Accueil > Services bancaires > Qui sont les acteurs européens autorisés à fournir des services DSP2 au printemps 2022 ? Qui sont les acteurs européens autorisés à fournir des services DSP2 au printemps 2022 ? 330 TPP (third party providers ou fournisseurs de services tiers) européens peuvent fournir des services dans le cadre de la DSP2, dont 29 agréés en France entre juillet 2021 et mars 2022 : agrégation de compte et initiation de paiement principalement. Dans quels pays exercent-ils et comment se positionnent-ils ? mind Fintech a analysé en mars 2022 les données du registre de l'Autorité bancaire européenne. Par Sara Chaouki avec Antoine Duroyon. Publié le 04 mai 2022 à 11h55 - Mis à jour le 06 février 2025 à 14h49 Ressources Mise à jour le 6 février 2025 : Les données relatives aux types d’autorisations DSP2 ont été mises à jour le 6 février 2025 suite à une correction de notre script d’analyse. 125 acteurs ont demandé l’autorisation “Initiation de paiement (PISP / SP7)” contre 18 pour l’information sur les comptes (AISP / SP8). 175 sociétés ont obtenu les deux agréments dans au moins un pays de l’Union européenne. Six ans après l’adoption de la directive DSP2 par le Parlement européen, et alors que les Etats membres l’ont désormais transposée dans leur droit national, comment les acteurs de la fintech s’en sont-ils emparés ? Combien de sociétés ont été autorisées à déployer un service DSP2, et lequel ? Dans quels pays exercent-elles ? Quel est leur positionnement ? En mars 2022, mind Fintech a exploré le registre mis à disposition par l’Autorité bancaire européenne (EBA) pour tirer un nouveau bilan. La liste des sociétés autorisées DSP2 330 sociétés pouvaient développer un service DSP2 dans 25 pays de l’Union européenne en mars 2022. Contre 291 en juillet 2021, soit 39 de plus. 40 sociétés concernées par la DSP2, soit 12 %, en ont obtenu l’autorisation en Suède auprès de la Finansinspektionen. C’est par exemple le cas de Kreditz, une solution d’analyse et de catégorisation des transactions basée sur l’open banking. Nous pouvons aussi mentionner Anyfin, une société qui développe une application de gestion des finances personnelles. Avec 37 sociétés agréées, l’Allemagne est le deuxième pays le plus représenté, devant les Pays-Bas et la France (29). Qu’est-ce que la DSP2 ? La Directive européenne sur les services de paiement révisée (DSP2), adoptée par le Parlement européen en 2015, a pour objectif de créer un marché européen intégré des paiements par carte, internet et sur mobile et de favoriser l’émergence de nouveaux acteurs, en particulier les agrégateurs de comptes (AISP) et les initiateurs de paiements (PISP), tels que les français Bankin’ et Linxo. Cette directive, qui a été transposée dans le droit français en 2018, vise notamment à obliger les banques à fournir à ces prestataires un accès aux informations de transactions de leurs clients, notamment via des API. Parmi les 29 acteurs français, citons par exemple la solution de paiement fractionné Alma, l’application d’épargne Cashbee et le prestataire de services de paiement Market Pay. Trois sociétés françaises ont obtenu l’agrément DSP2 depuis juillet 2022 : SlimPay, spécialisé dans les paiements récurrents, Treezor, qui fournit des services bancaires en marque blanche, et Franfinance, qui propose à des partenaires de distribuer des crédits à la consommation ou de paiement fractionné via des API. Treezor et Franfinance sont deux filiales du groupe Société Générale.Par ailleurs, Afone Paiement, qui développe des solutions d’encaissement en magasin et en ligne, a été renommé Noelse Pay dans le registre européen. Il s’agit de la néobanque dont la filiale d’Afone Participations (opérateur de télécommunications et de paiements électroniques) a annoncé la création à l’été 2021. SP7, SP8 ou les deux ? Il existe deux types d’autorisations DSP2 : “Information sur les comptes”, destinée aux agrégateurs de comptes bancaires (AISP / SP8), et “Initiation de paiement”, destinée, comme son nom l’indique, aux prestataires de services d’initiation de paiement (PISP / SP7). Le service le plus demandé est celui portant sur l’initiation de paiement, puisqu’il a été décroché par 300 sociétés (90 %) – 125 n’ont même que celui-ci -, contre 193 (58 %) pour l’information sur les comptes. 18 sociétés n’ont que l’agrément leur permettant d’initier des paiements. 175 acteurs ont obtenu les deux agréments dans au moins un pays de l’Union européenne. La même tendance se vérifie concernant les acteurs français, puisque 15 d’entre eux cumulent SP7 et SP8 dans au moins un pays de l’Union européenne, tandis que 10 n’ont opté que pour l’information sur les comptes et 3 seulement pour l’initiation de paiement – Nuapay (groupe Sentenial), un acteur britannique de l’open banking enregistré en France pour continuer d’exercer en Europe, la plateforme de paiement Market Pay et Crédit Agricole Payment Services. Près de la moitié des acteurs utilise le passeport européen Pour favoriser la création d’un marché européen, la DSP2 permet aux établissements financiers d’exercer leur activité dans tous les États de l’Union. Ils doivent pour cela notifier l’autorité de contrôle des pays où ils souhaitent exercer leur passeport européen. En mars 2022, 155 sociétés (47 %, contre 44 % en juillet 2021) ont notifié au moins une autorité autre que celle de leur pays d’agrément. Les acteurs qui figurent dans le registre sont présents, en moyenne, dans 9 pays, en incluant leur pays d’origine. 54 sociétés sont présentes dans 29 pays. Parmi les acteurs français, six sont présents dans 29 pays dont GoCardless, Budget Insight et Spaycial (ex-Transaction Connect). Quelles activités ? Les acteurs qui ont obtenu une autorisation dans le cadre de la DSP2 poursuivent des activités variées mais opèrent quasiment tous dans le domaine des services financiers. 35 % d’entre eux (118) exercent dans les services de paiement. 80 % cumulent les services SP7 et SP8. 17 % des sociétés (57) sont des plateformes d’agrégation d’API, d’analyse et d’enrichissement des données et 12 % (41) sont spécialisées dans la gestion des finances personnelles. Les acteurs des services de paiement ne sont pas seulement les plus nombreux. Ce sont aussi ceux qui disposent d’un passeport dans le plus grand nombre de pays : 21 en moyenne. Contre 9, par exemple, pour les 43 acteurs de la gestion de trésorerie, des changes et de la comptabilité, et 5 pour les 20 opérant dans les services de financement. Les prestataires des services de paiement sont présents, en moyenne, dans 11 pays pour les services SP7 et dix pour les services SP8. Certaines activités, comme le KYC et l’authentification (14 pays SP8 et 1 pays SP7), le scoring et l’analyse de crédit (12 SP8 et trois SP7) et la gestion des finances personnelles et des abonnements (9 SP8 et 4 SP7) proposent leur services d’initiation de paiement dans un nombre de pays bien plus élevé que pour l’information sur les comptes. Les ESN, les sociétés d’édition de logiciels et d’applications mobiles et les gestionnaires de biens immobiliers ne sont présents, en moyenne, que dans un seul pays pour chacun des services. L’Allemagne reste le pays le plus disputé Quel pays est le plus concurrentiel ? En comptant le nombre de fois où chacun a été notifié par une société au titre du passeport européen, il ressort que, comme en juillet 2021, l’Allemagne est le marché que se disputent le plus grand nombre d’acteurs intervenant dans le cadre de DSP2 : 138, soit 42 % de l’ensemble des sociétés recensées. Suivent la Suède (133), les Pays-Bas (131), la France et la Pologne (123), puis l’Italie (121). Quel statut réglementaire ? Les sociétés ayant obtenu une autorisation DSP2 en Europe sont présentes dans trois catégories réglementaires. Les plus représentés sont les établissements de paiement, avec 189 entreprises, soit 57 % du total. Les équilibres sont identiques chez les fournisseurs de services tiers agréés en France : 20 sont des établissements de paiement et 9 sont des prestataires de service d'informations sur les comptes (PSIC). Deux établissements français avaient le statut d’établissement de monnaie électronique en mars 2022 : Market Pay et Treezor. Méthodologie En mars 2022, mind Fintech a récupéré les données mises à disposition par l'Autorité bancaire européenne (EBA) dans son registre. Nous avons couplé à ces données certaines informations que nous avons qualifiées nous-mêmes : la présentation des sociétés, leur positionnement de marché et leur activité principale. Enfin, nous avons analysé toutes ces données et réalisé les datavisualisations du dossier que vous venez de lire. Certaines sociétés sont enregistrées deux fois, sous le même nom et avec le même identifiant national : une fois en tant qu'institution de paiement (PI), une fois en tant que fournisseur de services d'informations sur les comptes (AISP). Cela explique certains doublons. Vous avez repéré une erreur? Vous souhaitez obtenir des précisions ou apporter un commentaire ? Contactez-nous : datalab@mind.eu.com Sara Chaouki avec Antoine Duroyon APIDSP2 Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire La liste des sociétés autorisées DSP2 Qui sont les acteurs européens autorisés à fournir des services DSP2 à l'été 2021 ?