Accueil > Adtechs & Martechs > Comment les trading desks indépendants affirment leur valeur ajoutée sur le marché français ? Comment les trading desks indépendants affirment leur valeur ajoutée sur le marché français ? Dans ce troisième et dernier volet article sur les trading desks en France, mind Media se penche sur le positionnement de quelques acteurs qui sont demeurés indépendants et leur stratégie pour le rester : Numberly, E-novate et Skaze - l'un des principaux trading desks indépendants, Adot, n'ayant pas souhaité répondre. Par . Publié le 05 mars 2021 à 11h07 - Mis à jour le 05 mars 2021 à 11h07 Ressources Sur le marché français des trading desks, les équipes d’acheteurs programmatiques des réseaux médias des groupes de communication (voir notre panorama) et des groupes médias ayant intégré cette activité (voir notre panorama) côtoient quelques acteurs indépendants, malgré le mouvement de concentration en cours depuis plusieurs années.“Il est aujourd’hui compliqué pour les trading desks qui ne sont pas adossés à un grand groupe d’assurer leur rentabilité en raison des commissions qu’ils prélèvent sur l’achat média programmatique qui sont relativement faibles”, fait valoir Antoine Saglier, directeur général de ZBO Media, acquis par le groupe Figaro-CCM Benchmak en 2014. Le prix de l’indépendance Numberly, anciennement 1000mercis (qui a acquis le trading desk Matiro en 2013), fait partie de ces quelques acteurs français qui se sont développés en restant indépendants. Neuvième acheteur programmatique français avec 1,6 % de part d’investissement, selon le baromètre du programmatique 2021 d’Adomik pour l’IAB France, il est également présent à l’international avec au total 500 employés. “Sur un marché où les annonceurs ont tendance à tirer les prix vers le bas, nous passons beaucoup de temps à expliquer nos coûts”, reconnaît cependant son directeur du programmatique, Edwy Gielen. “Contrairement aux agences médias, qui ont une stratégie de volume qui leur permet d’abaisser leurs commissions pour obtenir des budgets médias plus importants, les trading desks indépendants doivent maintenir un niveau de prix pour atteindre une taille critique”, ajoute-il. Les autres modèles de rémunération (forfait,jours-hommes) semblent cependant peu présents chez ces acteurs, contrairement aux autres trading desks. “Nos clients n’ont pas de demande de transparence sur les coûts que nous facturons, car ils l’ont déjà sur leurs investissements, à nous ensuite d’acheter au meilleur prix tout en satisfaisant leurs objectifs”, justifie-t-on du côté du français E-novate, cofondé en 2014 par Ugo Woliner et Damien Nivet. D’éventuels nouveaux mouvements de concentration à venir ? Tout comme Skaze, un autre acteur indépendant français fondé en 2016, il n’écarte cependant pas un éventuel rapprochement avec un autre acteur dans le futur, “si cela fait sens stratégiquement, et non pour des raisons financières, afin d’élargir l’offre et ainsi répondre aux besoins des annonceurs qui recherchent un accompagnement plus global”, précisent Ugo Woliner et Damien Nivet. Un positionnement marqué par la spécialisation Pour émerger face aux trading desks des agences médias ou des groupes médias, ces acteurs peuvent miser sur une spécialisation, ce qui leur permet également d’être activés par les deux premiers pour des besoins spécifiques. E-novate, dont 95 % des clients sont des agences médias, se positionne ainsi comme un expert du display mobile acheté en open auction. Le directeur du programmatique de Numberly, dont “l’activité est très marquée par l’utilisation des données”, se veut cependant prudent : “s’il y a de la place pour des acteurs très spécialisés, sur l’audio par exemple, il n’est cependant pas sûr qu’ils parviennent à dépasser une certaine taille critique”. Les trading desks indépendants font également preuve d’une plus grande agilité. “Les agences médias nous sollicitent aussi pour des budgets qui ne sont pas adaptés à leur fonctionnement”, expliquent les cofondateurs d’E-novate, dont le panier moyen des clients est de 4000 euros. David Levy, cofondateur et PDG de Skaze, soulignait de son côté, lors d’une interview à mind Media en octobre 2020, que cette particularité lui “a permis d’être plus agile et moins touché pendant la crise sanitaire et économique sans avoir de frais de structure importants à supporter”. Il n’y a pas d’écart majeur de technologies, de performances entre les différents trading desks, la différenciation se fait donc l’accompagnement des clients David Levy (Skaze) Sur la vingtaine de personnes employées par l’entreprise, 5 sont dédiées à l’accompagnement client, et un studio créatif fait aussi partie de la structure. “Il n’y a pas d’écart majeur de technologies, de performances entre les différents trading desks, la différenciation se fait donc l’accompagnement des clients”, justifiait David Levy. Comme dans toutes les activités de publicité en ligne, la capacité de conseil constitue en effet une forte valeur ajoutée. Achat programmatiqueFinancementTrading desksTransparence Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Dossiers Quelles synergies et quelle neutralité pour les trading desks au sein des groupes médias ? Trading desks : comment les agences médias organisent-elles désormais leurs achats médias programmatiques ? L’agence de marketing numérique espagnole Making Science réalise sa première acquisition en France Entretiens Charles Derréal (Loyal Trade) : "Les assets technologiques n'ont plus de valeur pour les trading desks" La part des achats médias programmatiques non attribués progresse fortement pour le display hors instream essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? Le New York Times affiche toujours une croissance très robuste portée par le numérique data Les baromètres, panoramas et chiffres sur l'évolution du marché Le classement des éditeurs français qui ont le plus d'abonnés purs numériques Les données récoltées par les acteurs de la publicité en ligne La liste des sociétés présentes dans les fichiers ads.txt des éditeurs français Les gains de budget des agences médias Opt-out : quels éditeurs français interdisent les robots crawlers de l'IA générative ? Le panorama des sociétés spécialisées dans les technologies de l’e-retail media La liste des outils utilisés par les équipes éditoriales, marketing et techniques des éditeurs français Le détail des aides à la presse, année par année La liste des CMP choisies par les principaux médias en France Digital Ad Trust : quels sites ont été labellisés, pour quelles vagues et sur quel périmètre ?