[Info mind Media] TrustPid : les Cnil européennes se coordonneront pour examiner le projet des opérateurs télécoms

Selon nos informations, des discussions sont en cours entre la Cnil française et ses homologues européens afin d’harmoniser leurs positions concernant le projet de plateforme publicitaire TrustPid. Ce projet, commun à plusieurs opérateurs télécoms européens que sont Vodafone, Orange, Deutsche Telekom et Telefonica, vise à créer et utiliser un identifiant utilisateur pseudonymisé à partir de jetons numériques uniques et sécurisés (tokens) issus des adresses IP de leurs utilisateurs mobiles.

Ce dispositif sera aussi proposé au marché publicitaire – les éditeurs médias et les marques – comme alternative aux wall gardens des plateformes et aux cookies, rejetés par une partie des internautes et mis à mal par Google et les réglementations plus strictes.

Les opérateurs devront pour cela veiller au respect de la protection des données personnelles. Vodafone, qui pilote le projet, a sollicité et obtenu en 2022 une série de rencontres avec différents organes européens de protection des données afin de présenter les aspects juridiques et techniques liés au déploiement d’une telle architecture.

Une première rencontre avec la Cnil en France en octobre

L’une de ces rencontres a eu lieu en octobre avec la Cnil en France. Au sein de l’organisme, on rappelle qu’un tel dispositif, pour être licite, doit être mis en œuvre dans le respect des deux grands textes réglementaires : le réglement ePrivacy, qui impose la confidentialité des communications et le consentement des utilisateurs préalablement à l’usage de technologies de traçage en ligne, ainsi que le RGPD, qui encadre les traitements de données à caractère personnel.

Les opérateurs, qui s’appuient sur la géolocalisation de leurs abonnés mobiles, opèrent des données granulaires et sensibles. Ils sont particulièrement surveillés. Selon Vodafone, l’opt-in sera clairement affiché et sollicité auprès des utilisateurs, sur chaque site du réseau, et les utilisateurs pourront se désengager à tout moment ou ajuster leur préférences via un portail de gestion des données : une CMP dédiée sera proposée aux internautes pour observer et gérer – éventuellement supprimer – leur consentement sur chacun des différents supports numériques partenaires.

Rappelons que les quatre opérateurs ont soumis début janvier leur projet à la Commission européenne pour un examen du cadre concurrentiel. Sa réponse est attendue au plus tard le 10 février. La taille de leur clientèle mobile est importante, avec plus de 200 millions d’abonnés mobiles consolidés en Europe, mais à ce stade, la confiance est de mise parmi les quatre opérateurs. Une fois l’accord de la Commission européenne obtenu, le projet sera enclenché auprès du marché. Des tests réalisés en Allemagne courant 2022 avec Deutsche Telekom ont été jugés satisfaisants.