La solution de paiement crypto BtoB Fipto lève 12 millions d’euros en equity

La société française Fipto, qui a obtenu l’enregistrement de prestataire de services en actifs numériques (PSAN) en mars auprès de l’AMF, annonce ce 14 septembre avoir bouclé un tour de table en amorçage de 12 millions d’euros mené par Serena, avec la participation de Motier Ventures. En parallèle, la société, lancée par deux anciens de la solution de paiement BtoB iBanFirst, a sécurisé 3 millions d’euros de financement non dilutif.

La plateforme, déployée en version bêta avant l’été, s’ouvre largement en ce mois de septembre. Elle doit permettre aux entreprises de réaliser des paiements à l’international sur des corridors “exotiques” plus simplement et de manière moins coûteuse grâce aux cyptoactifs, ainsi que d’émettre et gérer de la monnaie numérique. “Notre solution est composée de trois grands blocs : elle permet de recevoir et d’émettre des virements et paiements dans toutes les devises, monnaie traditionnelle ou numérique ; de convertir et de passer de l’une à l’autre ; et enfin de générer des comptes ou des wallets, en monnaie traditionnelle ou numérique”, explique Patrick Mollard, cofondateur et CEO. Fipto sera compatible avec les principales monnaies numériques telles que l’USD Coin, le Tether, l’Ether et le Bitcoin.

Cibler le Web3 et entreprises avec des flux à l’international

Fipto vise donc à la fois les sociétés Web3 ayant besoin d’un outil de gestion de leurs cryptoactifs et d’une capacité de faire le pont avec les monnaies traditionnelles, mais aussi les entreprises avec des flux à l’international sur des corridors complexes. “C’est un secteur naissant, assure Patrick Mollard. Quelques entreprises se sont déjà lancées, comme BVNK en Afrique du sud, Fung Payments aux Pays-Bas ou Multis aux Etats-Unis, mais sur des niches un peu différentes”.

La société fait appel à Fireblocks pour sécuriser les actifs numériques et au spécialiste des données de marché crypto Kaiko pour aider les clients à gérer leurs finances. Les services de Fipto seront accessibles via API, pour être intégrés dans les ERP ou logiciels de gestion de trésorerie utilisés par les entreprises clientes. 

Une dizaine de clients onboardés

La société compte une trentaine de collaborateurs, dont deux tiers dédiés au produit et à la tech. Une dizaine de clients ont déjà été onboardés. “Nous souhaitons être en capacité de tester certains cas d’usage d’ici la fin de l’année pour s’assurer d’un product market fit, puis accélérer en 2024”, explique le CEO à mind Fintech. Le modèle de tarification devrait suivre celui des plateformes de Banking-as-a-Service comme Swan : “nous devrions facturer en fonction du niveau d’appel des API, de l’usage des wallets, des volumes de transactions…”, prévoit Patrick Mollard.

Outre l’enregistrement PSAN, Fipto sollicite un sésame similaire au Luxembourg. “Nous allons demander différents enregistrements ou agréments en Europe, et à terme, l’objectif est d’obtenir l’agrément PSAN puis MICA, explique le CEO. Nous allons nous concentrer sur l’Europe, mais nous avons aussi des ambitions internationales, à commencer par les Etats-Unis. Le cadre réglementaire y est plus chaotique mais nous nous y préparons, et lorsque cela avancera d’un point de vue réglementaire, nous souhaitons être parmi les premiers à nous y lancer.”

Surtout, la société cherche à obtenir l’agrément d’établissement de paiement, pour internaliser l’émission des comptes de paiement. “Dans l’intervalle, nous sommes en relation avec des acteurs nous permettant d’émettre et créer des IBAN pour les clients, assure Patrick Mollard. À terme, notre objectif est de nous démarquer par notre capacité à rassurer les clients sur la sécurité et la conformité. C’est un sujet crucial pour nous.”