plusieurs pays africains. Pour l’instant, Orange ne propose des crédits dans la zone qu’à la marge, comme à Madagascar depuis 7 mois avec le partenaire PAMF (260 000 euros financés). Aude Fredouelle banque mobilechallenger Besoin d’informations complémentaires ? 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