Didomi rachète la CMP américaine Sourcepoint

Mardi 8 juillet, Didomi a annoncé l’acquisition de la CMP américaine Sourcepoint, basée à New York, pour un montant non communiqué. Un rachat qui s’inscrit dans sa volonté de s’imposer comme société de référence dans le traitement des données personnelles, en s’occupant “non seulement de la gestion du consentement et de l’expérience utilisateur liée au respect de la vie privée”, mais aussi “de la collecte et de la distribution de la donnée”, afin de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur, détaillait Romain Gauthier, cofondateur et CEO de Didomi, auprès de mind Media, lors du rachat d’Addingwell en avril dernier.

Cette fois-ci, l’acquisition de Sourcepoint est “très différente”, estime Romain Gauthier, “puisqu’on rachète une société concurrente”. Parmi les principaux clients de Sourcepoint figurent CNN International, Axel Springer et Bauer Media Group. La plateforme est également présente en France avec quatre clients médias au sein du panel surveillé par mind Media (Oh My Mag, Le Point, Voici et Libération), mais elle s’impose surtout au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Etats-Unis. “Leur portefeuille clients se compose, à 90 %, de très grands éditeurs et médias”, résume le CEO de Didomi.

Une complémentarité géographique

Avec des bureaux à Londres, Berlin et New York, l’acquisition de la CMP américaine s’inscrit dans une stratégie d’expansion et de complémentarité géographique, permettant à Didomi de couvrir des marchés où la CMP n’était pas encore installée. L’objectif à long terme, d’ici deux ans, est de combiner les plateformes dans une solution unique. Cela en analysant les différences entre les deux offres afin de retenir les meilleures fonctionnalités des deux CMP. C’est, par exemple, le cas du SDK développé par Sourcepoint pour l’univers CTV de Roku, plateforme de streaming qui représente 50 % du trafic CTV aux Etats-Unis.

Alors que Didomi poursuit également son plan d’intégration d’Addingwell, ce nouveau projet de fusion va être mené en parallèle. “Addingwell est un produit complémentaire, qui demande d’ajouter un nouveau module à la plateforme Didomi”, alors que Sourcepoint est également une CMP. “La complexité de cette deuxième intégration réside dans la mise en valeur des deux CMP, qui vont désormais cohabiter”, explique Romain Gauthier.

Asseoir sa position à l’international

L’objectif de Didomi est désormais de concentrer ses ressources et ses investissements dans des innovations de rupture axées sur l’IA, notamment afin de simplifier les tâches liées au monitoring, ainsi qu’aux recommandations ou à la construction d’une notice de consentement.

Avec cette acquisition, et celle d’Addingwell en avril, le groupe compte désormais environ 160 salariés, contre 100 en début d’année. Une croissance qui marque une étape décisive dans les objectifs d’internationalisation de l’adtech française. “Il s’agit d’une accélération significative de notre roadmap d’expansion, qui nous permet d’avoir une présence locale forte en termes d’équipes et de bases clients au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, pour être légitimes face à des concurrents internationaux tels que OneTrust”, analyse le CEO de Didomi. Ce qui a pour but de rassurer les grands comptes.. 

Pour financer ce rachat, Didomi s’est appuyé sur le fonds d’investissement Marlin Equity Partners, qui a accompagné l’entreprise dans une opération de LBO, injectant 72 millions d’euros au capital dans la société en début d’année, ainsi que sur d’autres actionnaires historiques de Didomi, tels que le fonds d’investissement français Breega.