TENDANCES 2024 – Les professionnels de santé formés au numérique

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À la rentrée 2024, tous les étudiants en santé recevront une formation socle au numérique. Une aubaine pour certaines start-up qui proposent des solutions de réalité virtuelle recréant des environnements de soins et de prise en charge du patient. La formation continue des professionnels de santé est également un enjeu important pour les acculturer aux nouveaux outils (l'IA en radiologie, par exemple) et aux services socles mis en place par les pouvoirs publics (Mon espace santé, notamment).
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Signaux forts/faibles :

  • Un arrêté paru le 10 novembre 2022 au Journal officiel, confirme les grandes lignes de la formation socle au numérique à destination des étudiants en santé. Elle s’articule autour de cinq thématiques : les données de santé, la cybersécurité en santé, la communication, les outils numériques ainsi que la télésanté. Elle sera suivie par les étudiants des formations en santé non médicales ainsi que par les étudiants en médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique, au plus tard lors de leur troisième année. Cet enseignement sera obligatoire à la rentrée 2024 pour les étudiants et alternants entrant en formation, mais les établissements peuvent le mettre en place dès maintenant. 
  • Maintenant que les principaux services socles sont opérationnels, la filière numérique en santé se trouve aujourd’hui confrontée au défi du développement des usages. Ils se développent rapidement sur certains “couloirs” comme la pharmacie, mais beaucoup plus lentement pour d’autres comme la médecine de ville (cf. le bilan fait du Ségur lors du Conseil du numérique en santé de décembre 2023). Un indicateur en particulier est surveillé de très près par les pouvoirs publics : celui du nombre de documents/an/habitant qui alimentent Mon espace santé. 
  • L’exercice de certaines professions, comme celle de radiologue, ont été profondément modifiées par la technologie, notamment l’intelligence artificielle. Comme le soutient le Pr Jean-Paul Beregi, président du Collège des Enseignants de Radiologie de France, “la formation initiale doit être organisée de telle sorte à ce que les étudiants apprennent à s’adapter aux innovations radiologiques”. Dans cette perspective, dit-il, “il faut passer d’un apprentissage de connaissance à un apprentissage de compétence”. 
  • En 2022, le Leem (Les entreprises du médicament) lançait son “Académie du Digital en Santé” (ADS), une plateforme de formations dédiée au numérique en santé. L’Académie du Digital est née d’un souhait des industries du médicament de renforcer le développement des compétences des collaborateurs des entreprises dans le domaine du digital. Thomas Borel, directeur des affaires scientifiques, en charge de l’ADS, précise que “L’offre d’acculturation, qui permet de bénéficier d’un vernis d’informations sur le digital en santé, est celle qui fonctionne le mieux, en volume d’apprenants”. 
  • Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Compétences et Métiers d’Avenir » (CMA) en Santé numérique lancé par l’ANR (Agence National Recherche), le projet SN@SU – Santé Numérique @ Sorbonne Université a l’ambition est d’élaborer et de rassembler des ressources pédagogiques afin de former les professionnels de demain à la santé numérique. In fine, son objectif est de « faire connaître les perspectives offertes par la réutilisation des données pour l’IA et par le partage des connaissances, et former l’ensemble des acteurs aux aspects opérationnels/réglementaires de la recherche rétrospective sur les données.

Pourquoi c’est important ?

  • La nature des formations déployées et leur volume horaire va refléter les futurs usages en santé numérique ou tout du moins la volonté qu’ont les acteurs de la formation d’acculturer les jeunes médecins sur tel domaine plutôt que tel autre. C’est un indicateur intéressant des transformations à venir de l’exercice de la médecine et de la prise en charge des patients.
  • Outre la formation des professionnels de santé, l’acculturation et le déploiement des outils numériques (IA en radiologie, DTx, Mon espace santé) requièrent la formation des professionnels de santé. La DNS, et en particulier la SASN (Stratégie d’accélération santé numérique) se sont emparées de ce sujet, au travers de l’appel à manifestation d’intérêt “compétence et métiers d’avenir” (AMI CMA), lancé en décembre 2021. En octobre 2023, huit nouveaux projets de formation ont été désignés lauréats de l’AMI CMA, pour un financement à hauteur de 14,2 M€ au total. 
  • Pour que le virage du numérique en santé soit réellement effectif, les usagers du système doivent eux aussi être formés, ou au moins sensibilités, à l’usage qui est fait de leurs données de santé. Aussi, afin d’informer les citoyens sur le fonctionnement et l’utilisation du Système national des données de santé (SNDS), la Cnil s’est associée au Health Data Hub, à France Assos Santé, à la Drees et à la Cnam pour proposer, à partir d’avril 2023, une formation au grand public. Le SNDS, explique la Cnil dans son communiqué, “représente un patrimoine collectif de données de santé peu connu” et “son usage pour faire avancer la recherche ne doit pas être réservé qu’aux seuls experts”. Sept des 8 modules de cette formation sont d’ores et déjà en ligne sur le site de France Assos Santé.

Analyse et perspectives 2024 :

La formation initiale des professionnels de santé à la santé numérique étant rendue obligatoire, se pose aujourd’hui la question de l’essor d’un nouveau marché de la formation. Des sociétés comme SimforHealth ou Simango qui recréent virtuellement des environnements de soins et de prise en charge de patient pourraient bénéficier de cette aubaine.

À cet égard, mind Health s’est penché en mai dernier sur le marché du métavers. Encore en quête de maturité pour une massification des usages, il est aussi en passe d’être normé. 

Pour aller plus loin
Enjeux et cas d’usage du métavers en santé
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5 juillet 2023
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