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Accueil > Industrie > Claire Biot (Dassault Systèmes) : “Notre objectif est d’amener plus rapidement l’innovation au patient”

Claire Biot (Dassault Systèmes) : “Notre objectif est d’amener plus rapidement l’innovation au patient”

Bras de contrôle synthétiques, jumeaux numériques, essais in silico…Grâce à ces nouveaux outils, Dassault Systèmes entend conjuguer l’accélération du cycle d'innovation, depuis la recherche jusqu'à la fabrication d'un médicament, avec la pratique médicale d’excellence. Claire Biot, vice-présidente en charge de l'industrie de la santé chez Dassault Systèmes, revient sur les projets en cours et les ambitions du géant français du logiciel industriel.

Par Romain Bonfillon. Publié le 02 avril 2024 à 22h00 - Mis à jour le 10 juin 2025 à 15h11
Claire Biot Dassault Systèmes
  • Ressources

Dassault Systèmes est très impliqué dans la mise en œuvre des nouvelles méthodologies cliniques, en particulier les bras de contrôle synthétiques. Cette tendance est-elle en train de décoller ?

Je ne sais pas si l’on peut parler d’accélération mais il y a une dynamique positive. Il y a des guidelines qui sont relativement bien établies. Que ce soit la FDA ou l’EMA, ces agences sont assez claires sur les indications pour lesquelles elles vont accueillir favorablement un bras de contrôle synthétique. Elles ont stabilisé un cadre dans lequel les acteurs peuvent s’inscrire.

Les deux agences découragent cependant l’utilisation de ces bras de contrôle lorsque des études randomisées classiques sont éthiques et faisables. Compte tenu de la puissance de ces outils, seriez-vous favorables à ce que leur utilisation se généralise ?

L’industrie y viendra, et les régulateurs également mais il est encore trop tôt car cela risquerait de brouiller le message. Le fait aujourd’hui de mettre en avant le critère éthique et de recourir au bras de contrôle synthétique lorsque le protocole standard n’est pas satisfaisant, c’est-à-dire lorsque la randomisation est difficile ou impossible, cela permet d’installer la pratique. Après, nous pourrons nous interroger sur un élargissement potentiel. Les autorités auront aussi plus de recul, cela sera plus facile pour elles d’accepter ces nouvelles méthodes.

Mais même sur des indications pour lesquelles la randomisation est possible, le bras de contrôle synthétique peut être un puissant levier complémentaire dans le design de l’essai, dans le choix du comparateur pertinent ou dans le market access. Je crois beaucoup à ce dernier cas d’usage. Comme les pratiques des pays peuvent varier, il peut être intéressant pour un industriel de comparer son produit à tel autre médicament utilisé en France, par exemple. Pour ce faire, vous pouvez alors venir complémenter les données issues de votre essai clinique randomisé avec un bras de contrôle synthétique. 

Avez-vous un exemple de la valeur créée par ces bras de contrôles synthétiques ?

Un de nos clients, la start-up Arcus Biosciences, qui développe une thérapie dans le cancer du pancréas, a voulu à la sortie de la phase 1 de son essai, prédire les résultats de sa phase 3. Ils avaient un calendrier assez serré avec des annonces à faire à l’ASCO, en janvier dernier. Ils ont travaillé avec nous au second semestre 2023 et ont, grâce à un bras de contrôle synthétique, démontré 37% de baisse du risque de mortalité et une amélioration significative de la survie médiane. Deux semaines après cette présentation, ils annonçaient un investissement de Gilead dans leur compagnie, à hauteur de 320 M$. Cette somme va leur permettre de financer leur phase 3.

Les données synthétiques sont-elles l’avenir des essais cliniques ?

Dès 2014, vous avez initié un partenariat avec la FDA dans le domaine de la modélisation d’organes. Où en est cette collaboration ?

Nous sommes en train de conclure un point d’étape très important avec eux, pour faire un essai clinique in silico appliqué à un dispositif médical. Nous ne parlons plus ici de bras de contrôle mais du bras de traitement. Ce partenariat est inspiré par des travaux que nous avions démarré en 2014 autour du projet Living Heart. Les jumeaux numériques offrent une multitude de cas d’usage. Les entreprises de la medtech peuvent l’utiliser pour développer de nouveaux implants, cela peut devenir un outil d’aide à la décision médicale ou un outil de formation pour les médecins. Cela peut être également un outil d’information du patient. 

Nous travaillons sur tous ces d’usage et un chiffre m’a marqué lorsque j’ai rejoint Dassault Systèmes : dans l’automobile aujourd’hui, 95% des crash tests de voiture sont faits in silico. Cela permet de faire gagner beaucoup de temps et d’argent, c’est également plus compatible avec la sobriété écologique et cela permet d’explorer un champ des possibles beaucoup plus large. Vous pouvez par exemple crasher virtuellement 2000 voitures contre un mur, dans des contextes météorologiques différents. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si l’on peut faire un crash test d’un dispositif médical en utilisant un jumeau numérique. Évidemment, cela n’a pas vocation à remplacer un essai clinique réel, mais cela permet de le dérisquer et de limiter le nombre de patients qui iront dans cet essai. 

En quoi consiste l’essai clinique in silico que vous allez mener ?

Notre comité scientifique nous a conseillés sur le choix de la pathologie et nous avons choisi la régurgitation de la valve mitrale. Aujourd’hui il existe un dispositif de réparation qui est un petit clip qui va forcer la valve à se refermer. Il existe deux AMM, 20 produits en développement. Le marché, estimé à au moins 8 Mds $, est un véritable eldorado pour le monde de la medtech. Nous nous sommes dit que le sujet était brûlant, car beaucoup de medtech développent ces dispositifs médicaux, il va donc y avoir un embouteillage pour trouver les patients à inclure dans les essais. Nous avons travaillé avec la FDA et construit un modèle personnalisé du cœur, un jumeau numérique de la pathologie. A partir de là, nous avons généré une cohorte de patients virtuels qui ont tous des défauts un peu différents de manière à être représentatifs de la physiopathologie de la maladie. Nous sommes venus appliquer ce device pour réparer la valve mitrale et avons mesuré le reflux avant et après. Nous sommes capables de reproduire de manière assez similaire les résultats de réduction de la régurgitation produits par le premier laboratoire (Abbott avec Mitraclip) qui a publié une étude dessus. Nous allons bientôt publier avec la FDA les résultats de ces travaux, qui montrent que ces nouvelles méthodes ouvrent le champ des possibles et entrent en synergie avec une publication de la FDA qui encourage à l’utilisation de la modélisation et de la simulation dans le développement d’un nouveau dispositif médical.

Quelles pistes pour accélérer la recherche clinique ?

La Filière IA et cancer a dernièrement marqué son intérêt pour Medidata, soulignant sa capacité à collecter beaucoup de données de recherche clinique de qualité. Comment s’est construite cette base et comment Medidata arrive à faire monter les données en qualité ?

Il faut rappeler qu’en 2019, le rachat de Medidata a marqué pour Dassault Systèmes la matérialisation de l’accélération de la stratégie de la société en santé. La santé représente aujourd’hui 22% de notre chiffre d’affaires (soit 1,2 Md $ en 2023). Avec l’acquisition de Medidata, on venait combler un vide. Maintenant avec Medidata et les autres technologies de Dassault Systèmes, nous couvrons le cycle d’innovation depuis la recherche jusqu’à la fabrication d’un médicament. Notre objectif est d’accélérer ce cycle, en amenant plus rapidement de l’innovation au patient. Lorsque nous avons acquis Medidata, ils étaient leaders dans la digitalisation des essais cliniques. Ils ont pu investir dans une plateforme robuste, une infrastructure qui va consolider l’ensemble des données qui sont collectées pendant des essais cliniques. A partir de là, ils ont deux différenciateurs qui construisent deux leviers de croissance : l’analytique sur les données qui permet d’améliorer la performance de l’essai et la collecte des données hors les murs de l’hôpital, directement auprès du patient, au travers d’un questionnaire sur smartphone, de montres connectées ou d’autres capteurs. 

Comme ce sont des données collectées pendant l’essai clinique, le contrôle qualité sur les données renseignées est donc extrêmement fort. Lorsque derrière, vous réutilisez ces données pour construire un bras de contrôle synthétique, vous avez très peu de nettoyage à faire par rapport à des données de vie réelle, qui sont potentiellement truffées d’erreurs.

S’agissant de la quantité des données, tout le top 20 des pharmas sont nos clients et Medidata, qui célèbre cette année ses 25 ans, a effectué plus de 32 000 essais cliniques, nous en avons entre 8000 et 9000 en cours, cela représente plus de 10 millions de patients. Sur la plupart de ces essais, nous avons des droits d’usage secondaires qui font qu’on peut faire de l’IA et des analytics dessus. Cela nous permet de créer des bras de contrôle synthétiques, d’aider les promoteurs d’essais cliniques à se benchmarker pour optimiser leurs protocoles, et notamment leur faire connaître les sites qui recrutent à l’heure. On sait que le recrutement des patients est le nerf de la guerre, 30% des essais cliniques dans le monde se terminent sans résultat faute d’avoir réussi à recruter des patients. Aussi, 4 sites investigateurs sur 5 sont en retard sur leur programme. Comme le nombre de patients est clé pour la puissance statistique de l’essai, les labos prennent du retard.

Comment résumer le modèle d’affaires de Medidata ?

Soit Medidata va, pour des start-up, facturer à l’essai clinique, en fonction de sa complexité ; soit nous allons travailler avec des grands groupes et nous allons avoir plutôt des accords d’entreprises avec une approche prix/volume, qui garantit un certain volume d’essais cliniques. Les prix sont alors adaptés, en fonction de l’échantillon de la plateforme qu’ils vont utiliser.

Dassault Systèmes est le chef de file du consortium MEDITWIN dont le lancement a été annoncé en décembre dernier. Où en êtes-vous ?

Nous en sommes à la mise en place du consortium. C’est en quelque sorte la suite de l’histoire que nous avons commencé à écrire avec la FDA, en construisant un jumeau numérique du cœur. Nous avons eu d’autres projets de recherche, sur le jumeau numérique du cerveau dans un cas d’épilepsie,  par exemple. Maintenant nous voulons élargir et travailler avec un écosystème parce que pour faire des outils qui soient utilisables dans la pratique médicale, il faut agréger suffisamment de connaissances et de savoir-faire médicaux. Dassault Systèmes ne pourra pas le faire tout seul, d’où la logique de travailler en écosystème. Ce consortium MEDITWIN a été construit avec l’ensemble des IHU, issus des deux premières vagues. Nous avons choisi des cas d’usage dans trois domaines thérapeutiques (cardiologie, neurologie, oncologie) où les besoins médicaux non couverts sont importants. Ces IHU travaillent à plusieurs pour définir un jumeau numérique de l’organe ou une partie de l’organe, de manière à répondre à un besoin, qui peut être un besoin de diagnostic ou de traitement.

Quelles sont les perspectives actuelles de Dassault Systèmes en santé ?

Nous sommes aujourd’hui leaders de l’innovation thérapeutique en s’appuyant sur les pharmas, medtech, biotech et en couvrant l’ensemble de leur cycle d’innovation. C’est comme cela que nous générons du revenu pour Dassault Systèmes, qui est constitué de Medidata et de toutes les technologies que nous avions déjà à notre main. Nous sommes en train de construire une stratégie plus globale pour l’écosystème, qui vise à la pratique médicale d’excellence. Comment puis-je standardiser les pratiques de soins mais les standardiser vers le haut ? Il s’agit de permettre, grâce aux jumeaux numériques, d’améliorer l’état de santé de la population à un coût soutenable pour le système de soins. C’est le volet que nous sommes en train d’écrire avec un projet comme MEDITWIN, en continuant à s’appuyer sur le projet Living Heart et les travaux que nous menons notamment avec la FDA.

Romain Bonfillon
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