Accueil > Data > Initiatives & panoramas > Le détail des aides à la presse, année par année Le détail des aides à la presse, année par année Quels titres de presse ont reçu des aides entre 2012 et 2023 dans le cadre des aides à la distribution, au portage, au pluralisme et auprès des fonds FSDP et FSEIP ? Comment la répartition de ces aides a-t-elle évoluée depuis 2012 ? mind Media a analysé en profondeur, dans sa rubrique Data, les données issues de la deuxième vague de données diffusée par le Ministère de la culture fin juillet. Par Aymeric Marolleau. Publié le 10 décembre 2022 à 16h00 - Mis à jour le 11 juillet 2025 à 15h51 Ressources Quels titres ont perçu le plus d’aides ? Comment les sommes et le nombre de bénéficiaires ont-ils évolué ces dernières années ? Comment les aides se répartissent-elles entre les différentes catégories qui les composent ? mind Media a analysé ces données pour les années 2019, 2021, 2022 et 2023 dans des dossiers dédiés. Dans les graphiques interactifs ci-dessous, explorez le détail des aides entre 2012 et 2023. Nous avons aussi analysé l’évolution des aides directes à la presse par catégorie de 2012 à 2023 à partir des données publiées par le Ministère de la culture (voir méthodologie). Ces aides se composent de quatre catégories principales : Celles au pluralisme : publications nationales IPG à faibles ressources publicitaires, presse périodique régionale et locale, quotidiens régionaux IPG à faibles ressources de petites annonces, presse ultramarine, presse tout en ligne. Celles dédiées au transport et à la diffusion : Aide à l’exemplaire pour les titres de presse portés, Aide à l’exemplaire pour les titres de presse postés, Aide à la distribution de la presse quotidienne nationale d’information politique et générale. Celles dédiées à la modernisation : fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP), fonds de soutien à l’émergence et à l’innovation dans la presse (FSEIP). Celle dite exceptionnelle : l’aide “papier”, attribuée en 2023 pour compenser en partie l’augmentation importante du coût du papier suite à l’inflation provoquée par la guerre en Ukraine. Les équilibres entre chacune ont sensiblement évolué ces dernières années. Si les aides au transport et à la diffusion ont toujours été majoritaires, celles consacrées à la modernisation des titres de presse avaient connu une forte poussée de 2020 à 2022, avant de reculer l’année dernière. Cette tendance est vérifiée par une analyse plus fine de chaque aide au sein de ces quatre grandes catégories. Quelles évolutions chacune de ces aides ont-elles subies depuis une douzaine d’années, et comment expliquer les changements intervenus ? À quels titres ou famille d’éditeurs profitent-elles le plus ? Aides au portage Depuis 1998, les éditeurs qui livrent des exemplaires au domicile de leurs abonnés payants par d’autres moyens que La Poste peuvent solliciter une aide au portage. Elle est calculée pour chaque exemplaire porté, en multipliant la progression du taux de portage (nombre d’exemplaires portés sur le total d’exemplaires portés et postés) d’une année à l’autre par un coefficient annuel fixé par le ministre du budget. Elles ont connu un déclin presque constant de 2014, où elles étaient de 37,7 M€ pour 150 titres, à 2021, où elles n’étaient plus que de 26,5 M€ pour 144 titres (-30 %). Mais elle a renoué avec la croissance en 2023, pour s’établir à 32,6 millions d’euros (+23 %). Cette hausse a surtout profité aux titres de PQR. Comment expliquer la baisse observée entre 2014 et 2022 ? D’abord, parce que le portage ne représentait plus que 750 millions d’exemplaires de la presse hebdomadaire et quotidienne régionale et de la presse quotidienne nationale en 2022, contre 850 millions en 2012. Cette tendance est imputable à la baisse de la diffusion papier au global, mais aussi aux difficultés des acteurs du secteur du portage, qui se sont intensifiées au moment de la crise sanitaire. Ensuite, la Cour des comptes a estimé en 2013 que “leur mode de calcul, fondé sur les stocks, emportait, notamment au profit de la presse quotidienne régionale, des effets d’aubaine qu’il convenait de corriger.” Pour ce faire, deux réformes ont été tentées en 2014 (pour asseoir partiellement le calcul de l’aide sur la progression du taux de portage) et 2017 (introduction d’un principe de dégressivité de l’aide à partir de 15 millions d’exemplaires). Une troisième réforme, réalisée en 2019, a introduit un plafonnement de l’aide au portage de 90 à 110 % de l’aide perçue l’année précédente. Aides au postage Pour “inciter à un recours accru au portage de la presse”, une aide à l’exemplaire des titres de presse postés a été instaurée en 2023. Cette année-là, elle s’est élevée à 73,3 millions d’euros à partager entre 382 titres. Mais il ne s’agit pas tout à fait d’une nouveauté, puisqu’elle se substitue notamment à l’avantage tarifaire postal, une aide indirecte qui ne figurait pas dans les précédents tableaux des aides, et était estimée à 83 millions d’euros en 2022. 58 quotidiens IPG ont reçu 29,8 millions d’euros, contre 22 millions d’euros pour 37 hebdomadaires nationaux. Aides à la distribution L’aide à la distribution, instituée en 2002, s’adresse aux messageries de presse et aux quotidiens nationaux d’information politique et générale. Quoique désignée par le ministère de la Culture comme une aide directe, elle est perçue par ces titres mais reversée entièrement à leur messagerie de presse. Notamment Presstalis jusqu’en juillet 2020 (remplacé par France Messagerie depuis sa liquidation judiciaire), qui a reçu, en direct, 850 000 euros d’aide à la distribution chaque année de 2012 à 2017. FSDP Depuis 2012, le Fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP) permet d’accorder des subventions ou des avances remboursables aux projets des services de presse en ligne, des entreprises éditrices de presse imprimée et des agences de presse qui répondent à un certain nombre de critères. Le montant de celles-ci est compris entre 40 et 70 % des dépenses prévisionnelles éligibles en fonction des projets, et dépend donc étroitement de la capacité d’investissement des éditeurs qui en bénéficient. Son évolution ces dernières années n’a pas été linéaire. Il a d’abord vu ses crédits fortement entamés en 2018, lorsque l’État et les coopératives des quotidiens et magazines s’étaient accordés avec Presstalis pour transférer chaque année, pendant quatre ans, un tiers de ses dotations (9 millions d’euros sur 27), vers l’aide à la distribution de la PQN. Mais ils ont été augmentés de 25 M€ par an à l’occasion du plan d’aide à la presse d’août 2020. FSEIP Le Fonds de soutien à l’émergence et à l’innovation dans la presse (FSEIP) a été créé en 2016 et rassemble trois formes d’aide. Premièrement, des bourses d’émergence visant à soutenir le lancement et le développement de publications ou de services de presse en ligne émergents. Deuxièmement, des appels à projets “programmes d’incubation médias émergents” permettant de développer, sur l’ensemble du territoire, des programmes dédiés aux médias émergents et aux fournisseurs de solution (technologiques, graphiques, commerciales…) destinées aux médias. Ils visent également à consolider ou à encourager la création de programmes d’incubation portés par les groupes de presse eux-mêmes. Troisièmement, des appels à projets “programmes de recherche et de développement” permettant de développer une expertise sur des thèmes au coeur des mutations du secteur (conditions de production de l’information, expérience utilisateur, monétisation des contenus auprès des utilisateurs…) et aux retombées positives sur les acteurs du secteur de la presse. Pour ce qui est des incubateurs, celui de Ouest-France, OFF7, a par exemple reçu 880 000 euros en trois ans (2017, 2020, 2023) – sans compter 285 000 euros pour Ouest Medialab en 2017 -, Scintillo (Creatis, Groupe SOS) 734 000 euros en deux fois et Arty Farty 689 000 euros en deux fois. Aides au pluralisme Les aides au pluralisme visent, selon le ministère de la culture, à “garantir la diversité des médias, essentielle à un paysage médiatique libre et indépendant, constitué d’opinions et d’idées diverses. (…) Les aides au pluralisme ont notamment pour but de compléter les ressources des titres de presse qui ne disposent pas de recettes publicitaires suffisantes afin que la pression des marchés publicitaires ne détermine pas les idées qui auront vocation à s’exprimer dans le débat public.” Elles se composent de cinq dispositifs : L’aide aux publications nationales d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires (PFRP). Sans distinction de périodicité, elle a remplacé en 2015 l’aide aux quotidiens nationaux à faibles ressources publicitaires, qui était versée aux seuls quotidiens nationaux dont les recettes de publicité représentaient moins de 25 % des recettes totales. L’aide aux quotidiens régionaux, départementaux et locaux d’information politique et générale à faibles ressources de petites annonces. L’aide au pluralisme de la presse périodique, régionale et locale (PPR), versée en grande majorité à la presse hebdomadaire régionale. Alors qu’elle ne concernait que les hebdomadaires jusqu’en 2015, elle a été étendue à toutes les périodicités en 2016, hors quotidiens. L’aide au pluralisme des titres ultramarins, qui a été créée en 2021 “afin de tenir compte du contexte et des difficultés spécifiques rencontrées par les éditeurs de presse en outre-mer”. L’aide aux services de presse en ligne a été créée en 2021 pour “promouvoir la neutralité des aides quant au support utilisé”. Huit millions d’euros ont été attribués dans ce cadre en 2022 au titre des années 2021 et 2022. Sur un rythme classique, elle s’élève à 4 millions d’euros par an. L’ajout de ces différentes aides a progressivement porté le total à 22,7 millions d’euros en 2023 (pour 373 titres), contre 12 millions en 2012 (pour 232 titres). Consultez nos analyses des aides à la presse Combien ont touché les éditeurs en 2023 ? Quels groupes ont bénéficié des aides à la presse en 2022 ? Quels groupes ont bénéficié des aides à la presse en 2021 ? Comment les aides à la modernisation ont pris le pas sur celles au portage Quels groupes ont bénéficié des aides à la presse en 2019 ? Méthodologie Les données de ces graphiques interactifs ont été réunies depuis plusieurs documents distincts disponibles sur la plateforme data.gouv.fr. Chacun liste, pour chaque catégorie d’aides à la presse, l’ensemble des titres ou agences de presse qui les ont perçues. Ils sont parfois qualifiés par famille de presse ou périodicité. Les données de certains fichiers remontent aussi loin que 2012. Une erreur s’est glissée dans les données ? Une remarque ? Une question ? Contactez-nous : datalab@mind.eu.com Aymeric Marolleau Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Aides à la presse : combien ont touché les éditeurs en 2023 ? Analyses Dossiers Quels groupes ont bénéficié des aides à la presse en 2021 ? 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