Google met à disposition son moteur de recherche auprès des e-commerçants européens

Google met désormais au service des e-commerçants européens sa technologie de moteur de recherche pour l’implémenter directement sur leurs sites web. “Avec cette offre nommée Cloud Retail Search, les commerçants ont le moteur de recherche de Google sur leur propre site web : c’est une solution personnalisable qui est fondée sur la compréhension par Google de l’intention et du contexte de chaque utilisateur”, souligne François Loviton, directeur de l’activité brands & retail à Google France, interrogé par mind Retail lors du salon 1-to-1 de Monaco. “Avec cet outil, la réponse à une requête “matelas” sera interprétée et personnalisée, là où un moteur de recherche classique fera remonter automatiquement des fiches produits comportant les mots clés associés”, ajoute-t-il.

Deux enseignes ont déjà adopté cette solution. D’abord le groupe américain de grands magasins de vente au détail Macy’s, qui a réalisé 24,5 milliards de dollars de revenus en 2021, dont 35 % en ligne, dès juillet 2021. Et plus récemment, en mars, le groupe français Fnac Darty, qui a généré 8,04 milliards de revenus en 2021, dont 26 % en ligne.

Google face à Amazon

“Avec plus d’un million de recherches par jour et 20 millions de références sur nos sites web, contre 40 000 références pour un hyper, la qualité du search est fondamentale chez Fnac Darty, a indiqué Olivier Theulle, son CDO. L’algorithme de Google est capable de personnaliser une réponse en proposant un résultat basé sur la compréhension des attentes du client, grâce à l’analyse sémantique : est-ce qu’il préfère les produits neufs ou d’occasion ? Le click & collect ou la livraison ? En liant la recherche de l’internaute avec les données issues de 20 millions de produits, on personnalise la réponse pour optimiser la conversion.” Fnac Darty vise 30 % de revenus en e-commerce en 2025.

Google, qui a réalisé 258 milliards de dollars de revenus en 2021, avec une marge nette de 76 milliards – soit plus de 30 % du chiffre d’affaires -, affiche des ambitions importantes avec cette offre. Le groupe cible les enseignes et places de marché ayant une offre large et un moteur de recherche très utilisé, où la complexité de la recherche par les internautes est importante. Fort d’une équipe de 40 000 ingénieurs, Google vient concurrencer des acteurs comme Algolia et ses quelque 400 ingénieurs. “Le but de Google n’est pas d’aller créer une nouvelle business unit qui génère seulement quelques millions de dollars par an, estime le CEO d’une société de retail tech. Pour moi, Google veut vraiment concurrencer Amazon en direct.” Le groupe pourra collecter des données supplémentaires liées au commerce en ligne.

Pour les e-commerçants, retrouver des revenus perdus

Pour Google, la publicité a généré 83 % des revenus du quatrième trimestre 2021, en incluant le search, Google Shopping et les publicités sur Youtube). Depuis 2018, Google a aussi ajusté le réglage des moteurs de recommandation produits dans Google Shopping. Ainsi, le service Local Inventory Ads, utilisé notamment en France par Carrefour, Leroy Merlin et Kiabi, permet d’intégrer la disponibilité des produits (le stock des magasins locaux) dans des résultats de recherche, pour faire remonter les magasins pertinents.

Selon une étude réalisée en 2021 par Harris Poll et commandée par Google, 88 % des e-commerçants disent que l’abandon des recherches en ligne est un problème majeur pour leur société. Aux Etats-Unis, la somme représentée par les erreurs dans les moteurs de recherche dépasserait 300 milliards de dollars de revenus potentiels par an.